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Penser par soi-même est-ce s'isoler ?

Publié le 05/12/2005

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L'isolement est nécessaire dans un premier temps parce qu'il permet de prendre une certaine distance avec les convenances. Toute interrogation engendre une dissociation avec le semblable. Toute pensée est rupture. Ainsi dans toute démarche de réflexion il y a nécessité à se détacher des autres, à prendre du recul par rapport à une opinion universelle. D'une certaine manière penser par soi-même c'est remettre en question et questionner c'est douter. Dans la mesure où on se met à douter de ce que dit autrui, il y effectivement un décalage, un écart qui se creuse et qui peut créer une certaine solitude, une mise à l'écart. Pour rejoindre Mallarmé, il serait intéressant de souligner que toute réflexion indépendante de la volonté générale est un risque à prendre. Un risque à prendre dans la mesure où cet acte peut être condamné par le reste de la société tout comme être approuvé.   Troisième partie : La solitude condamnation ou pouvoir ? Malgré l'isolement que l'acte de penser par soi-même peut représenter n'y a-t-il pas une part de fierté dans ce geste ?

Penser par soi-même suppose un écart par rapport à ce qu'autrui ou l'expérience extérieure peut nous dicter comme pensées. Écart par rapport à autrui si la pensée par soi n'est pas simplement la répétition du témoignage. Écart par rapport à l'expérience sensible ensuite : car ce que me donnent mes sens, mes sensations, sont des données qui ne constituent pas par eux-mêmes des pensées et peuvent s'avérer trompeuses. Penser par soi-même suppose donc de s'isoler, si l'on entend par là se détacher de ce qui pourrait venir de l'extérieur de la pensée elle-même. Cependant, le penser par soi-même risque alors fort de se transformer en penser en fonction de soi-même. En effet, le soi-même, le sujet conscient et libre de lui-même, dans l'isolement, ne peut plus que se prendre lui-même pour objet de pensée. Or, être le sujet et l'objet de pensée, n'est-ce pas se condamner à une pensée vide ? En outre, si le sujet se conçoit lui-même à partir de ses déterminations empiriques, ses désirs et souvenirs, le penser ne se ramène-t-il pas à la simple expression de la subjectivité du sujet ? Dans ces deux derniers cas, il paraît que « penser « n'ait alors aucune valeur objective ni intersubjective. Le problème est donc que pour qu'il y ait pensée, et non répétition ou accueil irréfléchi de données, il faut bien que le sujet intervienne en personne, comme un sujet, à l'écart de ces données et d'autrui. Mais d'un autre côté, l'isolement auquel peut conduire cet écart n'est pas susceptible de construire une pensée objective, et réduit l'acte de penser à l'acte d'expression de soi.

« Analyse du sujet ● Le sujet met en relation l'expression « penser par soi-même » et le concept d'isolement.

Il se demande sice concept permet de caractériser cette expression. ● S'isoler : se séparer d'autrui, se mettre en solitude ou isolement.

Plus précisément, l'isolement, à la différence de la solitude, consiste à refuser tout contact avec ce qui viendrait de l'extérieur.

Le problèmedevra donc questionner la relation nécessaire ou non à autrui dans le « penser par soi-même » mais aussi laquestion de tout ce qui pourrait venir de l'extérieur du sujet (l'expérience sensible). ● Penser par soi-même : être l'auteur de sa propre pensée, par opposition à dire les pensées d'un autre ourépéter.

Penser, en un sens large, c'est accomplir toutes les fonctions de l'âme : douter, vouloir, ne pasvouloir, affirmer, nier.

C'est donc penser à quelque chose, le voir par la pensée (avoir une intuition) et sedéterminer par rapport à cette intuition.

En ce sens, la pensée peut être objective, si elle respecte l'objet del'intuition, ou subjective, si elle exprime les désirs du sujet sans égard pour l'objet.

Soi-même : le soi peut sedéfinir par la conscience réfléchie et se caractériser par la liberté propre d'un sujet.

Penser par soi-même,c'est donc faire soi-même l'expérience intérieure de la pensée, mais aussi être l'origine et le fondement desjugements par la libre décision que l'on prend à l'égard des pensées ou intuitions. Problématique Penser par soi-même suppose un écart par rapport à ce qu'autrui ou l'expérience extérieure peut nousdicter comme pensées.

Écart par rapport à autrui si la pensée par soi n'est pas simplement la répétition dutémoignage.

Écart par rapport à l'expérience sensible ensuite : car ce que me donnent mes sens, mes sensations,sont des données qui ne constituent pas par eux-mêmes des pensées et peuvent s'avérer trompeuses.

Penser parsoi-même suppose donc de s'isoler, si l'on entend par là se détacher de ce qui pourrait venir de l'extérieur de lapensée elle-même.

Cependant, le penser par soi-même risque alors fort de se transformer en penser en fonction desoi-même.

En effet, le soi-même, le sujet conscient et libre de lui-même, dans l'isolement, ne peut plus que seprendre lui-même pour objet de pensée.

Or, être le sujet et l'objet de pensée, n'est-ce pas se condamner à unepensée vide ? En outre, si le sujet se conçoit lui-même à partir de ses déterminations empiriques, ses désirs etsouvenirs, le penser ne se ramène-t-il pas à la simple expression de la subjectivité du sujet ? Dans ces deux dernierscas, il paraît que « penser » n'ait alors aucune valeur objective ni intersubjective.

Le problème est donc que pourqu'il y ait pensée, et non répétition ou accueil irréfléchi de données, il faut bien que le sujet intervienne enpersonne, comme un sujet, à l'écart de ces données et d'autrui.

Mais d'un autre côté, l'isolement auquel peutconduire cet écart n'est pas susceptible de construire une pensée objective, et réduit l'acte de penser à l'acted'expression de soi. I- Penser, c'est toujours penser par soi-même, donc s'isoler. – En un premier temps, on doit remarquer que penser par soi-même suppose, à la différence de penser à partird'autrui, d'être capable de rendre compte de soi-même de ce qui est pensé.

Ainsi, une pensée vraie etauthentique, un véritable savoir, se distingue, comme Descartes le remarque dans le Discours de la méthode des « histoires » qu'on nous raconte, qu'on ne peut que répéter et mémoriser.

Au contraire, la pensée véritableconsiste à faire soi-même l'épreuve de la vérité des pensées.

C'est pourquoi, dans cette perspective, penser parsoi-même ne va pas sans une certaine solitude.

En effet, comme le remarque encore Descartes, la pensée, ou larecherche de la vérité, ne relève pas du même domaine que l'action.

Cette dernière doit en effet parfoisconsidérer des opinion incertaines comme certaines.

Autrement dit, l'action repose sur une certaine confiance enautrui et en la société, qui suppose, jusqu'à preuve du contraire, d'accepter les maximes établies.

C'estseulement sous cette condition que l'action ne sera pas hésitante mais bien déterminée.

Au contraire, pour cequi concerne la recherche de la vérité, c'est tout le contraire qui convient : la recherche d'une vérité certainesuppose de considérer comme faux tout ce en quoi on peut imaginer le moindre doute.

Or, l'épreuve du doutesuppose une solitude qui nous met à l'écart de la société et de l'action.

Le doute méthodique suppose de mettreentre parenthèse la vie sociale et l'action. – Cette solitude nécessaire à l'épreuve par soi des pensées conduit alors le penser par soi-même à une formed'isolement.

En effet, le doute méthodique conduit à remettre en question le témoignage d'autrui.

Car lacertitude théorique doit reposer sur des raisons et non sur des histoires, qui peuvent être fausses.

Mais enoutre, il conduit à remettre en question tout ce qui m'est donné de l'extérieur : en effet, les sens, qui medonnent accès au monde extérieur, peuvent me tromper (ex.

des illusions d'optique).

Ils sont donc douteux.

Jedois donc les considérer comme faux.

Ceci a pour conséquence l'isolement du sujet, qui, pour penser par soi-même, ne peut alors plus penser qu'à partir de lui-même. – Toute la question est alors de sortir le sujet de son solipsisme.

Car, comme le montre Descartes, la vérité dontje ne peux pas douter, et qui doit donc être le fondement de toute pensée véritable, est le « je pense, je suis ».Mais comment, à partir de son isolement, le sujet qui pense par lui-même peut-il alors penser l'autre que lui, à. »

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