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Penser par soi-même est-ce penser seul ?

Publié le 04/12/2005

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J'ai une activité intellectuelle donc je pense, de là je constate mon existence, « je pense, je suis ». Mais, je constate aussi que j'ai constaté mon existence : je constate donc qu'il existe en moi une capacité de réflexion sur moi-même dés lors, je pense par moi-même. Suis-je pour autant solitaire dans ma pensée ? Non ! Je suis un être social et de ce fait je vis avec autrui,  avec lequel je me confronte afin qu'il me reconnaisse. Cet « impitoyable » combat que décrit Hegel, peut aboutir à l'asservissement intellectuel du plus faible par Autrui qui détermine alors sa pensée.   Peut-on toujours considérer l'homme, substance pensante par elle-même, comme un être libre et indépendant dans la pensée alors même que celle-ci semble de plus en plus déterminée par autrui ?   Nous verrons que, dans un premier temps, l'homme est un être capable de penser par lui-même, mais que, cette faculté est liée à la présence d'autrui, qui va chercher à imposer sa pensée au détriment de celle des autres.

« exercice pour le lecteur de la tenter.

Sur cette médiation entre moi et moi par l'autre, Sartre se reconnaît tributairede Hegel, qui a montré, dans la Phénoménologie de l'Esprit, que la lutte pour la reconnaissance doit avoir pouraboutissement cette certitude : je suis un être pour soi qui n'est pour soi que par un autre.

L'intérêt de la formulede Sartre, c'est qu'elle pose le problème d'autrui en deçà, en quelque sorte, de la question de la connaissance desoi et qu'elle en apparaît comme le fondement.

Ainsi, par exemple, Je ne peux avoir d'ambition seul, car l'ambition implique la reconnaissance d'Autrui, le désir queles autres adhèrent à ma pensée, peut-on alors penser dans ce cas, sans se soucier de ce que pensent les autres ?En outre, lorsqu'un individu réalise un geste vulgaire ou maladroit, il ne ressent pas par lui même le sentiment dehonte, ce n'est que par la présence d'Autrui que le sentiment de honte sera généré, la honte vient du fait qu'il y aune reconnaissance de sa conscience par autrui, qui me fait être a mes propres yeux ce que je suis pour lui et quirend alors difficile l'expression de la conscience sans référence à Autrui.Pareillement, l'influence d'autrui est présente dans toutes les marques de l'humanité, tel que la sympathie qui n'estque la participation involontaire aux émotions d'autrui ou même le dialogue, reconnaissance et intégration de lapensée d'autrui.

Je ne suis donc une conscience de soi que si je me forge et me forme à travers la négation d'autrui,une notion d'"intersubjectivité" entre les individus mis en évidence par Hegel dans la dialectique du maître et del'esclave.

Le cogito de Descartes, "je pense, je suis" provient, selon Hegel à la fois de soi-même et d'Autrui : Autruiest indispensable à notre existence.

la conscience est donc indéniablement liée à Autrui et est en quelque sortesoudé aux autres et à leur présence.

En effet, pour Hegel, l'individu solitaire ne peut accéder à la plénitude de laconscience de soi.

Sans la rencontre d'autrui, le moi reste rait enfoncé dansl'être de la vie, dit Hegel, un peu à la façon d'un animal : le moi réduit à uneconscience immédiate est incomplet.

Mais le moi ne désire pas seulements'approprier des objets qui lui permettent de subsister (par la satisfaction desbesoins); il est en effet désir d'être reconnu par une autre conscience, etprécisément d'être reconnu par autrui comme un être qui n'est pas prisonnierde son attachement à la vie.

D'où l'idée d'une lutte des consciences, ditHegel.

Au cours de cette lutte, celui qui met sa vie en jeu est reconnu commele maître par celui qui reste esclave (esclave de la vie d'abord, du maître parconséquent).

Cette mise en scène ne décrit pas une situation historique, ellevise à nous faire comprendre que la conscience de soi est plus que laconscience d'exister : elle inclut la conscience d'être libre, dont le maître estici la figure.

Autrui n'est pas, dans cette problématique, un simple obstacles'opposant à la réalisation de soi ou la retardant ; il est médiation nécessaire,moyen essentiel entre un moi immédiat et le moi qui accède à la consciencevraie de lui-même. Si, l'homme est un être pensant et conscient, donc pensant par lui-même,mais que cette conscience est nécessairement liée à la présence d'autrui quirenforce son existence, nous verrons enfin que la relation d'intersubjectivitéentre consciences apparaît être une relation conflictuelle qui implique une domination intellectuelle par la penséed'individus au dépend d'autres individus. En effet, dans un premier temps du moins, la volonté de reconnaissance d'autrui rendue nécessaire pour la constitution d'une conscience, est une confrontation entre deux êtres qui ne considèrent pas que la reconnaissanceà autrui se face autrement que par l'asservissement ou l'inégalité.

Chaque individu veut alors asservir l'autre afinqu'il le reconnaisse et même afin de montrer sa supériorité en détruisant l'autonomie et la liberté "de penser" del'autre.

Hegel montre que ce "combat" entre "consciences" aboutit à la relation maître esclave, et à une société oules dominants imposent leur pensées qui sont reconnues par les dominées, qui prennent conscience de leurinfériorité.

une vision de la société quelque peu reprise par Marx qui considère que le sujet est déterminé par sesconditions matérielles et historique, sa conscience étant investie et donc aliénée par les représentations socialesdominantes.

Les idées des hommes ne sont que les reflets des existences matérialistes et de notre place dans lasociété.

On peut aisément associer cette domination à l'émergence d'un certain phénomène appelé leconformisme qui est un processus très largement étudié en psychologie sociale et qui désigne le changementd'opinion, de comportement ou même de perception, que l'on observe chez l'individu dans certaines situations, sousl'influence de certaines pressions sociales existantes.

Ce conformisme peut être cultivés et recherchés par desgroupes de pression dont les intérêts sont économiques, politiques ou religieux, avec en arrière-plan l'idée communed'asseoir et consolider un pouvoir ou une hégémonie.

Par exemple on dit d'une attitude comme « suivre la mode »qu'elle est conformiste, en l'occurrence, les goûts vestimentaires ne sont plus propres à la conscience de l'individumais appartiennent bien à celui d'une classe dominante qui veut imposer ses produits. L'homme est donc naturellement un être pensant par lui-même, puisqu'il est pensant et conscient de sa pensée,. »

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