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Paul Bénichou affirme : « J'ai toujours trouvé Pascal très saisissant ; je ne l'ai jamais trouvé très démonstratif. » En vous appuyant sur les extraits étudiés, dites si vous partagez son opinion.

Publié le 07/09/2012

Extrait du document

pascal
1°) la réflexion pascalienne sur les moyens de convaincre Pascal semble lui-même avoir défini sa position argumentative : « Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison. « ; L'art de persuader ; l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse (cf. cours sur l'argumentation, I.) 2°) une apologie nouvelle P. veut mener son lecteur aux « vérités divines « ; or, selon lui, Dieu « a voulu qu'elles entrent du cœur dans l'esprit et non pas de l'esprit dans le cœur, pour humilier [la] superbe puissance de raisonnement « (L'Art de persuader) cf. aussi fr. 101 et Mémorial Cf. fr. 670 Pascal affirme : « Il y a deux manières de persuader les vérités de notre religion, l'une par la force de la raison, l'autre par l'autorité de celui qui parle. On ne se sert point de la dernière mais de la première. On ne dit point : « Il faut croire cela car l'Ecriture qui le dit est divine «, mais on dit qu'il le faut croire par telle et telle raison , qui sont de faibles arguments, la raison étant flexible à tout. « → abandon des arguments apologétiques traditionnels (preuves tirées des Ecritures ; arguments fi nalistes = preuve de l'existence de Dieu par l'ordre et la beauté du monde) ; le Dieu pascalien est un Dieu caché (deus absconditus).


pascal

« telle raison , qui sont de faibles arguments, la raison étant flexible à tout.

»→ abandon des arguments apologétiques traditionnels (preuves tirées des Ecritures ; arguments fi nalistes = preuve de l'existence de Dieu par l'ordre et la beauté dumonde) ; le Dieu pascalien est un Dieu caché (deus absconditus). →une stratégie en accord avec la vérité à révéler ; s'adresser à la raison et surtout au cœur car la foi chrétienne n'est pas une fois abstraite. 3°) une stratégie en accord avec le destinataire ciblé. P.

ne perd jamais de vue qu'il s'adresse non pas à des scientifiques mais à ses « ami[s] » (fr.

3) libertins et mondains. Or le libertin est, par définition, peu enclin à se laisser convaincre par des arguments théologiques et le public mondain est, quant à lui, plus sensible à un langagespirituel qu'à un langage de pur spécialiste ( cf.

idéal de l'honnête homme du 17ème siècle présent dans les Pensées cf.

fr.

517 ; 547 ; 623 ; 652 : ni spécialiste, nipédant) cf.

références, citations émaillant œuvre : très peu bibliques ; référence essentielle : Montaigne.→ public cultivé qu'il s'agit avant tout de séduire intellectuellement et d'émouvoir → démonstration présente mais secondaire par rapport aux procédés depersuasion. - Eléments de conclusion : bien fondé de l'opinion de Bénichou ; « docere, placere, movere » : c'est le dernier dessein qui semble l'emporter chez Pascal.

On peut direaussi que P.

adopte globalement une certaine démarche scientifique : lecteur ≈ cobaye : passe par des sentiments très divers, vit une véritable expérience, expériencequi est avant tout d'ordre existentiel et non religieux.

C'est pourquoi cette œuvre peut séduire des lecteurs aux croyances diverses (et pourquoi elle figure auprogramme du baccalauréat sans déroger à l'impératif laïque de l'Education nationale !). »

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