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Paul Verlaine (1844-1896): l'oeuvre littéraire

Publié le 07/04/2012

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verlaine

Ses débuts sont ceux d'un jeune parnassien, qui célèbre en Baudelaire l'artiste parfaitement maître de soi, provoquant par les prestiges d'un art maîtrisé des émotions qu'il n'éprouve pas, voué à la seule Beauté. Dans son premier recueil, Poèmes saturniens, publié en 1866 à vingt-deux ans, il invoque l'indépendance de la poésie, le travail, les «vers émus« «très froidement« et laisse apparaître, mieux qu'une imitation, une assimilation des grands modèles, Leconte de Lisle, Gautier, Banville, non d'ailleurs sans une pointe de parodie. Trois ans plus tard, les Fêtes galantes, avec leurs petits tableaux raffinés qui s'inspirent des poèmes précieux de Voiture et de Benserade autant que des peintres galants du 18e siècle, brèves pièces d'une extraordinaire virtuosité (qu'il s'agisse des ressources sonores des mots ou de la variété des mètres et des coupes), se rattachent également aux codes esthétiques du Parnasse....

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« / Mérat, Blémont, Coppée.

Il élabore une poésie de la modernité, réaliste et sociale, dont «Les Loups» ou «Le Soldat laboureur», plus tard publiés dans Jadis et naguère, donnent l'exemple.

C'est un esprit instable, qui se laisse aller à la dérive.

Son mariage avec Mathilde Mauté de Fleurville en août 1870 lui apparaît comme un havre de sécurité, une protection contre l'ivrognerie et l'homosexualité.

La Bonne Chanson, dont l'achevé d'imprimer est de juin 1870, mais qui ne paraîtra qu'après la guerre en 1872, est un journal poétique des fiançailles.

Sauf en de rares moments, Verlaine y dédaigne la suggestion au profit de l'abstraction ou de l'allégorie; les demi-teintes de crépuscule laissent la place à des images d'aurore et de lumière radieuse.

Tout se passe comme si la paix morale, atteinte ou attendue, se traduisait par un recul du chant devant le discours et de l'évocation devant la description : tentation de l'ordre à laquelle le poète sera souvent sensible.

L'échec du mariage fut rapide et total.

La guerre ramène Verlaine à ses habitudes antérieures.

De plus, il est révoqué en juillet 1871 de son emploi à la Ville de Paris, qu'il n'avait pas abandonné pendant la Commune.

L'arrivée de Rimbaud en séptembre fera le reste.

Il fallut peu de temps pour que les deux amis s'installent dans le scandale et finissent, en juillet 1872, par partir pour la Belgique, puis l'Angleterre.

Et ce sera, après un an de malentendus, de querelles, alimentées par les palinodies de Verlaine, le coup de revolver tiré par ce dernier sur Rimbaud le 10 juillet 1873 à Bruxelles, et sa condamnation à deux ans de prison.

Verlaine a définitivement rompu avec le Parnasse.

Sa poésie de 1872-1873, telle qu'il la rassemble en 1874 dans les Romances sans paroles, est, à l'image de la peinture impressionniste, plus sensible aux rythmes qu'aux formes, aux lumières qu'aux couleurs et aux couleurs qu'aux lignes.

La rime s'estompe, le vers impair semble se dissoudre en cadences insaisissables, une ligne mélodique se substitue à la prosodie.

Les images se défont, perdues aussitôt que saisies, réduites à la pure sensation.

Le monde extérieur et la vie intérieure se fondent en impressions fugaces et en chansons atténuées.

Ce bref recueil, qui représente un accomplissement de la poésie verlainienne, n'aura aucune diffusion.

Verlaine est en. »

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