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La perception suffit-elle à fonder un savoir ?

Publié le 08/02/2004

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perception
Si on en restait à la perception, il faudrait admettre que c'est le Soleil qui tourne autour de la Terre et qu'il est une petite pastille qui glisse sur le ciel. Le développement des sciences depuis Descartes repose sur l'idée que la théorie, qui est l'oeuvre de la «raison intellectuelle », est indispensable pour dépasser le simple témoignage des sens et organiser une connaissance véritablement rigoureuse qui ne soit plus soumise à une appréciation subjective mais à des calculs mathématiques. Le scientifique ne cherche plus vraiment à interpréter ce qu'il perçoit, il cherche à mettre en évidence par l'expérience ce que la théorie prédit. La perception fonde pourtant notre image du mondeLa science moderne ne suit pourtant pas Descartes qui pensait que la certitude scientifique repose sur des premières vérités «innées» mises en notre esprit par Dieu. Hume a proposé une interprétation «empiriste» du savoir, selon laquelle toute connaissance provient de l'expérience sensible. Hume est un empiriste : toute connaissance dérive des données sensibles. Les impressions fournies par les sens se transforment en idées : soit de la mémoire (souvenirs), soit de l'imagination (images). Comment la connaissance humaine peut-elle aller au-delà de ces impressions sensibles ? Par un jeu propre à notre nature, celui des associations d'idées. Il y a trois sortes d'associations.

La perception semble être la base de notre connaissance du réel    À la lecture de Rousseau, on peut penser que c'est uniquement la « physique expérimentale« de la jeunesse qui peut établir un savoir qui ne soit pas une croyance. La distinction entre savoir et croyance repose sur l'idée de vérification : nous croyons ce que nous ne pouvons pas vérifier par nous-mêmes, nous savons ce dont nous pouvons apporter la démonstration ou présenter l'évidence. Ainsi, un savoir qui serait uniquement fondé sur des lectures ne serait que de seconde main, par ouï-dire. C'est ainsi que Socrate condamnait l'écriture qui donne au lecteur l'illusion de savoir vraiment ce qu'il lit alors qu'il ne fait plus véritablement l'effort de connaître la chose elle-même.

 

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« de la «raison intellectuelle », est indispensable pour dépasser le simple témoignage des sens et organiser uneconnaissance véritablement rigoureuse qui ne soit plus soumise à une appréciation subjective mais à des calculsmathématiques.

Le scientifique ne cherche plus vraiment à interpréter ce qu'il perçoit, il cherche à mettre enévidence par l'expérience ce que la théorie prédit. La perception fonde pourtant notre image du monde La science moderne ne suit pourtant pas Descartes qui pensait que la certitude scientifique repose sur despremières vérités «innées» mises en notre esprit par Dieu.

Hume a proposé une interprétation «empiriste» du savoir,selon laquelle toute connaissance provient de l'expérience sensible. Hume est un empiriste : toute connaissance dérive des données sensibles.Les impressions fournies par les sens se transforment en idées : soit de lamémoire (souvenirs), soit de l'imagination (images).

Comment la connaissancehumaine peut-elle aller au-delà de ces impressions sensibles ? Par un jeupropre à notre nature, celui des associations d'idées.

Il y a trois sortesd'associations.

Notre imagination peut nous suggérer une réalité absente soitpar ressemblance (tel portrait me fait penser à la personne qui y estreprésentée), soit par contiguïté spatiale ou temporelle (telle personne mefait penser à telle autre, parce qu'elles sont souvent ensemble), soit parcausalité (la fumée aperçue au loin me fait penser au feu).

On voit que c'estl'habitude dans laquelle nous sommes de joindre telle idée à telle autre quiassure une stabilité et un minimum de cohérence au sein de notre expériencequotidienne.Telle est aussi l'origine de ce que nous appelons les lois de la nature.

Humes'intéresse tout particulièrement au principe de causalité, car il est à l'originede l'idée de nécessité : à une certaine température, je sais que l'eau bout etque c'est une loi nécessaire.

Mais d'où vient cette loi ? Pour Hume, à bien yréfléchir, je ne connais réellement que les deux bouts de la chaîne : latempérature et l'ébullition, mais je ne sais rien de l'entre-deux.

La nécessitéque j'attribue au passage de l'un à l'autre n'est que la force de cette habitudeque j'ai de lier les deux idées, et de la probabilité infiniment faible que lapremière ne soit pas suivie de la seconde. La théorie donne plus de rigueur à cette expérience, elle permet de se débarrasser de certaines faiblesses, ellefavorise la fabrication d'instruments qui nous permettent de percevoir des choses que nos sens ne pourraient pasdétecter; mais notre perception a contribué à forger notre image du monde et c'est à partir d'elle que nousenvisageons les questions que la théorie devra résoudre. Conclusion Il serait sans doute un peu rapide de dire que la perception suffit à fonder un savoir, sauf s'il s'agit seulement dusavoir pratique qui nous permet de survivre ; mais il y a longtemps que toutes nos possibilités d'existence supposentdes techniques qui résultent d'un savoir bien plus élaboré que ce qui est rendu possible par la perception spontanée.De façon générale, la perception est donc la source première du savoir, mais ne permet pas véritablement de fonderun savoir rigoureux. »

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