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Peut-on dire de certains hommes qu'ils font l'histoire

Publié le 21/03/2004

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histoire

Ce sujet pose deux problèmes : le premier, celui de l'histoire elle-même dans son rapport à l'homme en général, en d'autre terme le problème de savoir dans quelle mesure les hommes font — plus ou moins librement — l'histoire (ou si l'histoire se fait plus ou moins indépendamment d'eux) ; le second, celui des «personnalités historiques«, c'est-à-dire le problème—dès lors que l'on admet que les hommes font l' histoire —de savoir si seulement certains d'entre eux la font.  C'est ce second problème seulement que, pour notre part, nous étudierons ici, le premier étant traité de manière étendue dans le sujet suivant : «Les hommes font-ils librement leur histoire ?«. Mais le candidat doit, lui, veiller bien poser les deux problématiques.  

histoire

« Agir dans l'histoire Le problème que pose la perspective adoptée par les philosophies de l'histoire est celui du rôle des hommes dansl'histoire.

Comment comprendre le mot « rôle » ? Les hommes sont-ils les acteurs d'une pièce qu'ils n'ont pas écriteet à laquelle ils ne comprennent rien, ou bien peuvent-ils être les auteurs de l'histoire qu'ils vivent et qu'ils font ? LaRévolution française est un événement qui apparaît à tous comme symbolique du pouvoir des hommes d'agir dansl'histoire : elle est le signe manifeste de la liberté (au double sens de droit et de pouvoir) qu'ont les hommesd'imposer des modifications de l'ordre social et politique.

S'agit-il là d'une illusion ? Cette question engage le sens detoute action politique : si la pièce est déjà écrite, quelle importance y a-t-il à ce que les hommes y tiennent plus oumoins bien leur rôle ?Marx semble exemplaire pour comprendre ce dilemme : d'une part, il expose l'idée d'un déterminisme historique ;d'autre part, il cherche à organiser l'action révolutionnaire du prolétariat et suppose alors que le cours de l'histoiredépend aussi de la façon dont les hommes y interviennent.Mais cette contradiction apparente ne résulte-t-elle pas d'un malentendu sur la signification de l'expression « sensde l'histoire » ? Dire, avec le déterminisme historique, que l'histoire a un sens, est-ce dire que « ce qui arrive nepouvait pas ne pas arriver » ? Faut-il comprendre déterminisme au sens de fatalisme ? Si tel était le cas, on setrouverait en face d'un problème semblable à celui que posait Leibniz : s'il est écrit que César deviendra consul àvie, quelle liberté a-t-il de franchir le Rubicon ? Si les actions des hommes sont prévues de toute éternité, quereste-t-il de leur liberté et de leur responsabilité ? Mais, à la différence des conceptions « fatalistes », le sensaffirmé par les philosophies de l'histoire est un sens général, et l'explication ne vaut pas pour le détail desévénements.

Une philosophie de l'histoire prétend seulement indiquer le sens global des événements.Comprendre le sens de l'histoire peut même apparaître, dans cette perspective, comme la condition nécessaire d'uneaction maîtrisée des hommes sur les événements, donc d'une liberté.

Pour Marx, la liberté est la connaissance desdéterminismes qui nous font agir.. »

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