Devoir de Philosophie

Peut-on concevoir la liberté sans l'existence d'une loi morale?

Publié le 20/02/2004

Extrait du document

morale
Question inverse de la précédente. Celle-ci demandait si la loi morale implique la liberté. Ici on demande si, de son côté, la liberté n'impliquerait pas la loi morale. Pour bien comprendre la question il n'y a qu'à étudier attentivement les deux hypothèses qu'elle propose : 1° je suis libre, c'est-à-dire que j'ai le pouvoir, entre plusieurs résolutions, de choisir celle qui me plaît, et, une autre fois, dans les mêmes circonstances, d'en choisir une autre. Cela étant, je ne trouve en moi aucun commandement, aucune obligation, aucune idée d'un devoir; la distinction entre actes bons et mauvais n'existe pas; tout est indifférent; 2° je suis libre encore, mais ma liberté est réglée dans son exercice par un impératif qui m'ordonne, au nom de la raison, de faire tels actes, de m'abstenir de tels autres. (Des exemples sont indispensables, dans les deux cas.) Il est facile de montrer que la première conception présente de la liberté une idée fausse : celle d'une détermination absolument ambiguë, indépendante des motifs, irrationnelle, bref la liberté d'indifférence, c'est-à-dire le déterminisme le plus rigoureux; Que la seconde hypothèse, au contraire, nous donne de la liberté une notion juste, celle de la détermination rationnelle, réfléchie, consciente. Qu'au surplus l'action de l'obligation sur la volonté n'est ni contraignante, ni fatale, puisqu'elle est réfléchie, puisque enfin, dans la pratique, on peut, s'en affranchir, agir dans un autre sens; que la liberté demeure ainsi entière. L'indépendance désigne la liberté « sans entrave » et la valorisation de l'absence de contraintes dans la conduite ou le choix. L'autonomie désigne le fait que le sujet se régisse ou se détermine par ses propres lois.
morale

« Introduction Il appartient en propre à l'humain, en regard du monde du vivant, de considérer sans cesse la liberté à la foiscomme idéal et comme exigence ultime vers un bonheur possible.

Nous avons tous, de fait et de manière plus oumoins claire, présent à l'esprit une certaine notion de la liberté.

Mais en a-t-on pour autant une idée certaine ? Eneffet, une réflexion philosophique sur cette idée ne manquera pas d'observer, d'emblée, une définition négative -riche d'exemples concrets - de la liberté.

Si l'homme ne cesse de rechercher une certaine liberté, n'est-ce pasjustement parce que celle-ci lui est constamment refusée ? L'homme n'est-il pas plutôt confronté originellement etconstamment à toutes les formes de contrainte, de violence, d'obligation, ruinant par avance toute volonté deliberté mais excitant, dans le même temps, l'aspiration à un tel affranchissement de toutes les servitudes ? Unepossible redéfinition positive du "concept "de liberté ne suppose-t-elle pas l'existence préalable d'un fondementcapable, donc, de soutenir une telle conception et même de l'accréditer comme possibilité réelle ? N'est-ce pas,suprêmement, l'existence d'une loi universelle de régulation de nos rapports au monde et aux autres qui peutprémunir les hommes de toutes les formes de contraintes et d'abus et ainsi assurer leur affranchissement de toutdéterminisme ? I) La morale comme contradiction de la notion d'indépendance Si la philosophie ne devait retenir qu'une idée, ce serait sans doute celle de la liberté.

Si elle ne fut pas toujours aucentre des préoccupations philosophiques, c'est avec la modernité qu'elle acquiert son statut de concept majeur.Elle le doit au fait que les penseurs de la modernité vont en faire le concept principal d'une vision du monde danslequel l'homme s'inscrit d'abord et avant tout comme être de raison.

D'ailleurs, qu'elle soit moderne ou antique, cettedétermination de la liberté comme l'exercice de la raison humaine comme le gouvernail de l'existence.

Mais unegrande polémique philosophique persistera sur la délicate question de la légitimité de ce pouvoir qu'est le libre-arbitrepar rapport à l'existence de déterminismes et de contraintes naturelles et culturelles fortes.

Partout, dans l'èremoderne, est proclamée la liberté humaine, subsiste des cas, des esclavagismes, des contraintes qui semblentdécrédibiliser le concept.=20 Nombre de philosophes, qui s'engagent dans la délicate tâche d'analyser la nature deces obstacles pour mieux les combattre, se rejoignent sur la nécessité de fonder la liberté humaine sur un principefort, vrai et surtout universel.

Le monde est trop souvent le spectateur, dans son histoire, des manifestations de laforce, de la violence et de la contrainte dans les rapports entre les hommes.

Cela conduit alors inévitablement àrepenser la liberté de manière tout d'abord négative.

Sera considéré comme libre celui qui n'est aliéné ou assujettipar rien extérieurement.

La liberté sera alors confondue avec la notion d' indépendance.

Cette idée commune etsuperficielle de la liberté sera alors le prétexte idéal à l'affirmation d'un droit de nature, droit amoral du plus fort.C'est la thèse que soutient Calliclès contre Socrate - dans le dialogue platonicien du Gorgias - en distinguant loihumaine et loi de la nature.

Tout individu est libre de faire ce que lui est naturellement permis, selon Calliclès,faisant du droit naturel la seule source de la liberté concrète.=20 Une telle conception de la liberté, indépendanteen tous points de la moralité humaine, fait inévitablement la part belle à une conception des rapports humains entermes de rapports de force.

Le fort aura toujours raison, par nature, du faible.

Et vouloir créer des règles, desnormes et des lois limitant voire niant cette réalité première, signifie du même coup lutter contre la nature etcontraindre, justement, la part libre du fort.

Nietzsche (Généalogie de la morale) aura beau jeu de retourner nosvaleurs morales en désignant, par la critique de cette réaction rusée - la loi, la norme, la règle - et rationnelle des"faibles "sur les "forts ", un nihilisme destructeur de tout élan vital et spontané.

Non seulement la morale ne fondepas la liberté, chez Nietzsche, mais pis, elle fausse toutes les vraies valeurs transmises par la vie.

Celles-là mêmesqui sont seules susceptibles de permettre à l'homme de s'affranchir non pas des contraintes extérieures, mais de sesaliénations et servitudes et troubles intérieurs.

La liberté se comprendra alors, en première analyse, commeaffranchissement de toutes les contraintes.

Dès lors la moralité se révèlera comme une de ces contraintes.

Maiscelle-ci n'est-elle pas pourtant souhaitable dans la perspective d'une nouvelle définition de la liberté à la lumière dela raison humaine ? II) Le caractère universel et exceptionnel de l'exercice de la liberté Si Aristote voyait juste en pensant que l'homme est un "animal politique "(zoon politikon, cf.

La Politique) et que,dès lors, il ne saurait s'épanouir et trouver le bonheur qu'au sein d'une "cité "(polis) ou d'un Etat civilisés.

Ces formesseules ont en effet pour finalité la "vie bienheureuse "des hommes libres, c'est-à-dire affranchis du règne du chaoset de la violence naturels, libérés de la dictature de cette nature sourde, violente= , immédiate, irréfléchie.

Dès lorsles notions de raison et de loi morale vont ici retrouver une pertinence et une validité dans le cadre d'uneinterrogation sur les fondements d'une liberté nouvellement définie.

Spinoza fera de la première une exigenceabsolue (cf.

Traité politique) : "On pense que l'esclave est celui qui agit par commandement et l'homme libre celuiqui agit selon son bon plaisir.

Cela cependant n'est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir etincapable de rien ni faire qui nous soit vraiment utile, c'est le pire esclavage, et la liberté n'est qu'à celui qui de son. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles