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Que pensez-vous du sport dans notre monde actuel?

Publié le 06/04/2005

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Pierre de Coubertin, à travers sa philosophie du sport, préconisait un retour non nostalgique mais intelligent à la conception du sport dans la Grèce antique, conception grecque qu'il résume en quatre assises : le calme, la philosophie, la santé et la beauté. L'insertion du sport dans la modernité a ce devoir paradoxal, si l'on peut dire, de lutter contre la modernité et en même temps de s'intégrer à la marche technique du XXè siècle (cf. Coubertin, dans l'article : « Le sport peut-il enrayer la névrose universelle ? » 1930) : « La conception moderne, qui est de faciliter sous les pas de l'athlète la conquête de records toujours plus étonnants en aidant matériellement son effort est exactement l'inverse de la conception antique qui visait à rendre cet effort plus méritant en l'entourant d'obstacles à vaincre » (1931). Insertion dans la modernité certes, mais sagesse grecque ; ainsi Coubertin se méfie des orientations que le XXè tend à conférer au sport : la spécialisation (« une campagne contre l'athlète spécialisé », 1913), le professionnalisme et la mercantilisation. Le sport doit ainsi être le lieu d'une morale en acte, qui mêle jugements et préceptes de conduites. II. la dérive technocratique du sport            a. Coubertin défend une liberté de l'homme par rapport à la technique. Cette conviction repose sur une conception classique de la technique entendue comme « tekhnè ».

Les historiens ont souligné que les hommes ont toujours joué à se battre. Ce qui s’est pérennisé à travers les civilisations, ce sont des jeux de luttes et de batailles dans lesquels la violence physique, plus ou moins atténuée, peut se donner libre cours. Mais ce qui s’est indéniablement opéré à travers le temps, c’est une euphémisation progressive de la violence des combats à travers l’édiction de règles précises fixant, pour chaque type de sport, des limites strictes et volontairement acceptées à son exercice, et l’interdiction de gestes jugés dangereux (comme le fameux coup de tête de notre star national, Zidane). Le sport apparaît aujourd’hui comme un « fait social total «, pour reprendre l’expression de l’anthropologue M. Mauss, en ce qu’il peut mettre en branle la totalité de la société et de ses institutions, qu’il engage toutes ses dimensions (politiques, économiques, culturelles, sociales, technologiques, etc.) et qu’il implique, en même temps, les diverses formes de la vie quotidienne des agents qui la composent (pratiques, représentations, styles de vie, esthétiques, éthiques). Peut-on penser le sport, en fin de compte, par lui-même ?

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