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La patience est-elle une vertu ?

Publié le 27/02/2008

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Elle est bien plutôt démission et la passivité qu?elle implique peut s?avérer désastreuse : elle nous dispense d?agir. -          Cependant, la patience n?est pas que passivité, c?est-à-dire qu?elle peut être voulue. En effet la patience n?est pas simplement commandée par le cours des évènements extérieurs. -          La patience peut être une volonté de prendre son temps : il s?agit alors, moins d?être capable d?endurer, mais tout simplement d?être prudent.   3-      La patience est une vertu : elle est une disposition prudentielle   a)      erreur et précipitation Pour Descartes, l?erreur vient de ce que la volonté se porte sur des choses qui sont hors des bornes de l?entendement. Lorsque je me trompe, je juge précipitamment, c?est-à-dire sans prendre soin d?examiner si ma volonté reste ou non contenue dans les mêmes bornes que l?entendement. Aussi la première des règles de la méthode pour éviter l?erreur est de ne donner son assentiment qu?à ce que l?entendement a perçu clairement et distinctement. Un tel effort demande du temps et donc de la patience. Et la patience en tant qu?elle relève de la méthode, n?est pas passivité, mais dépend de la volonté.             Mais cet effort de la volonté vaut tout autant dans le domaine de l?agir et l?enjeu est similaire : patienter rend possible la connaissance, non pas des vérités spéculative, mais de la droite règle, c?est-à-dire de la norme rendant possible l?action modérée.

« "Ne cherche pas à faire que ce qui arrive, arrive comme tu ledésires; veuille, au contraire, ce qui arrive comme il arrive.

Alorstu jouiras de la paix intérieure..." ÉPICTÈTE Épictète (50-125), philosophe stoïcien de langue grecque, né àHiérapolis, dans la région occidentale de l'actuelle Turquie, passe à Romeune partie de sa vie, puis (vers 94) il fonde une école philosophique àNicopolis, sur la côte ouest de la Grèce, où il enseigne, entouré dedisciples, jusqu'à sa mort.

Son enseignement prolonge, sur le plan de lamorale, une réflexion engagée, à Athènes, dès le troisième siècle avantJ.-C., avec Zénon de Citium, fondateur de l'école stoïcienne, et sessuccesseurs : Cléanthe et Chrysippe ; et reprise à Rome par ce qu'il estconvenu d'appeler le « moyen stoïcisme ».

Épictète assure unenseignement strictement oral, mais ses leçons et les discussions quis'ensuivent sont recueillies sous le nom d'Entretiens.Ces Entretiens ont été rédigés par Flavius Arrien (95-175), général grec,homme politique et historien qui, à ses heures libres, ne dédaigne pasd'apprendre la philosophie auprès d'un maître tel qu'Épictète.

Mais leshuit livres qu'il rédige (dont quatre sont parvenus jusqu'à nous) sonttrop longs pour être un simple ouvrage d'initiation, et c'est à partir d'euxqu'est composé un ouvrage très court, formé d'une série de quelquecinquante paragraphes, qui porte le nom grec d'Enchiridion, le plus souvent traduit par Manuel, au sens de l'objet qu'on porte sur soi.

C'est au paragraphe VIII que l'on trouve cetexte :« Ne cherche pas à faire que ce qui arrive, arrive comme tu le désires ; veuille, au contraire, ce qui arrivecomme il arrive.

Alors tu jouiras de la paix intérieure.

»Ce qui est posé ici, c'est le rapport que l'homme est capable de tenir entre les choses telles qu'ellesadviennent et son propre désir.

C'est déjà un thème que l'on trouve chez Platon, dans un passage des Lois où,dans le dialogue avec l'Athénien, cherchant ce qui est convenable pour la Cité, un certain Mégillos déclare :« Il ne faut pas demander instamment que tout obéisse à notre désir, sans que notre désir obéisse davantageà notre raison ; ce qu'une cité et chacun de nous doivent hâter de leurs voeux, c'est d'être raisonnable »(Livre III, 687 e).C'est aussi cette référence à la raison que l'on trouve, presque mot pour mot, dans un autre texte d'Épictèteoù s'opposent les points de vue de l'insensé et du sage.

Le fou déclare :« L'homme libre est celui à qui tout arrive comme il le désire.

Comme lui, je veux aussi que tout m'arrive commeil me plaît.

»Ce à quoi le philosophe répond :«Eh ! mon ami, la folie et lu liberté ne se trouvent jamais ensemble.

[...] La liberté consiste à vouloir que leschoses arrivent, non comme il te plaît, mais comme elles arrivent» (Entretiens, Livre I, Chap.

12).Mais si des textes, ici ou là, dans la philosophie grecque et plus encore chez les stoïciens, se ressemblent surce point, c'est parce qu'ils répondent à un principe unique.

Ce principe, on le trouve en tête du Manuel (etégalement dans le chapitre I des Entretiens), dans la distinction fameuse des choses qui dépendent de nous etdes choses qui ne dépendent pas de nous.

Pour le philosophe, les choses qui dépendent de nous sont nosopinions, nos désirs, nos aversions, « en un mot, tout ce que nous faisons ».

Les choses qui ne dépendent pasde nous sont le corps, les richesses, la réputation, les honneurs, « en un mot toutes les choses qui ne sontpas du nombre de nos actions ».Une telle alternative sert de crible parfaitement efficace pour éprouver la valeur de ce qui advient.

Les chosesqui arrivent de l'extérieur dépendent-elles de nous ? Certainement pas.

Dès lors, nous devons les considérercomme hors de notre pouvoir.

Car les choses qui ne dépendent pas de nous échappent à notre volonté libre.L'homme qui s'attacherait à ces choses deviendrait faible, esclave, dépendant, insensé.

Plus encore, il nousfaut admettre que les choses extérieures, puisqu'elles ne dépendent pas de nous, ne sont rien.

Ce que nouscroyons apprécier, ce ne sont pas les choses, mais seulement l'opinion que nous en avons.

Et c'est là l'originede nos troubles, de nos souffrances, de nos malheurs.

Épictète l'affirme :« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les opinions qu'ils en ont [...] Lors donc que noussommes traversés, troublés ou tristes, n'en accusons pas d'autres que nous-mêmes, c'est-à-dire nos opinions»(Manuel, V ).Mors, mis en garde contre le trouble (taraxé), nouspourrons, comme le sage, écarter de nous les opinions vides et atteindre la véritable sagesse.

En effet, chezles stoïciens, la vie du sage parvenu au sommet de la perfection consiste à jouir d'une constante et complèteataraxie (a — taraxé, c'est-à-dire absence de trouble).

Mais parvenir à de tels sommets, ce n'est pas, commeon le croit parfois hâtivement, se retirer du monde, ou plus simplement manifester une vague indifférencesceptique.

Certes, celui qui progresse vers la sagesse donne parfois l'image d'un homme à l'écart du monde :«Il ne blâme personne, il ne loue personne, il ne se plaint de personne, il n'accuse personne, il ne parle pas delui comme s'il était quelque chose, ou qu'il sût quelque chose ; quand il trouve quelque obstacle ou quelqueempêchement à ce qu'il veut, il ne s'en prend qu'à lui-même» (Manuel, XLVIII).Mais l'homme en marche vers la sagesse doit, plus profondément, et plus difficilement sans doute, être « enaccord avec lui-même », ce qui en réalité est la même chose qu'être en conformité avec la nature, puisquel'homme, comme tout être vivant, fait partie de la nature.

Cette conformité va de soi pour l'animal.

Mais pourl'homme, lorsqu'il quitte l'enfance, elle ne se fait plus spontanément.

Lorsqu'elle se produit, ce ne peut être. »

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