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Pensez-vous qu'il vaille mieux changer ses désirs que l'ordre du monde ?

Publié le 13/10/2011

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- la phrase elle-même est une allusion directe à la troisième
partie du Discours de la méthode de Descartes (énoncé de la
troisième maxime de la morale provisoire) : « Ma troisième
maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune,
et à changer mes désirs que l'ordre du mo

« Sujet assez classique, présenté sous forme d'alternative, et comportant un certain nombre de présupposés qu'il convient d'expliciter à travers une analyse précise de l'énoncé.

Voici les principaux éléments de cette analyse : - Globalement, le choix auquel invite l'énoncé de la question est contestable .

les deux membres de l'alternative (changer ses désirs, changer l'ordre du monde) s'excluent-ils l'un l'autre ? Ne pourrait-on envisager de changer les deux à la fois ? -Qu'entend-on par « ordre du monde » ? la notion d'ordre a-t-elle une réalité objective, ou au contraire n'est-elle qu'une notion psychologique, à caractère anthropomorphique ? (Comme le pense Spinoza.

cf.

Éthique, préface du livre IV.) -Peut-on changer ses désirs ? En d'autres termes, l'homme a-t-il un pouvoir sur ses désirs, dispose-t-il d'un libre arbitre psy­ chologique ? • Quelques références philosophiques utilisables.

- la phrase elle-même est une allusion directe à la troisième partie du Discours de la méthode de Descartes (énoncé de la troisième maxime de la morale provisoire) : « Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la for­ tune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde, et générale­ ment de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entière­ ment en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait notre mieux touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est au regard de nous absolument impossible.

» - les propos de Descartes semblent faire écho à la théorie stoïcienne du libre arbitre (cf.

plus haut, le texte cité de Marc Au­ rèle).

Rappelons que les stoïciens distinguent ce qui dépend de nous (nos pensées, nos désirs, nos réactions à l'événement) et ce qui ne dépend pas de nous (l'ordre du monde, le cours des évé­ nements).

Descartes reconnaît à l'homme un pouvoir sur les choses, mais il reprend à son compte la thèse stoïcienne du libre arbitre psychologique et de l'idéal de maîtrise de soi.

- On trouvera une critique du point de vue du libre arbitre dans l'œuvre de Spinoza.

les désirs sont régis par des méca­ nismes internes.

On ne peut, d'un seul coup, «décider» d'en changer.

l'illusion du libre arbitre tient en fait à une méconnais­ sance des déterminismes psychiques : « les hommes, donc, se trompent en ce qu'ils pensent être libres ; et cette opinion con­ siste uniquement pour eux à être conscients de leurs actions, et. »

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