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Peut-on être heureux sans être libre ?

Publié le 12/03/2005

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Y a-t-il des situations dans lesquelles on se croit heureux, alors qu'on ne l'est pas ? Distinguez le cas de la liberté et celui du bonheur à cet égard. (Demandez-vous s'il y a des critères objectifs permettant d'identifier la liberté. Même question pour le bonheur.)

Distinguez, dans le cas de l'individu, le fantasme de la liberté (agir sans contrainte aucune) et la liberté réelle (obéir à la loi que l'on se donne à soi-même). L'individu peut-il être heureux si ses désirs ne rencontrent aucune résistance (pensez à l'enfant capricieux ou au tyran)? L'individu peut-il être véritablement heureux s'il n'est pas autonome (comme c'est le cas dans l'esclavage par exemple, mais aussi lorsqu'il est emporté par une passion) ?

Nombre d'hommes libres ne sont pas heureux. La liberté est un fardeau, une source constante d'angoisse. Nombre d'hommes également ont peur de la liberté. La vertu est la condition première du bonheur, la liberté une condition non nécessaire. Mais, il n'est pas possible qu'un homme soit heureux s'il n'a pas la liberté de réaliser ses désirs, de s'exprimer, d'être reconnu par autrui en tant qu'être ayant une personnalité propre et originale.

  • I) On peut être heureux sans être libre.

a) Les hommes n'aspirent pas tous à la liberté. b) La liberté source de malheur et de peur. c) La liberté n'implique pas la vertu.

  • II) On ne peut pas être heureux sans être libre.

a) La nature nous a accordé le pouvoir d'être libres. b) Etre heureux, c'est être pleinement libre de soi. c) L'emprisonnement et l'aliénation sont les pires obstacles au bonheur.

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« extérieurement et intérieurement.Il existe en effet un bonheur matériel extérieur ainsi qu'une liberté matérielle extérieure.Il existe cependant également un bonheur intérieur ainsi qu'une liberté intérieure.Compte tenu de cette remarque, plusieurs démarches d'analyse s'offraient à toi : A - Il était en effet possible de privilégier le bonheur intérieur par rapport à la liberté extérieure, en montrant parexemple, à l'aide des stoïciens que le bonheur est un état intérieur indépendant de ses conditions de réalisationpolitiques.Car, pour être heureux, il faut à la fois le vouloir, et ne pas le faire dépendre d'une condition extérieure.On pouvait à cet égard entreprendre une critique de la politique et des utopies qui attendent des circonstancesextérieures idéales pour réaliser le bonheur. B - Il était possible à l'inverse de critiquer l'idée d'un bonheur purement intérieur, comme l'a fait Hegel, en montrantque l'on ne peut pas être heureux si le monde autour de nous ne l'est pas.Comme le dit Gaston Bachelard, que nous importe d'être heureux, si les autres autour de nous ne le sont pas ? Aquoi rime le bonheur si je ne puis le partager avec personne ?Sur ce thème, tu pouvais évoquer les dimensions de l'engagement, de la générosité, du rapport à autrui et d'unefaçon générale de la responsabilité à l'intérieur de la cité. C - Enfin, une troisième direction d'analyse pouvait s'associer à ces deux premières : celle consistant à contournerla question, afin de l'envisager avec plus de recul.Et ce, en posant la question de l'articulation entre l'intérieur et l'extérieur.Sachant en effet que l'on peut être intérieurement heureux sans être extérieurement libre, comme l'ont dit Rousseauou Sartre, sachant que dans le monde moderne, où l'on est libre, la "permissivité" contemporaine crée des étatsdépressifs et névrotiques chez des individus ayant vécu des expériences limites de liberté, il était possible demontrer que liberté et bonheur se rejoignent quand ils sont des actes et non des états auxquels on accèderait unefois pour toutes.Dans cette perspective, on pouvait ressaisir le couple bonheur-liberté dans un rapport à l'avenir et à l'action,l'homme étant heureux et libre en se faisant.Trois démarches donc étaient possibles respectant les sensibilités et les convictions, sans forcément se contredire.L'une morale, l'autre politique, la troisième critique et philosophique, elles pouvaient s'associer et se compléterdialectiquement au sein d'une même analyse. III - LES REFERENCES UTILES. A - S'agissant de l'approche "intérieure", il était possible de se reporter à Épictète : Le Manuel , Rousseau: Lesrêveries du promeneur solitaire. B - S'agissant de l'engagement politique, on pouvait penser à Hegel et à sa critique du stoïcisme à la fin de ladialectique du maître et de l'esclave.Ou bien encore à Marx dans L'idéologie Allemande. C - S'agissant du point de vue critique, on pouvait se reporter à Kant dans La Critique de la Raison Pratique , àl'occasion de la dialectique bonheur- liberté. IV - FAUSSES PISTES. Il fallait éviter de parler :A - Du bonheur en général.B - De la liberté en général.C - Le sujet n'était pas non plus de savoir si le bonheur rend libre, mais celui de savoir si le bonheur peut se passerde liberté. Bonheur et liberté semblent être deux aspirations de l'homme voire même une quête dans certains cas.

Ces deux termes revêtent différents masques selon les personnes qui les recherchent et parce que leurs limites sont indéfinissable.

Zeus, le roi des dieux, est le plus libre des êtres.

Pourtant, malgré son pouvoir et ses conquêtes, il ne peut atteindre le bonheur.

Le moine sacrifie sa liberté pour le bonheur de servir son dieu.

Ici, s'il paraît possible. »

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