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Peut-on concevoir les droits de l'homme indépendamment des droits du citoyen ?

Publié le 25/01/2004

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 L'homme n'est pas qu'un citoyenL'homme, dans l'expression «droits de l'homme», ce n'est pas seulement un «animal politique». C'est aussi et surtout la plus haute idée que l'on peut se faire de l'être humain accompli. Les exigences qui sont des droits de l'homme sont définies à partir d'un tel idéal.Les droits du citoyen ne sont que des pouvoirs Ces droits sont ceux qui sont jugés nécessaires à l'exercice de la citoyenneté. Ils ont pour contrepartie un certain nombre de devoirs. Le droit de vote est un droit du citoyen. L'obligation de contribuer aux dépenses communes à proportion de ses moyens (par l'impôt) est un devoir du citoyen.Les droits de l'homme priment ceux du citoyen Amnesty international dénonce chaque année les atteintes aux droits de l'homme que commettent les États. En effet, le rôle d'une Déclaration des droits de l'homme est de définir un ensemble de points de repère et d'exigences. Ces points de repère permettent de dire si les devoirs qu'un Etat impose au citoyen ne vont pas contre les droits de l'homme.


« dans toute sa dignité.

Pour être vraiment citoyen, il faut être libre dans sa vie, dans ses actes, dans ses décisions.En bref, il faut être un homme au sens le plus noble du terme.

La seule référence aux droits du citoyen devraitsuffire: les lois qui délivrent les hommes de la dépendance ne peuvent qu'accomplir les «droits naturels, inaliénableset sacrés de l'homme» (Déclaration d'août 1789). On méditera cet extrait de Kant: "Relativement au bonheur, aucun principe universellement valable ne peut être donné pour loi.

Car aussibien les circonstances que l'illusion pleine de contradictions et en outresans cesse changeante où l'individu place son bonheur (personne nepeut lui prescrire où il doit le placer) font que tout principe ferme estimpossible et en lui-même impropre à fonder une législation.La proposition :Salus publica suprema civitatis lex est (1) garde intacte sa valeur etson autorité, mais le salut public qu'il faut d'abord prendre enconsidération est précisément cette constitution légale qui garantit laliberté de chacun par des lois ; en quoi il demeure loisible à chacun derechercher son bonheur dans la voie qui lui paraît la meilleure, pourvuseulement qu'il ne porte aucune atteinte à la liberté légale générale,par conséquent au droit des autres co-sujets." (1) Le salut public est la loi suprême de l'Etat. I - LES TERMES DU SUJETLe texte est suffisamment court et simple pour ne pas prêter à confusion.KANT marque la séparation nette entre les sphères privée et publique auregard du bonheur. Le texte est une amplification et une explication de la première phrase : "Relativement au bonheur, aucun principeuniversellement valable ne peut être donné pour loi." II - ANALYSE DU PROBLÈMEIl convient donc de s'interroger sur les notions de principe (à la fois commencement et commandement) de loi etd'universalité.

Si aucune prescription ne s'impose en matière de bonheur, comment articuler le bonheur individuel à laliberté politique garantie par les lois ? III - GRANDES LIGNES DE LA REFLEXIONIl s'agit donc de rendre raison d'un texte qui explicite une première phrase posée, voire frappée comme une maxime.Le texte propose d'abord une détermination du bonheur comme illusoire et variable.En un second moment, cette détermination est articulée à la politique, par le biais de la notion de salut public.Mais cette notion ne saurait en aucun cas être transplantée hors de son domaine propre, celui de garantie de laliberté par les lois.

Dès lors on aboutit à une claire séparation des domaines : d'un côté, la recherche individuelle dubonheur ; de l'autre, la liberté légale générale. IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE A - LE BONHEUR N'EST PAS UN CONCEPT UNIVERSALISABLE 1 - Le bonheur, un idéal de l'imagination Le texte est construit comme l'explication d'une maxime initiale.

Il correspond au regard du bonheur à uneconception remarquablement constante chez KANT : le bonheur n'est pas un concept universalisable.

Sur le plan dela politique, il poursuit la réflexion de ROUSSEAU pour qui "un peuple libre obéit, il ne sert pas ; il a des chefs et nonpas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit qu'aux lois."La première phrase du texte, qui sépare radicalement le bonheur de la sphère législatrice, montre qu'il n'y a pasd'impératif qui puisse commander, au sens strict du mot, de faire ce qui rend heureux.

Chez KANT, le bonheur est eneffet un idéal, non de la raison, mais de l'imagination.La seconde phrase du texte confirme ce postulat puisque la recherche du bonheur est rattachée à l'illusioncaractérisée à la fois comme contradictoire et changeante.

D'où l'impossibilité d'y asseoir tout principe qui exige, pardéfinition, la stabilité. 2 - Bonheur et politique En un second temps est présentée l'articulation avec la sphère politique à travers la notion de salut public.Mais cette articulation vise en fait une réelle et définitive séparation des domaines.

Le salut public "garantit laliberté de chacun par des lois".Il constitue de ce fait un véritable principe.

Par ce simple fait, il est d'emblée séparé (formellement) du bonheur.Mais, en outre, il est ce par quoi une éventuelle quête du bonheur est possible.

Il garantit sa possibilité, maisn'intervient jamais à aucun stade dans sa réalisation.Voilà pourquoi, détaché de la raison et renvoyé à la sphère de l'imagination, le bonheur, qui n'est pas un concept. »

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