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Persuader quelqu'un, est-ce l'empêcher de penser ?

Publié le 05/12/2005

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Une fois devenue autonome, à elle de partir en quête du vrai. Si elle se laisse persuader, c'est qu'elle a perdu sa liberté de penser.] Il faut opposer éducation et persuasion Nicolas Malebranche a parfaitement raison d'écrire: «Il y a des pères qui traitent souvent leurs enfants avec empire: ils ne leur rendent jamais justice, ils les outragent sans sujet; au lieu de les soumettre à la Raison après les en avoir éclairés» (Traité de morale). Une saine éducation doit conduire la raison à être elle-même persuadée de son pouvoir de juger droitement. La conviction n'est pas la persuasion La croyance, pense Kant, est conviction si elle est «valable pour chacun, en tant du moins qu'il a de la raison». Mais si «elle n'a son fondement que dans la nature particulière du sujet, elle se nomme persuasion» (Critique de la raison pure). Autrement dit, celui qui persuade, tout autant que celui qui est persuadé, ne fait plus usage de sa raison, de sa pensée. Qui persuade a cessé de penser "La raison ne se prêche pas, ou si elle se prêche, elle n'est plus la raison", dit Camus dans L'Homme révolté. Persuader, c'est prêcher une vérité que l'on tient pour définitivement acquise. C'est donc imposer à autrui ce que l'on croît être certain.


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