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Peut-on dire qu'il y a un progrès en philosophie ?

Publié le 10/03/2004

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Socrate, interrogateur infatigable et grand « bousilleur » d'idées reçues, tente toujours de dénoncer les idées toutes faites, les clichés, bref l'illusion de savoir. Socrate, dialoguant avec ses concitoyens, ne cherche pas à leur délivrer une vérité préfabriquée qu'il ne possède d'ailleurs pas. Il cherche à mettre en évidence l'insuffisance de réponses traditionnelles, et à retrouver avec son interlocuteur, par un effort de pensée véritable, la signification réelle des notions communes. Ainsi tous les citoyens d'Athènes croient-ils savoir ce qu'est le courage, ou la liberté, ou la vertu. Ainsi, en réponse, Socrate passe-t-il son temps à leur montrer que leurs définitions n'en sont pas, qu'ils se contredisent. On comprend que ses concitoyens se soient crus agressés, d'où l'origine véritable du procès. Mais ce travail de « déblaiement » n'est pas entièrement négatif. Il s'articule autour de la volonté réelle de chercher ce qu'est un acte juste, ce qu'est la justice. Il s'articule autour du désir de comprendre les actes des hommes et leurs significations. Or, il est évident que celui qui croit savoir ne cherche pas.
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« Objet du texte Une double interrogation semble nourrir le texte : comment concevoir le progrès ? qu'est-ce qui le rendpossible ? La thématique du texte • Idée générale : le progrès, saisi comme cumul et dépassement continuel de l'acquis, caractérise l'existencehumaine au niveau collectif (« humanité ») comme au niveau individuel. • Développement et thématisation de cette idée :a) la condition première de l'homme : perfectibilité ;b) l'instrument de cette perfectibilité : la transmission de l'acquis (l'éducation comme mémoire collective) ;c) la conservation de l'acquis comme condition du dépassement ;d) illustration du rapport conservation-dépassement : la transmission de l'acquis fait éclater les limites del'existence individuelle (« anciens philosophes » perpétués) ;e) énoncé du parallélisme individu-humanité et explication de sa signification : l'apprentissage individuelcomme réappropriation graduelle de l'acquis collectif ; réciproquement, le progrès collectif commeconséquence de l'éducation individuelle ;f) caractère exclusif et distinctif de cette dialectique du progrès (« prérogative particulière ») qui spécifie l'«homme » ;g) confirmation finale de l'analogie mentionnée.Problématique sous-jacente• Rôle déterminant de l'éducation et de l'apprentissage.

Peu de données innées (« ignorance au premier âgede la vie »).• Rejet de tout dogmatisme en matière de connaissance : à aucun moment, un homme ne peut prétendreparvenir à une théorie absolue, définitive et indépassable.• Possibilité d'une appréciation critique (relativisation) de ce que les anciens nous ont transmis.• Accomplissement progressif du savoir, impliquant une remise en question de tout principe d'autorité.Conception dynamique de l'histoire des sciences. Intérêt philosophique du texte Implications multiples • La reconnaissance d'un progrès n'implique-t-elle pas le rejet de tout principe d'autorité ? Ce rejet peut-ilvaloir ailleurs que dans la pensée scientifique ?• Peut-on appliquer l'évolutionnisme du texte à d'autres domaines (traditions morales ou politiques, droit,valeurs sociales, etc.) ?• Rapport entre l'inné et l'acquis : caractère foncièrement éducable de l'homme. Quelques éléments de réflexion utiles • Le contexte du passage proposé : Pascal, dans sa préface au Traité sur le vide, s'efforce de démontrer qu'ilest possible de contredire les « Anciens » (c'est-à-dire, en fait, les autorités admises) sur un point qui relèvede la raison et de l'expérience : le problème de l'existence du vide.

Alors que l'opinion commune, ainsi que lesprincipales « autorités intellectuelles » de l'époque, s'en tenaient au fameux dogme aristotélicien selon lequel «la nature a horreur du vide », Pascal devait établir, à l'aide d'un calcul rigoureux et d'expériences célèbres(puy de Dôme), l'existence incontestable du vide.

Ce n'est pas faire injure aux Anciens que de remettre enquestion leurs croyances, là où le libre examen et l'expérience raisonnée peuvent avoir libre cours, c'est-à-dire essentiellement, pour Pascal, dans le seul domaine des sciences physiques (dans le même texte, Pascalréaffirme la validité du principe d'autorité concernant l'histoire, la théologie, et la jurisprudence.

C'est àSpinoza qu'il reviendra d'étendre le principe de raison et de libre examen, c'est-à-dire d'élucidation critique, àtous ces domaines : cf sur ce point Traité théologico-politique, chapitre VII, Éd.

Garnier-Flammarion).• Nécessité de faire varier le point de vue sur l'histoire humaine, notamment en envisageant des domaines deréflexion différents afin d'y « tester » l'existence ou l'absence de progrès, tout en précisant ce que peutrecouvrir ce « progrès ».

Exemples : développement des sciences et des techniques, évolution desreprésentations collectives, succession des modes de production, évolution de l'homme lui-même, saisi danssa réalité complexe.

Dans tous les cas, on s'attachera à dissocier clairement ce que peut être la réalitéeffective d'un progrès et les mythologies que recouvre la notion elle-même (cf plus loin le texte de Cournot),voire là fonction idéologique qu'elle 'emplit (apologie du présent, illusion rétrospective). Quatre références philosophiques pour travailler la question • Domaine des sciences et des techniques :Pascal : préface du Traité sur le vide (cf.

plus haut).D'Alembert : Discours préliminaire de I«< Encyclopédie », avec le texte du Prospectus rédigé par Diderot.Affirmation de l'idée de progrès et mise en évidence des résistances que l'essor des sciences et destechniques a pu rencontrer ; références louangeuses à Bacon, précurseur de la méthode expérimenta-le et. »

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