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Les Pensées de Pascal (Résumé et analyse)

Publié le 22/02/2012

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Après le succès des Provinciales, Pascal médite d'intéresser les mondains, que sa verve a séduits, à un plus vaste dessein : il veut écrire à leur intention une Apologie (pu Défense) de la religion chrétienne. La mort Va empêché de mener ce projet à bonne fin. Il a laissé des notes, qui seront groupées sous le nom de Pensées. MANUSCRIT ET COPIES DES PENSÉES Les « reliques » de Pascal consistent dans des fragments d'étendue très inégale, parfois dictés, plus souvent écrits de la main de l'auteur et, dans ce cas, d'une lecture difficile, qui entraîna des erreurs d'interprétation. Ces fragments furent conservés dans la famille de Pascal et, en 1710-1711, rassemblés par l'abbé Louis Périer en un recueil qui constitue le Recueil original des Pensées. Il existe en outre une Copie, établie peu de temps après la mort de Pascal, qui offre l'intérêt de restituer en vingt-sept « liasses », pour la majorité des fragments, un ordre adopté, au moins provisoirement, par l'écrivain lui-même. Louis Lafuma a retrouvé en 1944 une autre copie ancienne d'écrits pascaliens, préparée par l'abbé Périer.
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« Vanité du « divertissement ».

L'homme ne peut demeurer seul en face de lui-même ; aussi recourt- il au « divertissement ».

Par ce terme, Pascal désigne tout ce qui détourne pour un temps la créature du spectacle de sa misère : « le jeu, la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois ».

Mais c'est un palliatif, non un véritable remède; et dans les intervalles des divertissements, l'homme demeure toujours aussi malheureux.

Nul n'échappe à cette loi, pas même les grands de la terre : « un roi sans divertissement est un homme plein de misères ». Impuissance des systèmes philosophiques. Afin de trouver un apaisement, ne serait-il pas possible d'exercer notre raison? Les philosophes ont édifié divers systèmes : chacun a son mérite propre, mais aucun ne saurait pleinement nous satisfaire. Épictète invite l'homme à se détacher du monde et à chercher en soi-même la sérénité ; mais il nous mène à l'orgueil.

Montaigne, persuadé que rien n'est certain/invite l'homme à s'abandonner à la pente de ses instincts ; il rabaisse ainsi notre orgueil, mais il est « pernicieux à ceux qui ont quelque pente à l'impiété et aux vices ».

(Cf., outre les Pensées, l'Entretien avec M.

de Saci sur Épictète et Montaigne.) Nécessité du recours à la religion: le pari. Incapables de découvrir par nos seules lumières un remède à notre détresse, tournons-nous du côté de la religion. L'intérêt nous commande de « parier » pour Dieu : « Il faut parier; cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué. Lequel pren- drez-vous donc? Voyons...

Si vous n'aviez qu'à gagner deux vies pour une, vous pourriez encore gager; mais s'il y en avait trois à gagner, il faudrait jouer (puisque vous êtes dans la nécessité de jouer), et vous seriez imprudent, lorsque vous êtes forcé à jouer, de ne pas hasarder votre vie pour en gagner trois à un jeu où il y a pareil hasard de perte et de gain.

Mais il y a une éternité de vie et de bonheur... Cela ôte tout parti : partout où est l'infini, et où il n'y a pas infinité de hasards de perte contre celui de gain, il n'y a point à balancer, il faut tout donner.

» Pourtant il ne faut pas s'en tenir au pari : la foi doit être fondée sur des témoignages, des preuves, des intuitions, qui conduisent à une- certitude absolue.

Accueillons maintenant ces lumières surnaturelles. Félicité de l'homme avec Dieu. Religion et raison. I! ne suffît pas d'aller à Dieu ; il faut bien choisir sa religion.

Pascal combat les croyances musulmanes, les doctrines des protestants : il leur oppose l'orthodoxie catholique, qui résout en effet la contradiction fondamentale de notre nature : elle explique notre faiblesse par le péché originel, notre grandeur par l'état primitif de l'homme et par la grâce du Christ rédempteur. Elle est d'ailleurs prouvée par des faits historiques : prophéties, miracles, etc. Religion et foi. Cependant l'adhésion du cœur est plus importante que celle de l'intelligence « La religion chrétienne, qui seule a la raison, n'admet pas pour ses vrais enfants ceux qui croient sans inspiration.

» Dieu doit être « sensible au cœur » ; or « le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît pas ».

Seul l'élan mystique de la foi permet à l'homme de surmonter les conflits où l'entraîne la dualité de sa nature et de contempler dans sa gloire l'ordre voulu par Dieu. L'ACCUEIL FAIT AUX PENSÉES Les Pensées de Pascal furent fort admirées à la fin du XVII e siècle.

Pourtant, dès leur publication, des préventions naquirent, qui n'ont pas toutes disparu. Les réserves de Port-Royal. A Port-Royal même, quelques Solitaires, en particulier Nicole, furent effrayés par la hardiesse de la pensée pascalienne et déconcertés par la nouveauté d'une méthode peu conforme aux traditions apologétiques.

Si on lui rendit hommage en publiant un choix très large de ses brouillons, ce choix ne fut pas objectif: des expressions énergiques furent atténuées; des développements audacieux furent retouchés ou supprimés. L'opposition au sein de l'Église. Pascal conserva d'autre part des adversaires, non seulement parmi les jésuites qu'il avait combattus, mais parmi d'autres chrétiens qui voulaient donner à l'homme une image moins décourageante de lui-même .

Un Fénelon emploie toutes les séductions de son esprit à combattre le pessimisme de Pascal en célébrant les beautés de la nature et l'accord de la création avec l'homme.

Aujourd'hui encore, un chrétien peut redouter les excès auxquels risque d'aboutir, selon l'expression de M.

Mauriac, « l'implacabilité janséniste ». L'hostilité des « philosophes ». L'apologie pascalienne fut également condamnée au nom d'une sagesse purement humaine : c'est l'attitude que prit le XVIII e siècle tout entier .

Dès 1686, Fontenelle, dans ses Entretiens sur la pluralité des mondes, où il vulgarisait les découvertes de l'astronomie, révélait un dessein opposé à celui de Pascal : chercher dans les indications positives de la science un remède à l'angoisse de l'infini.

Voltaire prend directement à partie le « misanthrope sublime » que fut Pascal, défend contre lui la raison humaine et détourne l'homme des problèmes qui passent son entendement. L'enthousiasme des romantiques. Au XIX e siècle, Chateaubriand et, après lui, les romantiques luttent pour réhabiliter Pascal .

Ses dons prodigieux, ses tourments physiques, son inquiétude morale, son destin singulier frappent et exaltent une génération passionnée, qui modèle à sa convenance un Pascal romantique.

L'érudition moderne a travaillé à donner de son génie une image plus conforme à la vérité historique.. »

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