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Peut-il y avoir une science de l'inconscient ?

Publié le 27/02/2008

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Leibniz, par exemple, affirme qu?il existe des « petites perceptions » inconscientes, c?est-à-dire trop faibles pour être aperçues. Mais ajoutées entre elles, ces petites perceptions établissent un rapport conscient en l?homme : « Toutes nos actions délibérées sont des résultats d?un concours de petites perceptions, et même nos coutumes et passions, qui ont tant d?influence dans nos délibérations, en viennent » (Nouveaux essais sur l?entendement humain, II, chap. I).      b. On pourrait aussi évoquer un philosophe antérieur aux psychanalystes, A. Schopenhauer. Dans son ?uvre majeure, Le monde comme volonté et comme représentation, il présente l?idée d?une Volonté qui ne cesse d?agir sur le monde. En effet, l?homme qui croit, selon lui, vouloir de son propre chef procréer n?est qu?une victime de plus de l?illusion. L?amour en ce sens est recalé au rang d?une puissance voulante qui gouverne l?homme et sa conservation. L?homme s?imagine « qu?il consacre tous ses efforts et tous ses sacrifices à son plaisir personnel, alors que tout cela n?a lieu que pour conserver le type normal de l?espèce » (Schopenhauer, Métaphysique de l?amour).

« II.

L'inconscient chez Freud.

a.

Admettre l'existence de l'inconscient revient donc à réfléchir sur une prétendue maîtrise de ses actes, et à reposer la véritable place de notre vouloir.

Les premières expériences de Freud , à travers la pratique de l'hypnose, ont montré que le médecin pouvait faire en sorte que le patient se comporte de telle manière sans qu'il en sacherien.

Il y a donc bien quelque chose qui échappe à la conscience.

D'autre part l'hypnose a guéri des patientshystériques, quand on les interrogeait sur les causes de leurs maux ; ces derniers révélant des événements dont ilsn'ont pas conscience à leur réveil, se voyaient guéris.

b. C'est à partir de cette puissance de la parole que Freud se dirigera vers la pratique de « l'association libre ». Cette pratique consistait à inciter le sujet conscient à parler de tout ce qui lui venait à l'esprit.

Des événementsoubliés, que le sujet ne pouvait se rappeler quand sa conscience était vigilante, apparaissaient.

L'inconscientregorge donc d'événements passés qui remonte à la surface (à la conscience) en provoquant des symptômes, despathologies (hystérie, névroses etc.).

Ces événements, remontant souvent à l'enfance, sont « refoulés » dans l'inconscient, permettant au sujet de ne pas vivre la mémoire pleine de souffrances.

c.

Freud constate alors que l'inconscient est à la source des maladies mentales.

Et tout comportement en marge d'un esprit dit « normal » devra être traité selon ce principe du déterminisme, l'inconscient (cf.

Cinq leçons de psychanalyse ).

L'inconscient permettra aussi d'interpréter les rêves.

C'est dans L'interprétation des rêves que Freud explique les lois qui président au phénomène onirique.

Selon lui, le rêve est « la voie royale » pour la connaissancede l'inconscient, et que son contenu, qui semble souvent hasardeux et incohérent, est bien l'expression de quelquechose de sensé.

Le langage codé de l'inconscient permet à la conscience de ne pas le saisir, car autrement elle sesentirait blessée dans ses normes.

III.

L'inconscient, une science de l'autre a.

Considérer l'inconscient comme étant une réalité à part entière telle que la réalité de cette arbre ou de cette maison semble problématique.

On a vu que Freud a posé cette existence d'un autre, à côté de la conscience, dans le psychisme humain, à partir des comportements pathologiques que l'hommeentretenait.

C'est par le fait que la conscience ne peut pas tout expliquer (etsurtout pas par introspection, l'idée d'un retour de la conscience sur elle-même) que Freud en est venu à vouloir élaborer une science de cet autre enchacun de nous.

Et cet autre, c'est le « ça », lieu des désirs inconscients etdes pulsions sexuelles.

b.

Le lieu de l'inconscient, lieu des pulsions, incarne la partie animale en l'homme.

Alain dira même qu'il y a « en chaque homme un animal redoutable », et ce à partir de signes ordinaires, tels que les rêves parexemples ( Eléments de philosophie , L.

II, ch.

XVI).

On pense aussi, par le thème de l'animalité, au Conte de Lautréamont , qui exerce sa part animale dans les Chants de Maldoror , en présentant des textes qui invoquent la nature instinctive de l'homme.

c.

Freud , dans un de ses essais, L'inquiétante étrangeté , présente bien l'aspect ambivalent du sujet qui, souvent, se laisse saisir d'effroi par del'étranger en lui-même.

Ainsi, ce qui est familier à soi peut devenir inconnu, etdonc angoissant.

L'inconscient, de par ses expressions, pousse aussi l'hommeà projeter des plans d'idées ou d'actions.

On parle dans une analytiqueexistentielle de projection.

Tout homme projette, que ce soit la fin propre àune idéologie, ou même le désir de s'unir à Dieu.

La différence entre laprojection dite « saine » et la projection « délirante » réside en ce que cettedernière projette sans avoir les pieds sur terre.

Ainsi le schizophrène projette,à partir d'un sol inexistant, des satisfactions impossibles.

Ces attitudes propres à l'homme augmentent la tentationde faire de l'inconscient et de ses multiples effets une science.

Conclusion On voit qu'en règle générale l'homme se voit troublé par des attitudes qu'il ne génère pas.

Avant que lapsychanalyse s'institue réellement comme science, beaucoup ont déjà compris que la conscience n'était pas seule àrégir un sujet.

Ainsi, pulsions et autres tendances mécaniques pouvaient jouer un rôle important dans lescomportements des hommes.

Et le rôle de la culture a été de réprimer ses tendances instinctives et de faire del'homme un animal raisonnable maître de lui-même.

Mais il s'avère que le psychisme humain reste duel et dynamique.Il y a toujours de l'autre qui s'incorpore dans nos dires et dans nos actes.

Et le rôle de la psychanalyse est decomprendre, par l'écoute et l'observation, le langage de cet autre.

Mais la difficulté vient de ce que chaque individua une formation psychique particulière, et la science, pour se maintenir, a nécessairement besoin de classer certainstypes en fonction de leurs ressemblances symptomatiques.. »

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