La pensée peut-elle se passer de l'expérience ?

« Proposition de plan. 1.

L'expérience est l'origine même de la connaissance.

Comment penser sans elle ? · La pensée est propre à l'homme.

Elle s'apparente à la raison.

Mais si la pensée peut se faire seule, dans le noir, sans qu'aucune expérience ne semble intervenir sur elle, il semble, aussi, que nous enpuissions penser sans avoir ce fondement. · En effet, pour commencer à penser, il faut avant tout avoir de quoi penser.

Sans expérience, nous n'aurions aucune possibilité de débuter une pensée, pour la seule raison que nous n'aurionsaucun appui, aucune connaissance de départ. · Ce qu'il faut comprendre ici, c'est le rapport indiscutable qui existe entre la pensée et l'expérience.

On peut imaginer tout ce que l'on veut ; mais si aucune expérience ne fait débuter notrepensée, alors il devient tout bonnement impossible de la faire. « L'expérience : c'est là le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leurpremière origine.

» John Locke, Essai philosophique concernant l'entendement humain · Locke, empiriste de son état, nous donne donc cette clef : on ne peut connaitre sans l'expérience.

C'est elle qui prime sur notre pensée, c'est d'elle que provient toutes nos pensées. · Ainsi, donnée, nous devons admettre que la pensée semble difficilement pouvoir se passer de l'expérience.

Pourtant, c'est ce que pense une autre catégorie de philosophes : les rationalistes. 2.

La pensée dépasse de loin le champ de l'expérience.

Ne peut-elle alors s'en passer ? · Nous avons vu que la pensée était liée à l'expérience.

Pourtant, nous savons aussi que nous pouvons penser ce qui n'est pas de l'expérience.

Toute la métaphysique des philosophes le traduit :ce qui est au-delà de la physique. · L'expérience donne certes à connaitre.

Mais la pensée dépasse, de loin, le seul champ de toute expérience.

Elle est en mesure de donner des concepts que l'expérience ne peut nous donner. « Je suis une chose qui pense, [...] qui imagine aussi, et qui sent; [...] quoique les choses que je sens etque j'imagine ne soient peut-être rien du tout hors de moi "et en elles-mêmes".

» Descartes, Méditations métaphysiques · Selon Descartes, la pensée peut se passer de l'expérience.

Pour la simple raison que le doute permet de démontrer la possibilité d'être trompé par nos sens, et donc par l'expérience. · Si l'expérience donne effectivement à connaitre, Descartes affirme la suprématie du Cogito sur les sens.

De la pensée sur l'expérience.

Penser est alors non seulement quelque chose qui dépassel'expérience, mais c'est aussi ce qui est sûr, ce qui reste sûr lorsque toute expérience peut êtreremise en cause. · Nous voyons donc ici le credo rationaliste : la pensée prime sur toute expérience, elle est sûre et ferme, du moins premièrement.

L'expérience peut donner à connaitre par application sur elle de lapensée, de la raison. 3.

L'expérience comme point de départ du mouvement de pensée.

La pensée comme dépassement de toute expérience. · Nous avons donc pu constater, dans les lignes qui précédent, que l'expérience et la pensée ont un lien.

Cependant, deux écoles s'affrontent : empirisme et rationalisme. · L'empirisme pose le principe de l'expérience comme nécessaire à toute pensée, alors que le rationalisme donne la primauté à la pensée, faisant de l'expérience quelque chose sujet au doute. · Nous, qui ne sommes ni rationalistes, ni empiristes, nous trouvons devant un véritable problème : la pensée ne peut se départir de l'expérience, car pour penser, il faut connaitre, avoir de quoi penser,ce que donne l'expérience.

Mais l'expérience peut être fausse, remise en question.

La pensée, deplus, dépasse le champ de l'expérience, et la métaphysique est une preuve de ce dépassement.. »