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PENSÉES DE PASCAL (analyse et critique)

Publié le 24/10/2011

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Nous n'avons pas le plan de Pascal: Le livre des Pensées ressemble à ces pierres éparses qui attendent, sur le chantier où la main de l'ouvrier les a taillées, qu'il les rassemble pour en former l'édifice dont il a conçu l'exécution. Rien n'égale la richesse des matériaux, mais on ignore la place qu'ils devaient occuper dans l'ensemble du monument. (Mennechet).

D'après Mme Périer, le miracle de la Sainte Epine, qui a v ait guéri les yeux de la nièce de Pascal (à Port-Royal, mars 1656), avait amené ce dernier à étudier les miracles, et par là même la religion ; il se proposa alors de faire une apologie du christianisme pour convaincre les incrédules, mais il ne laissa que des notes.

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« c'est ce qu'on appelle inexactement le manuscrit autographe des Pensées (aujourd'hui à la Bibliothèque nationale) (1 ).En pu­ bliant ces Pensées, flOUr les faire accepter et goûter,on en mo­ difia encore le style et les idées ; on ne donna pas les plus originales, on altéra celles que l'on conservait,on y introduisit des pensées étrangères, extraites des conversations ou des let­ tres.- 2.

Au XVIll e siècle il y eut l'édition du P.

des Mollets (1728), qui contenait l'Entretien avec !If.

de Saci, et celle de Condorcet (1776) augmentée plus tard des remarques de Vol­ taire (1778): c'est de ces notes que Chateaubriand a dit:" On croit voir les ruines de Palmyre, restes superbes du génie et du temps, au pied desquelles l'Arabe du désert a bâti sa miséra­ ble hutte ».

L'édition de Bossut ( l779) ajouta quelques frag­ ments et disposa les pensées dans un ordre qui a été conservé par Havel.

- 2° Exactes En 1843 M.

Cousin annonça comme une nouveauté que l'édition princeps des Pensées était à refaire d'après le manuscrit autographe, mais on le savait déjà avant lui (d'après l'aveu de Port-Royal dans la préface de 1670); son vrat mérite est d'avoir decouvert cet autographe.

A la suite (1) Voici ce qu'en dit M.

Brunetière: « Si le lecteur avait là, sous les yeux, l'auto­ graphe de Pascal, s'il voyait sur les pages du « grand in-folio • ces fragments de papier jauni•, de toutes les formes, de toutes les grandeurs, collés à l'aventure, on no sait par quelle main, mais en tout cas par une main singulièrement négligente ou pitoy­ ablement malhabile : les uns, troués comme s'ils eussent été jadis enfilés par liasse, les autres, à la marge, dans un coin, au verso, barbouillés d'indications de toute sorte ou de figures de géométrie ; tons couverts, ou presque tous, -car il y en a quelques-uns qui ne sont pas de la plume de Pasca l,- d'uneécriture pénible, irrégulière, hâtive, sans orthographe ni ponctuation, où les lettres sont à peine formées, dont les lignes se diri­ gent en tous sens, tantôt, par Je milieu d' une phrase, brusquement interrompues, et tantôt disparaissant plus qu'à demi sous les surcharges ct les ratures, il commencerait à soupçonner la nature de la difficulté .

Mais s'il s'avisait de vouloir déchill'rer le texte, et surtout, après tant d'éditeurs, s'il essayait à son tour do s'adenter parmi ces ruines, de rapprocher, de raccorder, de relier entre eux tous ces lambeaux épars, de les ordon­ ner enfin dans l'ensemble d' un plan où chacun parùt occuper sa vraie place et pro­ duisit sur l'esprit toute son impression, c'est alors qu'il verrait à plein l'énigme multiple, complexe, insoluble.

Vingt éditions, lentement et minuti eusement comparées, seraient moins instructives que cc simple coup d'œil jeté su•· les matériaux ;, peine dégrossis du grand édifice que Pascal rêvait, dit-on, de bâtir.

Car c' est li• que l'on verrait si l'am­ vre était loin encore de son achèvement, de combien il s'en fallait que l'idée même en fût arrêtée dans l'esprit de Pascal, et le peu de confiance enfin qu'il est possible d'ac­ corder à tant d'essais de restauration que l'on en a déji • tentés ».

- Il est facile d'ex­ pliquer ce grand nombre de petits papiers : toujours préoccupé de son œuvre, Pascal notait sans ordre les idées que lui suggéraient à chaque instant les incident .s de ses journées, ses lectures, la conve1-sation de ses amis, ses réflexions .

- Ajoutons que ces notes sont peu de chose dans l'ensemble de l'œuvre telle qu'il la voulait : « Comme il avait une mémoire excellente, et qu'on peut dire même prodigieuse, ...

lorsqu'il s'é­ tait ainsi quelque temps appliqué à un sujet, il ne craignait pas que les pensées qui lui étaient venues pussent jamais lui échapper : et c'est pourquoi il différait assez sou­ vent de les écrh·e.

soit qu'il n'en eût pas le loisir, soit que sa santé ne fùt pas assez .

forte pour lui permettre de travailler avec application » (Etieime Périer).. »

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