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La perception est-elle objective ?

Publié le 28/03/2004

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perception

Affirmer en général que toute perception s'accomplit en fonction de certaines règles ou de certaines lois est une chose, décrire le mécanisme qui régit la perception en est une autre. L'un des aspects essentiels du problème de la perception porte sur la nature du rapport entre la perception et la réalité extérieure qui est perçue. L'idée qui vient le plus naturellement à l'esprit, quand on veut se représenter le mécanisme de la perception, consiste à postuler une ressemblance entre la réalité et les représentations que la perception en donne. Pourtant, cette tendance à comparer les contenus perçus à des images mentales fait, selon Descartes, obstacle à l'analyse du mécanisme de la perception, aussi bien d'un point de vue physiologique que psychologique. A cette conception du mécanisme de la sensation, fondé sur la ressemblance, il convient selon lui de substituer une conception où la sensation est le signe de la chose sentie. Les théories soutenant l'inadéquation entre la représentation mentale et la chose perçue peuvent aussi trouver de quoi s'étayer dans l'expérience des hallucinations ou des illusions perceptives : ce n'est pas parce qu'on croit voir une montagne d'or ou qu'on se croit en présence de quelque animal monstrueux qu'on les perçoit effectivement.

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« - Ainsi, comprenons qu'à travers la question de l'objectivité de la perception, c'est la question de sa valeur, de sa prétention cognitive, voire scientifique qui est ici mise à la question.

En tant que mode derelation originaire de l'homme au monde, la perception n'est-elle pas toujours subjective, c'est-à-dire relativeau sujet qui perçoit ? - L'enjeu de la question réside sur le fait de savoir nous pouvons avoir une connaissance au travers de la perception, et la nature de cette connaissance.

La perception, en tant qu'elle se place comme intermédiaireentre moi et la chose, apparaît comme un moment crucial de la connaissance, celui qui garantit l'accès à lachose extérieure. Problématique Peut-on légitimement intégrer la perception comme le moment objectif de l'acte de connaître, moment quinous enracine dans la réalité ? La perception, en tant qu'elle affecte chaque individu particulier, n'est-elle passubjective, ou en tout cas faillible et ainsi source d'erreur ? Plan Les conditions de l'objectivité de la perception 1. - La perception est propre à nous faire connaître l'existence de la chose, contrairement aux autres activités de représentation, car elle dépend de la chose pour se produire.

Et c'est cette dépendance quisemble garantir son objectivité. - On ne peut percevoir à volonté tel ou tel objet : il faut qu'il soit là en chair et en os pour être vu.

Au contraire, je peux concevoir, imaginer, ou vouloir un objet à n'importe quel moment.

Le fait de concevoirl'objet ne garantit en rien sa présence ou son existence, car concevoir ou imaginer un objet n'est pas entreren contact avec lui.

En ce sens il faut comprendre que la perception, en tant qu'elle nous donne à voir(entendre, sentir, toucher, etc.) la chose telle qu'elle apparaît, semble être objective au sens où elle nouslivre l'objet tel qu'il se présente à nous, sans l'intervention d'une subjectivité. - En ce sens, la perception est objective parce qu'elle est le réceptacle neutre de la chose.

La sensation correspond à la mise en contact de la chose avec l'un de nos organes.

C'est ainsi que la perception est biensouvent décrite dans les textes philosophiques en termes d'impressions sensibles.

La chose agit sur notreorgane, et s'y imprime d'une certaine façon.

Notre organe remplit son rôle perceptif dans la mesure où il peutservir de réceptacle de la chose. - On comprend alors la nécessité de garantir la passivité et la neutralité de l'organe pour pouvoir s'assurer de l'objectivité de la perception, et par-là même, pour pouvoir s'assurer de la véracité de la connaissancequ'il nous donne de la chose.

Si nos sens agissaient sur la chose pour la connaître ou la déformer en fonctionde leurs caractéristiques propres, on ne pourrait plus avoir accès à la chose telle qu'elle est en elle-même ;et alors la perception ne serait plus objective.

Si l'organe de la vision est coloré de bleu, toute chose seravue bleue, quelle que soit sa véritable couleur. - Percevoir quelque chose, c'est noter directement la présence pour soi de quelque chose, dans la perception,l'accent est mis sur la chose même qui est sensible et non pas, comme c'est le cas du sentir, surle soi affecté par la chose.

La perception est donc objective, quand la sensation est subjective. - Percevoir, c'est d'emblée se différencier de la chose, la chose que je perçois est à distance, dans le monde.

La perception me rend la chose réalité.

Faire droit à la perception, c'est préserver l'indépendance del'objet.

Dans cette perspective il semble qu'à bien des égards la perception est objective – ce qu'on ne peutcomprendre qu'en la distinguant de la sensation. La subjectivité de la perception : une norme introuvable 2. - Cet idéal de neutralité et de passivité de la perception, qui offriraient une voie d'accès directe et objective aux choses mêmes, parait cependant incompatible avec la nature subjective, individuelle etvariable de la perception.

Chacun l'accomplit avec un corps qui lui est complètement propre, selon unenature et un état que l'on ne peut mesurer a aucune norme universelle. - Le phénomène d'illusion d'optique en est un bon exemple : ce n'est pas tant que les sens sont en eux- mêmes trompeurs, mais l'illusion perceptive est le signe même de la subjectivité de la perception, parfoisinapte à rendre la réalité de l'objet dans son objectivité, du fait certainement d'une constitution corporelleinadéquate à ce moment.. »

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