Le patriotisme chez les femmes

« 230 RECUEIL clamaient, et cette femme ne se montra-t-elle pas digne de leur confiance ct de leur dévouement? N'était-ce pas aussi une grande patriote que la noble reine Louise de Prusse, qui fut dans son pays l'âme de la résistance na­ tionale contre Napoléon I•r? Mais c'est dans notre histoire qu'ilfaut chercher les plus beaux exemples de dévouement à la patrie donnés par des femmes.

Le nom de Jeanne d'Arc est honoré it l'égal dr eeux drs hommes qui ont rendu les plus grands servicf'S it notre pays, rt celui de Jeanne Hachette se trouve aussi dans toutes les mémoires.

Il est done vrai qu'on peut développer chez les femmes, par conséquent chez les jeunes filles, les mêmes sentiments 1t l'égard de leur pays que eeux qu'on s'efforce d'inspirer aux enfants de l'autre sexe.

Si les Françaises, en effet, n'ont pas les mêmes droits ni les mêmes devoirs civiques que les Français, si on ne leur demande pas plus de ver­ ser leur sang sur les champs de bataille qu'on ne leur donne le droit de voter ct de remplir certaines fonctions dans la magistrature ct l'administration, elles n'en sont pas moins les filles, les sœurs, les femmes ct surtout les mères des citoyens français.

Croit-on que leur influence it ces divers titres ne soit pas considérable sur l'esprit général de la nation? Quand un jeune homme quitte sa famille pour le service, s'il reçoit en partant l'adieu d'une mère qui, à l'exemple des femmes de Sparte, lui parle de son amour, mais aussi de la France et de son devoir; si, quand il est au régiment ou en campagne, srs sœurs, au lieu d'affaibli!' son cou­ rage, l'entretiennent de la gloire de nos armées, ne sr sentim-t-il pas réconforté, et ne sera-t-il pas plus disposé aux sacrifices héroïques que commande l'état militaire? Pour parler de devoirs moins difficiles à remplir, di­ sons que sr la mi>re de famille n'a reçu aucnnr instruc-. »