Le peuple a-t-il toujours raison ?
Publié le 23/03/2004
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Introduction :
Le peuple est l'ensemble des hommes, femmes et enfants composant une nation.
Il se définit par uneorigine géographique, des coutumes et une histoire commune.
A l'aune de l'avènement du ère des démocraties, il estintéressant de l'interroger sur le fondement même de ce régime qui est la possibilité pour le peuple de se déterminerlui-même de façon sûre et fondée sur le bien commun et une vue pertinente de la situation.
Le risque serait alors dedevoir reconnaître que le peuple s'il n'a pas toujours raison n'est pas nécessaire apte à se gouverner lui-même parl'intermédiaire de ses représentants ce qui ferait alors de la démocratie un fruit grouillant de vers, se détruisant del'intérieure.
Or force est de constater que le peuple est d'une certaine ce que l'on appelle l'opinion or elle ne possèdeni la connaissance ni la sagesse généralement qui permettrait une solution pertinente à un ensemble de problèmesdonnées.
Dès lors comment voir dans la démocratie un régime valable ?
Si le peuple est souverain et doit viser le bien (1 ère partie), il n'en demeure pas moins soumis aux passions et à l'opinion qui ne sont toujours les meilleurs guident (2 nd partie), l'alternative nécessaire serait alors une éducation du peuple afin justement qu'il pallie ses difficultés (3 ème partie).
I – Le salut du peuple est la loi suprême
a) Si l'on peut dire que le peuple a toujours raison c'est bien parce que le gouvernement et l'ensemble de la cité estorientée vers le bien de tous, vers l'intérêt général.
C'est en ce sens que l'on retrouve souvent la formule : « respublica suprema lex ».
Or c'est bien en ce sens que l'on peut ressaisir de discours de Gettysburg de Lincoln : « Quatre-vingt-sept ans se sont écoulés depuis que nos pères apportèrent à ce continent une nation nouvelle,conçue dans la liberté et vouée au principe selon lequel tous les hommes sont créés égaux. […] Mais, en un sens plus large, il n'est pas en notre pouvoir de dédier - de consacrer - de sanctifier ce sol.
Les braves, vivants et morts,qui se sont battus ici-même, l'ont consacré bien au-delà du faible pouvoir que nous avons d'y ajouter ou d'ensoustraire.
Le monde ne remarquera guère, ni ne se rappellera longtemps, ce que nous disons ici, mais il ne pourrajamais oublier ce qu'ils ont fait ici.
C'est à nous plutôt, les vivants, de nous consacrer ici à l'œuvre inachevée queceux qui ont combattu ici ont jusqu'à ce point si noblement menée.
C'est plutôt à nous de nous vouer ici à la grandetâche qui nous reste à accomplir - qu'à ces morts honorés nous empruntions une dévotion accrue à l'égard de cettecause pour laquelle ils ont donné jusqu'à la pleine mesure de leur dévouement - que nous prenions ici la fermerésolution que ces morts ne soient pas morts en vain - que cette nation, sous l'égide de Dieu, renaisse à la liberté -et le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, ne périsse pas sur cette Terre ».
b) Un citoyen est un participant à l'autorité souveraine.
Et ce réquisit de l'égalité des citoyens s'explique par lanécessité de ne léser personne afin d'éviter les conflits et c'est pourquoi le pacte social de la démocratie s'énonceen ces termes chez Rousseau dans le Contrat social : « chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous recevons en corps chaque membre commepartie indivisible du tout ».
Il n'y a donc d'égalité qu'en les citoyens (de droits et de devoirs) mais pas entre leshommes qui eux sont des individus ayant une volonté particulière.
En ce sens, le peuple a toujours raison dans lamesure où il vise l'intérêt général, le bien public et non les intérêts particuliers.
Ainsi, il y a une nécessairedistinction à faire entre la volonté générale et la volonté particulière qui recoupe la dichotomie entre l'individu et lecitoyen.
Comme le note Rousseau au chapitre 7, du livre I dans le Contrat social : « En effet chaque individu peut comme homme avoir la volonté particulière contraire ou dissemblable à la volonté générale qu'il a comme Citoyen.Son intérêt particulier peut lui parler tout autrement que l'intérêt commun ; son existence absolue et naturellementindépendante peut lui faire envisager ce qu'il doit à la cause commune comme une contribution gratuite, dont laperte sera moins nuisible aux autres que le payement n'en est onéreux pour lui, et regardant la personne morale quiconstitue l'Etat comme un être de raison parce que ce n'est pas un homme, il jouirait des droits du citoyen sansvouloir remplir les devoirs du sujet ; injustice dont le progrès causerait la ruine du corps politique.
» Ainsi si je suisen désaccord avec le choix de la majorité il n'en reste pas moins qu'elle a raison.
De plus, compte tenu de ladistinction entre l'individu et le citoyen il est même probable que le sujet suivant cette dichotomie puisse être en.
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