Devoir de Philosophie

Peut-on être heureux sans le savoir ?

Publié le 07/02/2004

Extrait du document

Il n'est pas rare que l'on se surprenne à éprouver une vague jalousie à l'égard d'un enfant endormi ou d'un chien avalant sa pâtée : en voilà qui sont heureux ! Mais le savent-ils ? En comparant notre situation (nos soucis, nos préoccupations, tout ce qui nous empêche d'être heureux...) à la leur, nous semblons admettre qu'il serait possible d'être heureux sans en prendre conscience, alors même que c'est bien parce que nous en avons conscience que nous déplorons nos difficultés. Peut-on donc être heureux sans le savoir ?

1) Le bonheur est affaire de chance.

2) Il ny a pas de bonheur sans conscience du bonheur.

3) Le bonheur de savoir.

« [III.

Bonheur et conscience du bonheur] a.

Il apparaît ainsi que je ne puis être authentiquement heureux sans le savoir : je ne suis heureux que si mon projetaboutit et, par définition, je connais ce dernier.

C'est même bien souvent parce que l'aboutissement n'est pascomplet que le bonheur n'apparaît pas.

Même un projet n'impliquant pas d'activité particulière (aller rêvasser à lacampagne) est étranger à une totale passivité et à la pure réception, sans conscience, de ce qui advient : lebonheur de rêvasser en ne faisant rien de particulier provient de la jouissance de l'inaction, c'est-à-dire de sondédoublement par la conscience. b.

On peut rappeler que les personnages de Sade doublent leurs exploits érotiques de longs discours les détaillant etles justifiant.

C'est parce que la jouissance érotique est trop brève, et trop proche de la non-conscience : il leurfaut donc, pour en être heureux, la réintégrer, par des mots, dans leur conscience. c.

Si l'on peut caresser l'idée d'un bonheur inconscient, c'est par refus de la conscience du malheur : dans la mesureoù c'est bien la même conscience qui nous informe de notre malheur et de notre bonheur, on souhaite soninefficacité totale, quitte à être heureux sans le savoir. [Conclusion] Tout bonheur suppose une réalisation de nos voeux (même modestes).

Or ceux-ci sont formulés, faute de quoi ils neseraient pas comblés.

Il n'y a donc pas de bonheur sans conscience du bonheur, ce qui fait du bonheur unesituation exclusivement humaine, mais oblige aussi à constater, malgré toutes les nostalgies à son égard, quel'enfance, dont la conscience est encore insuffisante, n'est pas heureuse.

Ce n'est que par une illusion rétrospectivequ'elle peut sembler telle, parce qu'elle reste synonyme d'irresponsabilité.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles