Les personnages et la réalité
Publié le 24/02/2011
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Bien qu’assez simple en apparence, Le roman est un genre complexe de la littérature. François Mauriac affirmait par exemple dans Le romancier et ses personnages, en 1972, qu’« On ne pense pas assez que le roman qui serre à la réalité du plus près possible est déjà tout de même menteur par cela seulement que les héros s’expliquent et se racontent. (…) Le monde des héros de roman vit, si j’ose dire dans une autre étoile, - étoile où les êtres humains s’expliquent, se confient, s’analysent la plume à la main, recherchent les scènes au lieu de les éviter, cernent leurs sentiments confus et indistincts d’un trait appuyé, les isolent de l’immense contexte vivant et les observent au microscope. » On parle ici d’un cas particulier du roman : celui où le narrateur est intérieur à l’histoire, un narrateur personnage. Mais François Mauriac a-t-il tort ou raison ?
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- A l'aube du XXIème siècle, le genre romanesque est remis en question : après la crise du personnage et « l'ère du soupçon », les lecteurs doutent de plus en plus de la réalité des personnages romanesques, ils préfèrent croire les images ayant une valeur considérée comme objective.
- Dans la préface de « Pierre et Jean », Maupassant s'en prend aux romanciers d'analyse qui s'attachent « à indiquer les moindres évolutions d'un esprit, les mobiles les plus secrets qui déterminent nos actions ». Il leur oppose la manière des « écrivains objectifs » qui « se bornent à faire passer sous nos yeux les personnages » et conclut que « la psychologie doit être cachée dans le livre comme elle est cachée en réalité sous les faits dans l'existence ». En prenant des exemples dans
- Six personnages en quête d’auteur: Nous n’avons pas d’autre réalité que l’illusion. Luigi Pirandello
- Les personnages d’une oeuvre ne ressemblent pas davantage à ceux de la réalité que les habitants des songes. La Clytemnestre d’Eschyle, Don Quichotte, les frères Karamazov, Madame Bovary, le Grand Meaulnes sont « vrais » parce qu’ils ne sont pas comme nous autres de pauvres être sans valeur exemplaire et symbolique. » Vous direz ce que vous pensez de ce jugement du critique A. Beguin en vous fondant sur l’analyse de personnages romanesques que vous connaissez.
- Dans la préface de « Pierre et Jean », Maupassant s'en prend aux romanciers d'analyse qui s'attachent « à indiquer les moindres évolutions d'un esprit, les mobiles les plus secrets qui déterminent nos actions ». Il leur oppose la manière des « écrivains objectifs » qui « se bornent à faire passer sous nos yeux les personnages » et conclut que « la psychologie doit être cachée dans le livre comme elle est cachée en réalité sous les faits dans l'existence ». En prenant des exemples dans