Devoir de Philosophie

PEUT-ON APPRENDRE À VIVRE ?

Publié le 15/03/2004

Extrait du document

Belle définition, sans doute. Dieu est bien caché ou lointain. Le transcendant a disparu de notre horizon, nous laissant en ce vide que décrit si bien Pascal. Inutile d'inventer de nouveaux dieux. Tentons plus simplement de trouver une vie heureuse dans l'accord, sinon avec le monde, du moins avec nous-mêmes. 

[Vivre n'est pas exister heureusement.]  

Le sujet invite à questionner ce qu'est le bien vivre; à quelles conditions une vie est réellement et pleinement humaine c'est-à-dire heureuse ? La vie nous est donnée, elle est une évidence première, ce don de la vie est le plus petit dénominateur commun de l'humaine condition. Que notre vie soit heureuse ou malheureuse, on vit, on la vit. A partir de là, il y a autant de manières de vivre qu'il y a d'individus.

« [Vivre ne saurait s'apprendre.

La vie est une donnée indépassable, le point commun de l'humaine condition.] L'instinct suffit à vivreIl est absurde de prétendre apprendre à vivre.

La vie ne s'apprend pas.

On sait vivre d'instinct.

De même que lesanimaux savent naturellement comment trouver leur nourriture, quels sont leurs prédateurs et quand est la saisondes amours, de même les hommes n'ont besoin d'aucun apprentissage pour vivre.

L'instinct leur suffit.

Vivre seraitaussi naturel que respirer.

L'homme dispose de manière innée de quoi savoir vivre.

Nul besoin d'apprentissage poursavoir que le plaisir doit être recherché et la douleur évitée. Vie et destinLe destin est cruel et les hommes sont pitoyables.

Schopenhauer, penseur pessimiste, montre que la vie se chargede nous apporter notre lot de malheurs sans qu'on puisse rien y changer.Ce philosophe du milieu du XIX ième est rigoureusement athée.

Il en tire les conséquences radicales : si Dieun'existe pas, la vie est absurde ; en effet, nous vivons, nous souffrons, nous faisons des efforts, tout cela pour finirpar mourir, cad pour rien.

Aucun paradis, aucune récompense ne nous attend.

De plus, la vie est essentiellementfaite de souffrance.

Si nous examinons lucidement notre expérience de la vie, sans la brouiller de faux espoirs, etque nous faisons le compte des biens et des maux, nous découvrons que la somme totale des souffrances est trèssupérieure à la somme des plaisirs éprouvés dans une vie.

Donc la vie ne vaut pas la peine d'être vécue.

Tout cequ'il nous reste à faire, c'est échapper à la souffrance en tuant en nous le désir de vivre... La vie ne peut pas nous satisfairePour Pascal, la vie, sans la foi, est un tissu de contradictions et de non-sens dont l'homme ne peut jamais êtresatisfait.

Il n'est pas en notre puissance d'apprendre à vivre.

Seul Dieu peut nous sauver.Les hommes ne cessent de s'agiter, de se jeter dans le monde, d'aimer le jeu, la conversation des femmes, de courirles emplois.

En un mot, ils ne cherchent qu'une chose : le DIVERTISSEMENT.

Frénésie de l'action qui ne vise, ensortant sans cesse de soi, qu'à s'oublier soi-même.

Aussi, si l'on en cherche plus finement les raisons , on les trouvedans la nature même de l'homme.

Ce dernier n'a pas tort et a le juste pressentiment de son malheur.

Il y a un «malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous ypensons de près.

» De là vient, continue Pascal, « que les hommes aiment tant le bruit et le remuement ; de là vient que la prison est un supplice si horrible ; de là vient que le plaisir de la solitudeest une chose incompréhensible ».Pascal nous invite à accepter, sans effroi, notre humaine condition, qui est den'être rien, certes, face à l'infinité de Dieu mais d'être quelque chose avec sonsecours, en trouvant auprès de lui l'éternelle consolation dont nous avonsbesoin.

Telle est l'articulation centrale de la réflexion Pascalienne (Pensée 60): MISÈRE DE L'HOMME SANS DIEU (parce que la nature est corrompue) ;FÉLICITÉ DE L'HOMME AVEC DIEU (parce qu'il y a un réparateur).

Dans sasituation de misère, loin de Dieu, l'homme s'étourdit de son passé et plusencore de son avenir supposé, mais ne peut, en réalité, jamais d'être heureux.Dans la situation de félicité, au moment où il a retrouvé Dieu, l'homme peutparvenir au bonheur, à condition de se détourner du monde et de sesdivertissements impuissants.

Aussi Pascal, contre l'éparpillement de soi,plaide-t-il en faveur de la méditation.

Il faut se « ramasser en soi-même »pour se consacrer à ce Dieu « que nous connaissons sans savoir qui il est »(Pensée 233).Ainsi une vie heureuse serait définie par l'accord de l'homme avec Dieu.

Belledéfinition, sans doute.

Dieu est bien caché ou lointain.

Le transcendant adisparu de notre horizon, nous laissant en ce vide que décrit si bien Pascal.Inutile d'inventer de nouveaux dieux.

Tentons plus simplement de trouver unevie heureuse dans l'accord, sinon avec le monde, du moins avec nous-mêmes.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles