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Penser, c'est dire non ?

Publié le 10/03/2004

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L'esprit est cette puissance en n'étant pas semblable au positif qui se détourne du négatif. [...] Mais l'esprit est cette puissance seulement en sachant regarder le négatif en face et en sachant séjourner près de lui. » (Hegel, Préface à La Phénoménologie de l'Esprit, tome 1, Aubier, p. 29). Du même coup, le « non » appelle le « oui » à travers la « synthèse » des opposés. Le négatif (non) est le positif, le non s'intègre dans le oui : ce qui se contredit ne se résout que dans la négation de son contenu particulier. Hegel utilise ici le terme de Aufhebung : une négation est opérée, le terme nié étant à la fois dépassé et conservé. Dans la synthèse, se produit une négation de la négation, un mouvement d'unification où le terme nié est conservé. Penser, c'est donc, par la synthèse, intégrer le « non » dans le « oui », le négatif dans l'affirmatif, et ce, à travers la force de l'Esprit, union du positif et du négatif.

« Pour Hegel, la pensée - qu'il appelle esprit - suit une démarchedialectique qui procède par une unification et un dépassement descontraires.

Une réalité est d'abord niée, puis cette négation est niée àson tour, pour aboutir à une synthèse qui réconcilie les deux réalitésopposées tout en les dépassant.

Au terme de ce processus, la penséeaccède au savoir absolu.

Peut-être la dialectique hégélienne pourra-t-elle nous permettre ici de répondre synthétiquement à la question :dans cette perspective, penser, c'est d'abord dire non, ne pas êtresemblable au positif qui se détourne du négatif.

La force de l'espritconsiste à regarder le négatif en face et à y demeurer.

Penser, c'estdire non, exprimer la négativité.

« L'esprit conquiert sa vérité seulementà condition de se retrouver soi-même dans l'absolu déchirement.L'esprit est cette puissance en n'étant pas semblable au positif qui sedétourne du négatif.

[...] Mais l'esprit est cette puissance seulementen sachant regarder le négatif en face et en sachant séjourner près delui.

» (Hegel, Préface à La Phénoménologie de l'Esprit, tome 1, Aubier,p.

29).Du même coup, le « non » appelle le « oui » à travers la « synthèse »des opposés.

Le négatif (non) est le positif, le non s'intègre dans le oui: ce qui se contredit ne se résout que dans la négation de son contenuparticulier.

Hegel utilise ici le terme de Aufhebung : une négation estopérée, le terme nié étant à la fois dépassé et conservé.

Dans lasynthèse, se produit une négation de la négation, un mouvement d'unification où le terme nié est conservé.Penser, c'est donc, par la synthèse, intégrer le « non » dans le « oui », le négatif dans l'affirmatif, et ce, àtravers la force de l'Esprit, union du positif et du négatif.

Penser, exercer une activité rationnelle, c'est obéir àla force de l'Esprit, qui est Idée, Idée se formant selon le rythme de la négativité.

Nous avons ici une nouvelleforme de la Pensée, conçue comme démarche dialectique et spirituelle, procédant en allant de la thèse(positif) à l'antithèse (négatif ; non) jusqu'à la synthèse (union du positif et du négatif).

Dans cetteperspective, c'est le « non » qui est le moteur de la pensée.

Cette négativité, ce non expriment la libertémême de l'Esprit, qui tend toujours à s'élever vers un autre objet et à l'intégrer dans un mouvementininterrompu.Penser, ce serait donc, grâce à la force de l'Esprit, de l'Idée conçue sous sa forme la plus haute, dire non,faire émerger le travail du négatif, de la négation ne s'épuisant pas à exclure le positif, mais le reconstruisantet le « sauvant » dans la synthèse.

Tel est le mouvement incessant de la vie de l'Esprit. Pour la plupart des philosophes, penser c'est aussi être en conformité avec un principe supérieur, quel quesoit le nom qu'on lui donne: idée, Dieu, raison, esprit, bonheur, etc.

Ils posent donc comme principe de leursystème un acquiescement préalable; ils disent «oui», même s'ils soumettent ce «oui» à la critique.

[] Est-ce que je dois, demain, aller manifester avec mes camarades? Pour répondre à cette question, je doispeser lepour et le contre, le «oui» et le «non».

Je fais ce que fait tout philosophe.

Toute pensée est critique, c'est-à-dire qu'elle implique la négation: «non» aux mots d'ordre (je déteste les ordres), non aux illusions des sens,non aux vérités établies, non aux «faux prophètes» (Nietzsche).Mais penser comporte également un aspect positif de création et de construction.

Cela est évident dans lapensée scientifique, qui procède en échafaudant des hypothèses qu'il s'agit ensuite de confirmer ou d'infirmer.Ces deux aspects de la pensée peuvent être réconciliés si l'on considère que toute pensée rationnelle estdialectique et vise à obtenir une synthèse.. »

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