Les personnages de La Condition Humaine de Malraux
Publié le 12/12/2011
Extrait du document
Gisors n'est donc marxiste qu'à demi : il reconnalt, il
enseigne que l'analyse de Marx est juste : « Pour moi le
Marxisme est une fatalité... « Mais il est surtout un esthète
et un intellectuel. Il a été professeur d'histoire de l'art occidental
et, à la fin, « revient à son premier métier comme si
la prédication marxiste n'avait été qu'un épisode extérieur à
sa vraie nature. Mais son drame sera de former des êtres, à
commencer par son fils, qui suivent ses leçons.
«
plan.
>>Tous ses actes, tous ses rêves sont tendus vers l'effica
cité.
Un quartier est • bon >> parce qu'il offre des conditions
propices à l'action armée.
Jusqu'au dernier moment
il élabore
des plans de rechange, il ne critique que
pour proposer une
autre formule.
C'est le contraire d'un ir.tellectuel.
Sa mort
est celle d' un chef : « Il écrasera le poison comme s'il efit
commandé.
•
Certes il s'agit d'un métis « hors-caste >>, ce qui pourrait
expliquer son engagement politique :
« Métis dédaigné des
Blancs
et plus encore des Blanches, il avait cherché les siens
et il les avait trouvés.
>> Son gofit pour l'action lui vient de
son éducation japonaise (il a vécu au Japon de 8 à 17 ans· et
l'on pense là-bas que « des idées doivent être vécues •).
Il a quitté son père très jeune pour vivre sa vie, connaître
l'existence des coolies-pousse
et des dockers de Canton.
Tout
en s'éloignant de son père il l'admire secrèt~ment, comme
celui-ci le découvre après sa
mort par une annotation en
marge d'un de ses discours.
Ce gofit de l'action, de départ pré
coce de la maison paternelle, cette référence tardive au père
sont des traits marquants de la personnalité de Malraux lui
même.
Mais chez Kyo il y a aussi quelque chose
du prêtre
ouvrier à côté du révolutionnaire professionnel, la conscience
aiguë de la misère des prolétaires
pour lesquels il se bat, du
reste sans la moindre inquiétude religieuse.
En bon marxiste il évite les mirages de l'intelligence
pure qui brillent chez son père.
Près de lui il s'intéresse
«aux êtres au lieu de s'intéresser aux forces •, ce qu'il réprouve.
Ni Clappique, ni encore moins Ktinig ne peuvent s'expliquer
sa foi communiste : et il n'y a rien là de surprenant.
Pascal
dirait que leurs valeurs n'appartiennent pas au même ordre.
«Il avait choisi l'action, comme d'autres les armes ou la mer,
le sens héroïque lui avait été donné comme une discipline.
•
Aucune question ne se pose donc pour lui.
« Sa vie avait un
sens : donner aux hommes leur dignité.
>> Il est remarquable
que ce mot proclamé devant Ktinig ait signifié son arrêt de
mort.
Sa mort est ains i dans la ligne de sa vie.
• Et il est
beau de
mourir d'une mort qui ressemble à sa vie >>(p.
255).
Kyo n'est cependant pas désincarné.
Il aime May,
connaît le désir
et la jalousie.
Cas unique dans l'œuvre de
Malraux, il aime et il est aimé, accède à la fusion totale des
êtres qu 'est le véritable amour.
Mais humain, trop humain,.
»
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