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Peut-on apprendre le bon goût ?

Publié le 29/01/2004

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Un plaisir esthétique a sa source « dans le libre jeu de l'imagination et de l'entendement ». Libre jeu car l'imagination n'est pas subordonnée à l'entendement comme dans la connaissance où elle doit se plier à ses règles : si elle ne s'y plie pas elle divague, elle rêve, elle entrave la connaissance.  Face au beau qui n'est pas l'objet d'un jugement de connaissance (en langage kantien déterminant ) l'accord entre l'imagination et l'entendement ne suit aucune règle. Par exemple lorsque nous écoutons une oeuvre musicale, nous associons aux sons des images, ces images s'organisent et prennent un sens mais d'autres associations seraient possibles, un autre sens pourrait jaillir et c'est pour cette raison que le désir d'écouter l'oeuvre ne s'épuise pas.  Le plaisir naît de ce libre accord et finalement pour Kant de l'expérience intérieure de la liberté de nos facultés. Ce qui plaît est la liberté.  L'expérience esthétique est une expérience de la liberté comme absence de contraintes, intellectuelles (règles de l'accord des facultés en vue d'une connaissance), morales (le beau n'est pas le bien), sensibles (le beau n'est pas l'agréable),utilitaires (le beau n'est pas l'utile).   ·  Quatrième définition : « Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l'objet d'une satisfaction nécessaire ».   Cette définition tire les conséquences des définitions précédentes. Le beau n'est pas l'objet d'une connaissance possible.

« Au début de la « Critique du jugement » Kant propose quatre définitions du beau qui définissent le plaisir éprouvé et partent donc du sujet et non del'objet. · Première définition : « Est beau l'objet d'une satisfaction désintéressée ». La satisfaction est désintéressée, ce qui signifie que nous ne pouvonsl'éprouver que si nous sommes dans un certain état d'esprit par rapport àl'objet.

Kant ne veut pas dire que la beauté ne nous intéresse pas, que nous sommes indifférents mais que le plaisir esthétique naît lorsque nous n'avonspas le souci de l'utilité (celui qui va en mer dans le seul but de pêcher, quiporte sur elle un regard de technicien, n'éprouvera pas de plaisir esthétique),de l'agréable ( celui qui porte un regard lubrique sur un Nu, éprouve unesatisfaction charnelle qui est d'un autre ordre que la satisfaction esthétique),du bien ( celui qui apprécie une oeuvre engagée en raison de son caractèremoral, éprouve une satisfaction morale qui n'est pas esthétique).

Le beaun'est ni l'agréable ni le Bien.

Certes une satisfaction peut être morale etesthétique, les deux ne s'excluent pas mais en tant qu'esthétique, elle n'estpas morale.

A l'encontre de Platon , Boileau, Hegel , Kant affirme que le beau n'est pas le vrai.

Mais il n'est pas non plus le pur sensible puisque le beau nese réduit pas à l'agréable bien que satisfaction esthétique et sensuelle ne s'excluent pas.

Et de cela Hume ne peut rendre compte.

De même qu'une oeuvre d'art immorale peut être belle, demême, peut l'être une oeuvre désagréable, qui nous déchire et bouleverse.

Et inversement, une musique agréable(par les sonorités, le passé qu'elle évoque) n'est pas belle pour autant bien que nous ayons tendance à confondrebeauté et agrément.

Par conséquent, le plaisir esthétique est le seul plaisir libre.

Il n'est pas l'effet de lasatisfaction de quelque chose, du besoin du corps ou d'une impératif de la raison.

Libre parce que désintéressé. · Deuxième définition : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de la première définition.

En effet nous avons vu qu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiée de laconvoitise, de la crainte, du désir, du confort ...

bref de tous les intérêts particuliers.

Ce plaisir éprouvé n'estdonc pas celui d'un sujet enfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.

Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la mêmesatisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».

Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.

On juge et on sent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on nepeut le prouver.

Il n'y a pas de règles a priori du beau.

En langage kantien, le sujet esthétique n'est paslégislateur.

En science le sujet légifère, retrouve dans la nature les règles nécessaires, universelles qu'il y amises pour connaître quelque chose.

En art le sujet ne peut légiférer car le jugement porte sur un objet singulier,telle fleur, telle oeuvre musicale.

S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'ill'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose d'universeldans une musique, il faudra qu'il l'envisage sous l'angle des règles de composition.

Il aura des concepts maispoint de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».

C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème...

Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'estpas un jugement de connaissance. · Troisième définition : « La beauté est la forme de la fïnalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans lareprésentation d'une fin ». Ce qui est beau a l'apparence de la finalité.

Chaque élément semble concourir à l'effet d'ensemble, qu'il s'agisse d'unpaysage, d'un tableau, d'une musique.

Cette finalité ne se ramène pas au critère classique de la perfection puisquecelle-ci suppose Inadéquation de ce qui est à l'idée ou concept.

Or, nous venons de le voir, le jugement de goût esttoujours particulier et ne procède pas par concepts.

Cette finalité est sans fin.

On ne peut lui assigner unefonction.

La forme finale de l'objet a l'apparence de la gratuité.

Les êtres vivants ont aussi la forme de la finalitémais cette finalité n'est pas sans fin puisque les parties concourent à une fin, la survie.

Cette troisième définitionmontre que Kant ne définit pas la beauté à partir de la seule qualité de l'émotion.

La beauté n'est pas que dans le sujet.

Tout n'est pas beau, tout n'est pas susceptible de produire le plaisir esthétique, cela ne dépend pas de laseule disposition intérieure.

D'où vient le plaisir? · d'un objet dont la forme finale peut paraître gratuite, ce qui nous prédispose au désintéressement.

Ainsi une machine à café dont toutes les parties sans exception sont subordonnées à sa fonction de faire le café ne peutêtre jugée belle et notre rapport à elle ne sera qu'utilitaire.

Par contre la nature est telle que nous pouvons soitla contempler soit l'utiliser. · d'un objet qui a une forme finale.

Pourquoi la juxtaposition d'éléments ne se prête-t-elle pas au plaisir esthétique? Parce qu'il est impossible de lui assigner un sens.

Kant ne veut absolument pas dire que la belle nature. »

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