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Peut-on distinguer nature et culture chez l'homme ?

Publié le 03/02/2004

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Vérité et profondeurSi un enfant comprend que 2 + 2 = 4, il ne saisit certes pas toute la profondeur de la proposition : il ignore les axiomes et les démonstrations qui y conduisent, et les définitions qui la construisent.Toutes les propositions que nous tenons pour vraies comportent ainsi différentes strates. Une proposition doit être interprétée dans la pluralité de ses sens. Connaissance et véritéSimone Weil (1909-1943) propose de distinguer connaissance et vérité. Une connaissance s'acquiert parce qu'elle nous est utile ou favorable pendant un certain temps; nous sommes prêts à oublier cette « connaissance de plus », à la déposer comme on range un outil dès que nous n'en avons plus besoin: au cours de sa scolarité, un enfant accumule de telles connaissances ou bien les refuse par ennui; il n'en va pas autrement des adultes : les « connaissances de plus » nous laissent indifférents.Mais la « vérité » nous bouleverse comme une révélation personnelle qui change fondamentalement notre existence et pour toujours. C'est peu dire qu'elle nous touche : elle nous transfigure, mystiquement, soit dans la joie, soit dans la tristesse et l'affliction. Mais, ici encore, nul n'est à l'abri des erreurs et des illusions.Vérité et verdictAdmettons qu'il y ait des évidences et des certitudes objectives: elles sont moyennes ou provisionnelles (puisque nous ignorons quels sont les vrais principes), rares, et il nous appartient enfin de leur donner sens et valeur, aidés par les bons conseils d'autrui, encombrés et désorientés par les mauvais.Ce que nous appelons évidence étant déjà un jugement qui engage notre personne (en sorte qu'il n'est pas possible de séparer l'évidence sensible de l'évidence intellectuelle), nous sommes responsables de nos paroles, nous déterminons nous-mêmes les divers degrés de notre assentiment ou consentement libre : ce que nous estimons vrai absolument, très vraisemblable, crédible ou recevable, douteux ou très incertain, irrecevable ou incroyable, etc.

Un simple bois taillé pourrait poser beaucoup de question à celui qui n’a pas vraiment réfléchi sur ce qu’il y a de naturel et de culturel dans cet objet ; certes il est culturel, car l’homme en le taillant y impose sa marque, lui donne une finalité qu’il n’avait pas auparavant, mais il reste aussi et encore un bois « naturel « quoiqu’on le transforme, et quoiqu’on en dise. Si le bois pose problème, qu’en est-il de l’homme dont des siècles de philosophie se se sont éperdus à trouver une définition qui satisfasse toutes les écoles de pensée ? La question du sujet relance pour ainsi dire la question d’une définition de l’homme en le scindant intentionnellement en deux :  peut-on distinguer chez l’homme ce qu’il a de naturel et de culturel ? Afin de répondre à cette question, nous nous demanderons quelles sont les caractéristiques du naturel et du culturel en l’homme, caractéristiques supposées par le sujet pour ensuite voir si leur opposition nous semble légitime, enfin et surtout nous montrerons que l’homme est l’élément d’une synthèse qui se fait, avec la culture et avec la nature, et que le lieu d’une dissociation peut être néfaste pour la civilisation . 

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« à la déposer comme on range un outil dès que nous n'en avons plus besoin: au cours de sa scolarité, un enfantaccumule de telles connaissances ou bien les refuse par ennui; il n'en va pas autrement des adultes : les «connaissances de plus » nous laissent indifférents.Mais la « vérité » nous bouleverse comme une révélation personnelle qui change fondamentalement notre existenceet pour toujours.

C'est peu dire qu'elle nous touche : elle nous transfigure, mystiquement, soit dans la joie, soitdans la tristesse et l'affliction.

Mais, ici encore, nul n'est à l'abri des erreurs et des illusions. Vérité et verdict Admettons qu'il y ait des évidences et des certitudes objectives: elles sont moyennes ou provisionnelles (puisquenous ignorons quels sont les vrais principes), rares, et il nous appartient enfin de leur donner sens et valeur, aidéspar les bons conseils d'autrui, encombrés et désorientés par les mauvais.Ce que nous appelons évidence étant déjà un jugement qui engage notre personne (en sorte qu'il n'est pas possiblede séparer l'évidence sensible de l'évidence intellectuelle), nous sommes responsables de nos paroles, nousdéterminons nous-mêmes les divers degrés de notre assentiment ou consentement libre : ce que nous estimons vraiabsolument, très vraisemblable, crédible ou recevable, douteux ou très incertain, irrecevable ou incroyable, etc.;cela après un examen rationnel plus ou moins bien fait, où interviennent nos affects, passions, préjugés.En jugeant le monde et les autres personnes, nous nous jugeons nous-mêmes, en sorte que ce que nous nommonsvérité apparaît comme un verdict: l'homme juste sait qu'il doit répondre de ses paroles, qu'il parle en son nom. Nature Culture ce qui est inné ce qui est acquis le corps l'esprit pouvoirs du corps tels queceux que permettent les mains humaines le langage, la politesse, lesmoeurs, les traditions, lescoutumes, les règles sociales etc. besoins fondamentaux : désirs à caractère sociaux : faim, soif, sommeil, sexualité ambition, reconnaissance, pouvoir etc. ce qui est lié à l' évolution biologique ce qui est lié à un héritage culturel CITATIONS: « Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, ensubstituant dans sa conduite la justice à l'instinct, et en donnant à ses actions la moralité qui leur manquaitauparavant.

» Rousseau, Du contrat social, 1762. « La culture n'est ni simplement juxtaposée, ni simplement superposée à la vie.

En un sens, elle se substitue à lavie, en un autre elle l'utilise et la transforme, pour réaliser une synthèse d'un ordre nouveau.

» Lévi-Strauss, LesStructures élémentaires de la parenté, 1949. « Il n'est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier dans la colère ou d'embrasser dans l'amour qued'appeler table une table.

» Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945. « La prohibition de l'inceste présente, sans la moindre équivoque, et indissolublement réunis, les deux caractèresoù nous avons reconnu les attributs contradictoires de deux ordres exclusifs [culture et naturel : elle constitue unerègle, mais une règle qui, seule entre toutes les règles sociales, possède en même temps un caractère d'universalité.» Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949.Si l'on admet, avec Lévi-Strauss, que la règle constitue le critère indiscutable de la culture et que, symétriquement,l'universalité est le signe de la nature, la prohibition de l'inceste, en tant qu'il s'agit d'une règle universellementobservée, constitue une sorte de « scandale ». « Tout mariage est une rencontre dramatique entre la nature et la culture, entre l'alliance et la parenté.

»Lévi-Strauss, Les Structures élémentaires de la parenté, 1949. « A partir du moment où je m'interdis l'usage d'une femme, qui devient ainsi disponible pour un autre homme, il ya, quelque part, un homme qui renonce à une femme quidevient, de ce fait, disponible pour moi.

[...] La prohibitionn'est instaurée que pour garantir et fonder, directement ouindirectement, immédiatement ou médiatement, un échange.

» Lévi-Strauss, Les Structures élémentairesde la parenté, 1949.. »

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