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Peut-on dire que ce qui est valable en théorie ne l'est pas en pratique ?

Publié le 12/12/2005

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PRATIQUE (du gr. prattein, agir)

Adj. Relatif à l'action. S'oppose à théorique. Chez Aristote, se distingue encore de poétique (qui désigne toute activité de production). Chez Kant, qui détermine la conduite, prescrit ce qui doit être, syn. de moral. Voir raison pratique.

THÉORIE (gr. theoria) Gén. Construction de l'esprit rattachant des conséquences à des principes. Par opposition à la pratique, ce qui est l'objet d'une connaissance désintéressée, indépendante de ses applications (Lévy-Bruhl distingue la physique pure, recherche théorique, et « la physique appliquée qui se rapporte à la pratique »). Par opposition à la connaissance vulgaire, reconstruction du réel à partir d'hypothèses scientifiques (Bachelard signale qu'une théorie ne s'établit qu'en rompant avec l'Expérience première). Désigne parfois même, par opposition à la connaissance certaine, une construction purement hypothétique et controversée (la théorie cartésienne des animaux-machines). Ce terme comporte alors une nuance péjorative, courante dans son usage commun, qui tranche avec l'acception scientifique. Épist. Syn. de théorie scientifique (contrairement au sens grec de théoria). Système explicatif d'un phénomène ou d'un ensemble de phénomènes que l'on propose avant de le soumettre à un contrôle expérimental ( vérification). Dans certains cas, le contrôle ne pouvant être volontairement provoqué (astronomie), la théorie devra, pour être acceptée par la collectivité scientifique, pouvoir intégrer tout fait nouveau en conservant sa cohérence interne. On parle alors de vérification théorique consistant à tester la validité" formelle de la théorie.

PEUT-ON : Ce genre de sujet interroge sur la capacité, la faculté, la possibilité de faire ou de ne pas faire quelque chose, d'être ou de ne pas être. Il faudra distinguer la possibilité technique et la possibilité morale.

« téléologie.

Il attend sa sanction.

Il théorise pour elle.

Mais il sait aussi que la philosophie a son autre, l'opinion, laviolence, l'immédiat, l'affect, et que son autre par définition tombe en dehors d'elle.

La question des rapports entrethéorie et pratique n'est donc pas une question interne à la théorie, mais celle de la rencontre avec ce qui se prendpour son extérieur, en l'absence de toute analyse. Est-ce à dire que la question débattue n'était pas à poser? Un des penseurs fondateurs de la tradition occidentaleva nous aider à montrer que si : le monstre existe. B.

D'où viens-tu et où vas-tu? La leçon de Socrate. Socrate possède une pratique, dont il rend compte à l'occasion, qui est celle de l'interpellation.

Il s'agit de demanderà celui que l'on rencontre ce qui justifie sa pratique.

Généralement les choses se passent mal, et Socrate le paieracher.

L'interpellé est incapable de donner ses raisons, qu'il s'agisse d'Euthyphron, prêtre ignorant de ce qui fonde lapiété, de Lachès, général incapable de théoriser le courage, de Ménon qui ne dépasse pas le stade inductivistequand on l'interroge sur la vertu, ou encore de Phèdre qui, surpris en pleine promenade dans le dialogue du mêmenom est sommé de répondre à l'injonction : "D'où viens-tu, Phèdre, et où vas-tu?" Que sait Socrate? Quel est le sens de sa technique interpellative.

Socrate a reconnu le statut ontologique del'"alogon pragma", de la pratique dépourvue de rationalité, dont on ne peut en droit rendre compte.

Traductionvulgarisée : les hommes ne savent pas ce qu'ils font, ou, comme disait Leibniz, "nous sommes empiriques dans lestrois quarts de nos actions". La thèse se confirme sans peine.

Se marier, avoir des amis, échanger des services, partir à la guerre, tout celas'accomplit sans savoir.

Mais même les supposés théoriciens sont en cause.

Quel médecin est au fait de ce qu'est lasanté? Quel pédagogue dispose d'une théorie de l'éducation? On comprend que plusieurs générations de marxistesse soient demandé avec Althusser ce que devait savoir un militant pour être révolutionnaire. Que faire", alors? Fonder, fonder inlassablement.

Faire descendre l'idée dans un réel qui ne la contient pasnécessairement.

Substituer la pratique théorique à la pratique.

Et faire la théorie de la pratique théorique.

Tels sontles mots d'ordre communs à Socrate et à des auteurs contemporains : philosophia perennis.

La différence entreaujourd'hui et naguère tient à ce que Socrate, relayé par Platon, sait que la théologie et la métaphysique sont cequi peut seul fonder la pratique alors que le positivisme ambiant prétend s'en passer.

Comment agir en l'ignorance dece que sont pas exemple la fin, la totalité, voire prioritairement l'étant? La théorie aristotélicienne du syllogismepratique le confirme : mon passage à l'acte est la conclusion pratique de majeures dont l'une est universelle etthéorique, et l'autre singulière et subsumante, ce qui montre qu'il faut deux vertus pour une bonne action : la sophiaqui donne les principes et la phronèsis qui sait les lire dans la singularité. Il y a urgence.

L'homme est l'être susceptible d'être vide de tout contenu, d'une vacuité d'autant plus voluptueuseque des analyses savantes - on pense à la pulsion de mort - montrent les fondements de l'amour du vide.

On estloin des questions triviales sur la capacité de l'intellectuel à réparer un robinet.

Il se découvre qu'aucune pratiquen'échappe à son destin de devoir se fonder sur un principe de l'ordre du Principe, qu'il soit métaphysique outhéologique.

Il apparaît aussi que "pratique" n'est pas synonyme d'acte, de travail, voire de révolution, mais dedescente de l'essentiel sur terre.

La pratique est éminente, toujours morale et politique.

C'est l'épreuve deconformation à l'essentiel. Ici le pire est toujours sûr.

La vacuité pratique est universelle et pose la question de la pratique qui doit répondre audiagnostic de néant pratique.

Que faire en ce cas? Comment répondre à la pratique non théorique? C'est ici quel'intellectuel entre de nouveau en scène, mais avec de nouveaux ridicules. C.

Réflexions sur le rôle de l'intellectuel. Une actualité dorénavant cinquantenaire installe l'intellectuel en position de juge souverain.

Sommé de résister à labarbarie, il s'acquitte volontiers de la tâche.

Pour quelques "intellectuels organiques", un Merleau Ponty préférant"faire sa thèse" à entrer dans la résistance, un Heidegger paraît-il compromis, ou les innombrables serviteursjournalistiques, combien de procureur de l'invasion allemande, des guerres coloniales, du martyr du Viet Nam(Tribunal Russel), du goulag, du grand enfermement, et on en passe.

La théorie, comme leçon de morale attendd'elle-même une correction immédiate de la négativité de la pratique.

Toute la question est alors de savoir si lanégation verbale de la négativité affecte la négativité en question, et constitue une véritable négation.

Si tel est lecas, l'intellectuel médiatique est dans son droit.

Sinon, quelle efficace attendre de la théorie comme pratique? On ne peut se déprendre d'une impression de naïveté que donne la volonté de l'intellectuel d'inscription directe dansles faits, ce qui revient à admettre que le réel attend avec une sorte de sensibilité étiologique le théoricienmoraliste.

N'est-ce pas même l'illusion par excellence des "Lumières", qui admet un diffusionnisme simple de lathéorie.

Il suffit de dire, d'instruire, d'édifier.

Les pédagogues du XVIIIème siècle pouvaient, dans un contexte derareté pédagogique, croire à l'efficacité de l'énonciation théorique.

Mais nous? Si le réel est barbare, il l'est d'abord par sa résistance à la théorie.

Et alors théoriser devient par hypothèseinefficace, dépourvu d'efficience.

Par définition, la barbarie ne peut être telle que si elle est insensible à toutdiscours sur la barbarie.

Ce n'est donc pas du dire de l'horreur que peut résulter une thérapie de l'horreur.. »

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