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Personne et personnage

Publié le 15/01/2004

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Nous sommes le docteur, le colonel. Non seulement sur nos cartes de visite, mais dans notre existence entière, nos titres nous accompagnent, font partie de nous-mêmes. Dans Tel quel (1941), Paul Valéry écrit : « Dans toute carrière publique, une fois que l'on a construit son personnage et que le bruit qu'il fait revient à son auteur et lui enseigne qui il paraît, celui-ci joue son personnage, ou plutôt son personnage le joue et ne le lâche plus. B. Quand la personne disparaît sous le personnage* Mais le personnage social ne peut suffire à expliquer l'unité de la personne, car la société nous incite à jouer divers personnages. Bien loin que le personnage fonde l'unité du moi, la multiplicité de nos rôles effacerait plutôt cette unité. Et ce n'est pas être une vraie personne que nous laisser réduire à l'idée que les autres ont de nous. Pour Sartre, se confondre avec son personnage, c'est abdiquer sa liberté, c'est renoncer à être une personne pour se faire chose. C'est la tentation du lâche de se laisser définir comme une chose, d'abdiquer sa libre existence et d'accepter d'être une essence, c'est-à-dire un personnage dont les caractères sont définis extérieurement, comme ceux d'un objet. * C'est parce que ni les caractéristiques du corps, ni celles du personnage social ne sont suffisantes que Pascal nous invite à retrouver la « personne » par une ascèse.

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