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Le personnage de Dom Juan

Publié le 23/02/2012

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juan

Le personnage-titre est presque toujours en scène. Sa personnalité est donc présentée en détail, et elle est riche et nuancé. Don Juan représente un personnage littéraire qui incarne le libertinage, dans son sens le plus large, qu'il s'agisse du libertinage d'idées ou de mœurs.

 

     Dom Juan aime conquérir et \"collectionner\" les femmes, les séduire, et ne s'intéresse qu'à sa beauté physique. C’est un séducteur : on dit bien d'ailleurs aujourd'hui d'un homme charmeur qu'il est un vrai dom juan. Sganarelle évoque dans le portrait initial qu'il dresse de son maître, le tableau de ses conquêtes. Le héros séduit toutes les femmes quelque soit leur origine sociale : de Done Elvire à la paysanne Charlotte. Pour Dom Juan, séduire est un vrai plaisir. Et il explique à Sganarelle qu'il a « un cœur à aimer toute la terre » et que rien ne peut « arrêter l'impétuosité ».

 Une fois la femme séduite, il se lance à la recherche d'une autre proie.  La scène de séduction de Charlotte et Mathurine à l'Acte II scène 4 est assez révélatrice. Cette scène peint la satire sociale du noble menteur et libertin. Nous avons affaire à un trompeur, manipulateur des faiblesses humaines, cherchant à échapper aux conséquences sociales de ses vices. Il semble que ce qui l’intéresse soit la conquête pour la conquête et dit d’ailleur : \"Tout le plaisir de l'amour est dans le changement « . Les femmes sont d’ailleurs considérées comme des objets (cf.les dents de Charlotte, II, 2)

 

     De plus, Don Juan paraît rejeter les règles de la vie sociale : il refuse la famille, ridiculise le mariage. Il affirme sa liberté et ne veut obéir qu’à son désir et à la nature. Il semble par ailleurs ne pas tenir compte des classes sociales, et accepte de parler avec un marchand, son valet, voire un pauvre.

 Par ailleurs il est très attaché aux privilèges de la noblesse et sait en jouer: en effet il sait que, quoiqu’il fasse, il aura le dessus et qu’il est impossible que le pouvoir civil le punisse. Mais cette adhésion n’est pas seulement superficielle : c’est l’honneur chevaleresque qui le pousse à courir au secours de Don Carlos attaqué par trois brigands (III, 2).

 

     Don Juan apparaît comme un rationaliste (« deux et deux sont quatre » III, 1 ; le refus du surnaturel, permanent de I, 2 jusqu’à la fin).

ll a engagé un combat contre Dieu

parce que ce dernier représente une limite à sa liberté et à sa volonté de puissance

(I, 2).  Il mise sur l’impuissance divine (« le ciel n’est pas si exact que tu penses » V,

4) et défie Dieu en permanence, par ses paroles et ses actions (ainsi il a soin non seulement de séduire de nombreuses femmes, mais d’aggraver l’aspect répréhensible de ses actes en y mêlant le sacrilège (Elvire est arrachée à un couvent, Charlotte est fiancée). Son hypocrisie elle-même est un défi, puisqu’il demande à la religion de couvrir les crimes qu’il commet contre le Ciel.

Plus on approche de la fin et plus l’affrontement direct devient inéluctable.

Don Juan saura aller jusqu’au bout sans recule

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