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LA PENSÉE MATÉRIALISTE ET L'HUMANISME ATHÉE

Publié le 31/03/2012

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humanisme
Il y a bien des matérialistes au XVIIIe siècle. Un jugement superficiel les amalgame, quand il faudrait être attentif à la nuance, à la diversité, aux oppositions. Ils n'en sont pas moins unis contre la vieille métaphysique, si fortement ébranlée par la critique de Bayle. Tous refusent de traiter corps et pensée comme deux substances distinctes. Pas de Dieu créateur, et ils considèrent en général que les ministres du culte sont les
complices. ou les maîtres du despote. L'univers éternel n'obéit qu'à ses propres lois et porte en lui le principe de toutes ses transformations ; le mouvement n'est-il pas immanent à la matière ? Innéité, révélation sont deux versions d'un même préjugé, qui ne peut résister à l'expérience du savant et au progrès des lumières. Tous ont l'ambition de donner à l'homme la maîtrise de soi par une connaissance adéquate de son rapport au monde et par une réorganisation rationnelle de la pratique sociale....
humanisme

« A qui veut se donner une idée génG.-ale de la pensée matérialiste en France jusqu'à la révolution.

un constat s'impose d'abord : cette pensée recueille un double héritage.

Héritage du mécanisme cortésien.

et l'on sait mieux aujourd'hui comment le l'v1aiE:branche de La Recherche de la vérité.

puis Fontenelle ont profondé­ ment influencé la réflexion des philosophes au XVIIIe siècle.

Héritage anglais de Bacon.

Hobbes.

Locke : Locke est d'ailleurs le lieu géométrique de tous les grands penseurs du temps.

Déistes.

matérialistes.

scep­ tiques.

ils portent de la «sensation».

Et tous doivent une part d'eux-mêmes à celui qui donne un style à la philosophie du siècle et qui radicalise l'analyse de Locke.

Condillac 1 .

Philosophe de la statue? 2 En réa- comme la • base., de la • raison intellec­ tuelle •.

1.

A l'exemple de LOCKE (Essai sur l'enten­ dement humain, 1690 : traduction française de P.

Coste, 1700), Condillac veut reconstituer 1 ·entendement à partir de l'expérience sensi­ ble.

Mais tandis que Locke se donne au départ, outre la sensation, une faculté de • réflexion "• l'auteur de l'Essai sur l'origine des connaissances humaines et du Traité des sensations considère que toutes les • opérations de l'âme • ne sont que la sensation transformée.

C'est l'Invention du langage, comme système de • signes •, qui rend la " réflexion • possible.

Une lecture cursiva de Condillac laisse échapper les difficultés et les finesses de ce qu'on entend d'ordinaire par ((sensualisme».

En lait, Condillac ne considère pas tcujours la sensation comme élément.

Elle est aussi le germe gros de toute notre vie spirituelle.

E:lle est effet produit en nous par l'action des choses qui nous environnent.

Mais cet eifel, toujours qualifié, n'est pas indiiférent.

Il est affect.

Si la conscience n'était pas sen­ sible d'abord, elle n'existerait pos comme conscience.

L'intériorité du sujet se construit donc non contre la vie sensible, mais en elle, par elle.

De façon générale, pour Condillac et les philosophes du siècle, c'est le recours au sensible, dans le contact et 1 Indubitable présence, qui nous épargne les vertiges du « système •.

2.

Dans son Traité des Sensations (1754), Condillac imagine une statue capable d'éprou­ ver des impressions.

De là vont naître, par modifications successives, les facultés de l'entendement et de la volonté.. »

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