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La pensée de la mort a-t-elle un objet ?

Publié le 21/03/2004

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2)      La mort n'est pas « objet « d'une expérience possible, peut elle être « objet « de pensée ? Le défi de la pensée de la mort c'est de penser sans objet, on peut donc interpréter la phrase d' Epicure : la mort est « le « rien pour nous, la pensée de rien, la pensée vide.

3)      On peut dire que ce rien a paradoxalement une certaine consistance pour nous. En effet, il contamine la pensée de ce qui est pleinement présent, la pensée de la mort ouvre une brèche que les existentialistes appellent le néant. Le néant compose notre expérience, il nous sépare des choses, il nous donne un certain recul par rapport au monde qui nous empêche de vivre aveuglément parmi les choses et nous oblige à donner un sens à nos actes. Dans ce sens, la pensée de la mort nous porte au-delà de tout objet.      

III : La pensée de la mort n'a qu'un objet possible : la vie.  

1)      « Philosopher, c'est apprendre à mourir. « dit Platon. La mort est le destin qui nous oblige à poser la question du sens de notre existence.

  • DEFINITIONS:

• Pensée (latin pensare peser), plusieurs acceptions :  - activité proprement intellectuelle ou rationnelle de l'homme, de l'esprit humain ;  - réflexion, méditation.  • Mort :  - biologique = décès (« mort en troisième personne «) ;  - envisagée sous l'angle psychologique et individuel : structure finie et limitée de l'individualité (« mort en première personne «).  • Objet (latin objectum, participe passé de objicere, jeter devant) : pris substantivement, l'objet désigne ce qui se présente à une fonction de connaissance, intellectuelle ou sensible ; ce qui est pensé ou représenté, en tant que distinct de l'acte par lequel le sujet pense ; ce qui constitue la base d'une expérience.  • Le sens du sujet est donc le suivant : l'activité rationnelle de l'homme et la méditation, lorsqu'elles portent sur la structure de notre finitude, ont-elles un contenu réel, constituant la base d'une expérience possible ?  • Le problème posé par le sujet est celui de savoir si la pensée de la mort et celle de la vie sont exclusives ou complémentaires. Dans ce dernier cas, la pensée de la mort porte nécessairement sur un objet (indissolublement lié à la vie).  • Quel plan choisir ? Le plan dialectique, par thèse, antithèse et synthèse est ici possible. Voici ce plan, bien que nous ayons choisi le plan progressif, par approfondissement de la notion de mort.  

« La question et le problème qui lui est lié, pour classiques qu'ils soient, exigent, néanmoins, une conceptualisationprécise, si vous voulez traiter le sujet et non point partir dans des considérations vagues et beaucoup tropgénérales.

Comme d'habitude, l'écueil majeur, c'est le hors-sujet ! • Définissez les termes de l'intitulé.• Pensée (latin pensare peser), plusieurs acceptions :- activité proprement intellectuelle ou rationnelle de l'homme, de l'esprit humain ;- réflexion, méditation.• Mort :- biologique = décès (« mort en troisième personne ») ;- envisagée sous l'angle psychologique et individuel : structure finie et limitée de l'individualité (« mort en premièrepersonne »).• Objet (latin objectum, participe passé de objicere, jeter devant) : pris substantivement, l'objet désigne ce qui seprésente à une fonction de connaissance, intellectuelle ou sensible ; ce qui est pensé ou représenté, en tant quedistinct de l'acte par lequel le sujet pense ; ce qui constitue la base d'une expérience.• Le sens du sujet est donc le suivant : l'activité rationnelle de l'homme et la méditation, lorsqu'elles portent sur lastructure de notre finitude, ont-elles un contenu réel, constituant la base d'une expérience possible ?• Le problème posé par le sujet est celui de savoir si la pensée de la mort et celle de la vie sont exclusives oucomplémentaires.

Dans ce dernier cas, la pensée de la mort porte nécessairement sur un objet (indissolublement liéà la vie).• Quel plan choisir ? Le plan dialectique, par thèse, antithèse et synthèse est ici possible.

Voici ce plan, bien quenous ayons choisi le plan progressif, par approfondissement de la notion de mort. • Plan dialectique : A.

La pensée de la mort ne possède pas d'objet.En effet, penser la mort, c'est penser un rien.

Quand nous réfléchissons sur la mort, il n'y a pas de contenuimmanent à notre réflexion {cf.

Epicure et Lucrèce : la mort est, dans ces doctrines, la mort de la mort).Seule la pensée de la vie posséderait un contenu.B.

La pensée de la mort porte sur un contenu réel.Penser la mort : une opération fondamentale, ayant un contenu, un noyau plus riches que la vie (mort = finitude dela vie).C.

Synthèse.

La pensée de la mort et celle de la vie sont liées.Pensée de la mort et de la vie sont en unité et possèdent un contenu qui ne prend de sens qu'à travers ce lien.Toute visée réflexive de la vie enveloppe la mort et réciproquement. • Voici notre plan progressif :A.

La pensée de la mort (conçue comme décès).La mort a, évidemment un objet.

Mais ce phénomène biologique pur se révèle décevant pour la réflexion,nécessairement limitée.B.

La pensée de la mort (en deuxième personne).La mort possède un « objet » néanmoins difficilement saisissable.L'homme et le mondeC.

La pensée de la mort (subjective) a-t-elle un objet ?La mort en première personne : un objet sur lequel se porte ma pensée et sur lequel, néanmoins, cette penséeglisse.• Réponse à la question : la pensée de la mort a un objet réel, la finitude inscrite dans le temps humain.• Pensée de la mort et de la vie sont indissociables : telle est la solution du problème. BIBLIOGRAPHIE Platon, Phédon, Garnier-Flammarion.V.

Jankélévitch, La Mort, Champs-Flammarion.Épicure, Doctrines et Maximes, Hartmann. I.

Introduction. • L'intitulé du sujet pourrait, en première analyse, nous sembler paradoxal, car il nous interroge sur l'objet (éventuel)de la pensée de la mort, lequel nous semble, peut-être, aller de soi et ne point renvoyer à un questionnement.

Maiscet objet est-il si évident qu'il y paraît ? Aussi nous faut-il, tout d'abord, expliciter le sens des termes.

La penséedésigne ici essentiellement l'activité proprement intellectuelle ou rationnelle de l'esprit humain, et ce terme est, dansle contexte, presque synonyme de réflexion et de méditation.

La pensée représente une activité élaborante et cetteactivité est intentionnellement dirigée vers un objet, c'est un mouvement transcendant se portant, dans le casprésent, sur la mort, laquelle peut être envisagée sous plusieurs acceptions, comme phénomène biologique (la mort,c'est alors le décès, la mort en « troisième personne », comme réalité organique) mais aussi comme réalité intime etvécue de la conscience (la mort est alors saisie subjective d'une finitude : c'est la mort « en première personne »).Enfin, l'objet (latin objectum, participe passé de objicere, jeter en avant) désigne ce qui est pensé ou représenté,comme base d'une expérience.

Le sens de l'intitulé est, dès lors, pour l'essentiel, le suivant : l'activité rationnelle de. »

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