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Peut-on connaître le vivant ?

Publié le 11/02/2004

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Survivre est difficile et seuls les plus aptes y parviendront.Comment s'effectue la sélection naturelle ? L'évolution des espèces est l'effet de deux causes qui sont - le milieu et la variabilité c'est à dire l'existence de variations individuelles congénitales, innées et donc indépendantes du milieu. Pour Darwin, l'être vivant ne s'adapte pas à son milieu. Il est adapté ou ne l'est pas. Ceux qui sont de fait adaptés vivent plus longtemps, se reproduisent davantage et transmettent à leurs descendants leurs caractères innés favorables à la survie (cf. exemple du Loup dans le texte photocopié). Il faut bien retenir l'idée selon laquelle cette sélection naturelle est un mécanisme aveugle. Aucune fin ne vient régler cette sélection allant de la bactérie à l'homme. Cette sélection est le résultat du hasard au sens où : 1° Les espèces actuellement existantes, l'homme compris, ne sont pas l'effet d'un plan de la Nature et d'une finalité à l'oeuvre dans la nature.

Remarquons le paradoxe : pour connaître le vivant, il faut le détruire. La dissection tue l'animal étudié, et la biochimie énonce des lois qui ne sont plus spécifiques au vivant : une cellule cancéreuse, une cellule saine et même la matière inerte obéissent aux mêmes lois chi¬miques. La vie est un concept que la biologie n'a cessé de réfuter, parce qu'il n'est pas étudiable scientifiquement : les problèmes éthiques contemporains se posent, parce que pour le biochimiste, il n'y a plus de vie à respecter (il n'y a pas de vie dans une molécule d'ADN), il n'y a qu'une organisation particulière de la matière. Bergson montre que l'intelligence a pour rôle d'analyser et de décomposer : au fur et à mesure qu'elle s'empare du vivant, elle le décompose en des réactions mécaniques qui nous font perdre le vitalisme de, la vie.

« l'univers physico-chimique.

Par définition, ce qui caractérise le vivant, c'est qu'il manifeste la vie, mais l'origine decelle-ci demeure hors de portée de l'expérience.

Évoquer une « force vitale » renvoie, comme le soulignait ClaudeBernard, au « monde métaphysique » (de même que l'idée d'une force physique à l'oeuvre dans les phénomènesphysiques) : sans doute est-ce une « nécessité de l'esprit », mais elle demeure extérieure à l'attitude scientifique. [III — Une connaissance non scientifique] [A.

L'homme comme vivant d'exception]L'être humain est un vivant parmi d'autres, mais il n'est pas tout à fait comme les autres, ne serait-ce que dans lamesure où il est incontestablement le seul qui cherche précisément à connaître le vivant : c'est bien lui qui élaborela biologie jusque dans ses plus récents développements, et c'est encore lui qui peut constater que la biologiesemble proposer une interprétation un peu étroite ou « dénaturante » du vivant.Il en va ainsi notamment avec les avancées de la neurobiologie, qui étudie les relations existant entre l'organisationdes neurones et de leurs connexions et le comportement humain : quelle que puisse être la complexité des modèlesqu'elle élabore, le philosophe lui objecte qu'il demeure une différence essentielle entre la modélisation scientifiqued'un comportement et son « vécu » (c'est l'objection que fait Paul Ricoeur à Jean-Pierre Changeux). [B.

Le recours au vécu]Le vivant humain se manifeste dans des expériences multiples et variées.

Sans doute certains de ses aspectsrelèvent-ils d'une approche scientifique — tout ce qui concerne les fonctions strictement biologiques : respiration,digestion, etc.

— mais on peut souligner que déjà ils peuvent s'accompagner de sentiments ou d'impressions quimettent en cause une subjectivité singulière.

Dès que l'on s'intéresse aux dimensions les plus riches de l'existence,la stricte connaissance, telle qu'elle est rendue possible par la science, se trouve en échec : ce vivant est enrelation avec d'autres, il est, comme le disait déjà Aristote, un « animal politique », ou il se préoccupe de valeurs (àétablir ou à défendre) qui ne paraissent guère analysables selon un déterminisme physico-chimique.Paul Claudel rappelait que toute connaissance est d'abord « co-naissance » : peut-on en déduire que c'est dansl'épaisseur même de son vécu que le vivant humain peut le mieux se connaître, que ce soit de manière intuitive oupar une approche plus philosophique ? [C.

Une connaissance non généralisable]Que le vivant humain soit de la sorte nécessairement lié aux autres constitue son mode d'être spécifique.

Dès lors,la connaissance qu'il peut espérer prendre de lui-même ne peut guère être généralisée aux espèces animales.

Ainsion se heurte à une difficulté en quelque sorte symétrique de la première : de même que la réduction du vivant auseul physico-chimique parait peu acceptable, de même la connaissance que le vivant humain peut prendre de lui-même semble peu féconde pour connaître les autres vivants.

Il n'est pas nécessaire de prouver qu'appliquer à tousles vivants ce que l'homme trouve en lui serait en effet les « dénaturer » chaque espèce a sa propre façon d'être envie, c'est-à-dire de percevoir son environnement et de réagir, et ces différentes versions demeurentincommunicables.

Comme le rappelle Thomas Nagel, je ne saurai jamais « quel effet cela fait à une chauve-sourisd'être une chauve-souris ». [Conclusion] Le vivant, alors même qu'il nous concerne en permanence puisque nous en faisons partie et sommes sans cesse encontact avec lui, ne peut se « connaître » en tant que tel que par expérience intime.

Mais, dès lors, il sembleéchapper à une connaissance générale : nous n'en percevons que notre version, et encore : comment puis-je êtresûr que je connais le vivant tel que le manifeste un proche ? SUPPLEMENT: La connaissance du vivant Introduction La biologie est la science des phénomènes de la vie.

La biologie comprend l'ensemble des sciences de la vie, soit dupoint de vue de leur objet (botanique et zoologie), soit du point de vue des formes et des rapports entre lesorganes (l'anatomie), des fonctions (la physiologie), des gènes et de l'hérédité (la génétique), de l'évolution desespèces (théories de l'évolution).

La connaissance des êtres vivants ne reçut le nom de biologie qu'au début du XIXième avec Lamarck.

Ce n'est qu'à la fin du XVIII ième que cette connaissance connut un essor considérable enraison de l'introduction de la méthode expérimentale.

Elle devient alors une science au sens étroit du terme c'est àdire une science expérimentale.Cependant l'introduction de la méthode utilisée dans les sciences de la matière ne va pas sans poser des difficultés. »

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