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Les passions sont-elles naturelles ?

Publié le 03/02/2004

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La passion se situe dans l'affectivité et est généralement qualifiée de désir né d'un manque. Elle se caractérise par la focalisation de la conscience sur un objet au détriment de tout le reste et implique un état de dépendance. Elle semble liée à la nature de l'homme et pourtant on l'associe souvent au dérèglement et à la maladie. Au lieu de persévérer dans son être, l'homme contiendrait en lui la source de sa destruction. Dès lors, on peut se demander si les passions sont naturelles ou contre-nature ?

  • I) La source naturelle des passions
  • II) La passion contre-nature : le dérèglement
  • III) La nécessité des passions

 

« - De plus, en s'emparant de l'intelligence et l'imagination, la passion nous rattache à des objets souvent médiocres,qu'elle recouvre de prestige.

Elle semble nous déposséder de la maîtrise de nous-même et fausse l'exercice normaldu jugement.

Par exemple le jaloux, passe son temps à épier des signes.

Il retient tout ce qui peut justifier sajalousie ; le grossit et néglige tout le reste.

Cette logique passionnelle trouve son expression la plus achevée dans la« maladie de la persécution ».

Le paranoïaque interprète avec un patience inlassable et une subtilité surprenante,tout ce qui se passe autour de lui comme autant de signes d'hostilité à son égard. - Enfin, beaucoup de moralistes ont condamné la passion en tant que réduction du champ de la conscience et descercles d'intérêt de l'homme.

En développant à l'excès un sentiment, elle appauvrit tous les autres et apparaît ainsicomme une valorisation partielle et partiale du monde.

Le passionné semble être comme possédé, comme la victimed'une force fatale, toute puissante, quasi divine.

C'est pourquoi pour certains penseurs, l'illusion passionnelle seraitd'ordre métaphysique.

Malebranche par exemple, explique que la passion est idolâtrie, c'est-à-dire la divinisationd'un objet fini.

Il y a là une double illusion ; D'une part le passionné se croit sujet de sa passion alors qu'il n'en estque l'objet, sans liberté ni réflexion.

D'autre part, il vénère une personne ou un objet comme une divinité alors quebien souvent il s'agit de quelqu'un ou quelque chose de médiocre, qui ne mérite pas une telle admiration. III) La nécessité des passions - La passion a été exaltée par les romantiques qui ont mis en relief son côté positif, contre sa réduction tropfréquente au dérèglement et à la maladie.

Même Kant, moraliste avéré, reconnaît que la passion est une « maladiede l'âme » nécessaire à l'évolution de l'homme.

En effet, le passionné se surpasse car il poursuit un but avecénergie, s'investit pleinement en vue d'une fin.

En donnant du prix et une raison d'être à l'existence, la passionsoulève l'âme et lui inspire de vastes desseins.

Ainsi Hegel disait « Rien de grand dans ce monde ne s'est accomplisans passion ». - Dans le même sens, Stendhal voit dans la passion « l'effort qu'un homme qui a mis son bonheur dans telle chose,est capable de faire pour y parvenir ».

C'est en ce sens que Pascal disait que « l'amour donne de l'esprit ».

Il fautde l'ingéniosité pour plaire avant et après.

L'amour réclame des efforts dans la mesure où il doit être toujours ravivé,ce qui pousse l'homme à se surpasser.

L'amoureux devient psychologue (connaissance de l'autre, attention) etimaginatif.

Il transforme le quotidien répétitif en un univers magique rebondissant.

Ici la passion est une vertu quibrise la monotonie des habitudes, d'une vie trop terre à terre et ennuyeuse à mourir. - Descartes lui-même, qui voit dans la passion la dépendance de l'âme vis-à-vis du corps, reconnaît à la fin duTraité des passions que, si l'âme a aussi ses plaisirs propres indépendants du corps, il n'en reste pas moins que « les hommes que les passions peuvent le plus émouvoir sont capables de goûter le plus de douceur en cette vie ».Qu'importe la source inconsciente des passions, la médiocrité fréquente de l'objet, ou encore l'aveuglement qu'ellescausent ! L'essentiel n'est-il pas l'enrichissement de l'âme passionnée ? Là où la raison échoue, à savoir répondre àla question du sens de la vie, la passion se pose en réponse.

Elle est le but de la vie et même la condition dubonheur de l'homme, car sans passion, l'existence semble absurde, dénuée de sens et le malheur s'étend autour del'ennui.

Le bonheur et l'enrichissement de l'homme semblent passer par le sentiment passionnel, contre une vie faderégit par la seule raison.. »

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