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Penser est-ce dire non?

Publié le 19/02/2005

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« croyance.On pense aussi ici à l'acte fondamentalement d'opposition du doute hyperbolique que mèneDescartes : il nie tour à tour les différentes opinions, faits de l'imagination, (pour les rétablirensuite, mais cette fois en les fondant en raison) : si penser c'est donc douter, alors il fautdire non pour penser, opposer la vérité à l'opinion, opposer le travail de l'entendement àl'imagination. · Pourtant, si la pensée s'origine dans une négation, qui est à bien des égards destruction, cela ne suffit pas à définir l'essence même de la pensée qui ne peut seconcevoir uniquement comme seule négation : elle doit bien, à un moment donner construireson objet, et non pas simplement détruire. II- La pensée ne saurait être pure négation · Ne rien penser n'est pas penser le rien, mais ne pas penser le tout : En réalité, on ne peut pas se contenter de la définition de la pensée comme pure négation, c'est-à-direcomme geste purement destructeur.

L'opposition, la négation peut être en effet lemouvement dans lequel s'origine une pensée active.

On peut penser par exemple àl'opposition politique : il ne suffit pas de s'opposer au pouvoir pour dire prétendre faire acted'une quelconque pensée, encore faut-il être capable de construire, à partir de cetteopposition, sa propre pensée, et ce de manière cohérente et fondatrice.

C'est en cela que lapensée ne peut pas se contenter de penser le rien, c'est-à-dire ne se lever que « contre »quelque chose.

Pour être pensée, elle doit décomposer, analyser le tout d'une opinion oud'une réflexion extérieure, afin de la recomposer selon son ordre propre et choisi, et pourproposer autre chose à la place de ce qu'on nie.

C'est ainsi qu'il ne suffit pas de critiquerpour penser, la critique n'a de valeur que si on a des arguments à la fois qui démonte ce quia été fait, mais des arguments qui montre qu'une autre manière de faire aurait été possible. · L'écueil du relativisme : Car le problème, en réalité, de dire que pour pensée il faut s'opposer, c'est de ne plus rien construire, et qu'on tombe justement dans le relativismeabsolu : chacun imposant à l'autre son propre point de vue, en niant tout fondement légitimeà cette pensée qu'il rejette.

Dans cette perspective de la pensée comme pure opposition,on arrive donc à une conception selon laquelle toute connaissance et toute norme n'a desens que relativement aux sujets qui les produisent.

Le propre de cette conception et defaire dépendre entièrement (aussi bien dans leur forme que dans leur contenu) les savoirs etles normes esthétiques ou pratiques de déterminations subjectives, psychologiques, ou dedéterminations sociales, historiques. · De la pensée à la pratique : Or, une telle conception a aussi ses conséquences pratiques.

Car on voit difficilement comment l'action serait encore possible si toute penséeest opposition : tout le monde s'opposerait, sans jamais pouvoir tomber d'accord et agir enconcours.

Pour ces raisons, à la fois objectives et subjective, il ne suffit pas de s'opposerpour pensée.

L'opposition peut bien constituer un point de départ, et encore en tant qu'il estcontingent (on peut tout à fait être d'accord, et ce de manière réfléchie, et donc pensée)mais elle ne saurait être un point d'arrivée, ni se suffire à elle-même. III- Pourquoi dire non ? L'affirmation de la vie rend raison, voire légitime l'activité dissolvante de la pensée · Parce qu'on vit (vivre c'est bouger, changer, devenir) : Nous sommes de toutes parts soumis aux changements.

Il semble donc y avoir des raisons, légitimes a fortiori, de dire non,ne ce serait-ce que par exemple une loi ne convient plus à l'époque dont nous sommes lescontemporains.

En ce sens, l'opposition manifeste une prise de recul, et aussi une prise deconscience, du caractère usité de certaines lois, elle manifeste donc une activité autonomede l'esprit.

Puisque nous ne sommes ni immortels ni extérieurs au temps, nous ne sommes pasentourés de réalités figées, fixes et éternelles.

Il est donc normal, du point de vue del'existence humaine, que l'opposition, comme signe d'une pense vivante, se fasse jour. · Pour (mieux) vivre : les fins pratiques et la question du souverain bien : La négation est aussi le signe d'une pensée autonome et vivante en ce qui concerne la recherche la conduitede son existence.

Il s'agit ici de dire non à ce qu'on ne veut pas et qu'on tente de nousimposer de l'extérieur.

On comprend alors que la négation, comme signe légitime d'unepensée vivante, dynamique et autonome, a une raison d'être dans le choix de l'existence, etce d'un point de vue subjectif cette fois.

En ce sens on voit que l'affirmation de sonexistence, comme volonté propre, rend raison, et a fortiori légitime l'activité dissolvante de lapensée. · La vie en commun, en société, avec autrui est à l'horizon de la définition de la pensée comme opposition : il en est en effet de même d'un point de vue objectif, extérieur.

On peut ainsi prendre l'exemple politique de la démocratie dont le dynamisme se fait jour aussi, voiresurtout, à travers la force de l'opposition.

Elle témoigne en effet d'une vie de la collectivitésoucieuse et désireuse de son bien être.

L'opposition peut donc être légitime du point de vue. »

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