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Peut-on être maître de soi ?

Publié le 31/08/2004

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Autrement dit, je lis dans ma conscience à livre ouvert. La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une vérité reconnue par elle avec évidence comme telle.

[On est dépassé par ce que l'on est soi-même. Une grande partie de notre vie psychique nous échappe. La conscience n'est pas aussi claire et autonome qu'on veut bien le dire. Quant à la volonté, nul ne sait ce qui la détermine. On ne choisit pas d'éprouver tel sentiment, de penser ce que l'on pense.]

La conscience n'est pas l'essence de l'homme Pour Descartes, il ne fait aucun doute que tout ce que je saisis de «façon claire et distincte«, c'est-à-dire en conscience, est réel.  Nietzsche et Freud ont ruiné cette certitude.C'est se voiler la face que de croire que l'on peut être maître de soi. Tout nous montre, au contraire que l'on est dépendant de processus inconscients, organiques, psychiques sur lesquels nous n'avons aucune emprise. Il est donc bien difficile de prétendre être maître de soi, puisque l'on ignore ce qui nous pousse à être ce que l'on est.

  • I) On peut être maître de soi.

a) Etre sage, c'est se maîtriser. b) Notre volonté est infinie. c) Connaissance de soi et maîtrise de soi.

  • II) On ne peut pas être maître de soi.

a) La conscience n'est pas l'essence de l'homme. b) La volonté est une notion vide de sens. c) On ne se choisit pas.

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« extérieur, je quitte le domaine de la certitude.Seule la transparence de la conscience avec elle-même ouvre la sphère de la certitude.

Autrement dit, je lisdans ma conscience à livre ouvert.

La certitude n'est jamais que l'adhésion de la conscience à une véritéreconnue par elle avec évidence comme telle. [On est dépassé par ce que l'on est soi-même.

Une grande partie de notre vie psychique nous échappe. La conscience n'est pas aussi claire et autonome qu'on veut bien le dire.

Quant à la volonté, nul ne sait ce qui la détermine.

On ne choisit pas d'éprouver tel sentiment, de penser ce que l'on pense.] La conscience n'est pas l'essence de l'hommePour Descartes, il ne fait aucun doute que tout ce que je saisis de«façon claire et distincte», c'est-à-dire en conscience, est réel.Nietzsche et Freud ont ruiné cette certitude. « Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'estsuffisamment important, parce que ta conscience te l'apprendrait alors.Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tuadmets, avec une parfaite assurance, que cela ne s'y trouve pas.

Tuvas même jusqu'à tenir « psychique » pour identique à « conscient »,c'est-à-dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentesqu'il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus dechoses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience.

Tu te comportescomme un monarque absolu qui se contente des informations que luidonnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers lepeuple pour entendre sa voix.

Rentre en toi-même profondément etapprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vastomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir.C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi.Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir, que la vie instinctivede la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et queles processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et nedeviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent àaffirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison ».

FREUD, « Essais de psychanalyse appliquée ». Freud va être amené à concevoir que bon nombre de maladies, mais aussi d'actes quotidiens s'expliquent sil'on admet l'hypothèse de l'inconscient.

Il y aurait en nous u « réservoir » de forces et de désirs (ou pulsions)dont nous n'aurions pas conscience, mais qui agiraient sur nous..

Pour le dire brutalement, en ce sens,l'homme n'agirait pas (ne choisirait pas ses actes e toute connaissance de cause, dans la clarté), mais seraitagi (c'est-à-dire subirait, malgré lui, des forces le contraignant à agir) : il ne serait pas « maître dans sapropre maison », il ne serait pas maître de lui.Empruntons à Freud un exemple simple.

Un président de séance, à l'ouverture dit « Je déclare la séancefermée » au lieu de dire « Je déclare la séance ouverte ».

Personne ne peut se méprendre sur ses sentiments; il préférerait ne pas être là.

Mais ce désir (ne pas assister au colloque) ne peut s'exprimer directement, car ilheurterait la politesse, les obligations sociales, professionnelles, morales du sujet.

Notre président subit doncdeux forces contraires : l'une parfaitement en accord avec les obligations conscientes, l'autre qui ne l'est paset qui ne peut s'exprimer directement, ouvertement.

Il y a donc conflit, au sein du même homme, entre undésir conscient, conforme aux normes morales et un autre désir plus « gênant ».

Or, dans notre exemple, cesecond désir, malgré la volonté de politesse du président, parvient à s'exprimer, mais de façon détournée,anodine : on dira que « sa langue a fourché ».Ici, l'exemple est simple dans la mesure où le président a sans doute parfaitement conscience qu'il ne veutpas être là.

Mais dans bon nombre de cas, quand ma langue fourche, je ne sais pas pourquoi, c'est-à-dire quej'ignore moi-même ce qui me pousse à dire tel mot plutôt qu'un autre.

Or pour Freud le cas est exactementidentique et s'interprète de même, comme le conflit entre deux désirs dont l'un est gênant et peut être ignorépar le sujet.

Il n'y a pas d'actes innocents ou anodins.

Tous sont révélateurs d'un affrontement en moi dedeux forces.L'hypothèse Freudienne de l'inconscient revient à dire que bon nombre d'actes « normaux » (oubli, actesmanqués, rêves), mais aussi « maladifs », pathologiques (névroses, psychoses, obsessions) s'expliquent engros selon le même schéma.

L'individu subirait un conflit psychique (dans son âme), conflit parfoisextrêmement violent entre les normes conscientes (morales, esthétiques, sociales) et des désirs quibousculent et négligent ces règles.

Ce second groupe de désirs, le sujet les trouverait, s'il en avaitconscience, tellement monstrueux, qu'ils ne peuvent parvenir à la conscience que sous une forme voilée,. »

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