Devoir de Philosophie

Peut-on faire plus que son devoir ?

Publié le 27/02/2008

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Faut-il se soumettre sans conditions à l?interdiction de mentir et dire à un meurtrier qui poursuit un de nos amis qu?il s?est réfugié dans une maison voisine ? Pour B. Constant, la règle morale doit être subordonnée à la considération des conséquences de son application. Pour Kant, la véracité (l?intention de dire la vérité) est un devoir en soi. Toute exception met la règle de véracité en contradiction avec elle-même, c?est-à-dire nie sa valeur de règle. J. P. Sartre présente un autre exemple de conflit moral, celui d?un jeune homme partagé entre le devoir patriotique, qui lui commande d?abandonner la France occupée pour rejoindre les Forces Françaises libres, et le devoir filial, en vertu duquel il doit rester auprès de sa mère et l?aider à vivre (cf. L?existentialisme est un humanisme). Il y a la possibilité pour l?homme d?enfreindre une interdiction, d?aller au-delà du devoir institué, s?il pense que son penchant, lors d?une situation, est plus honorable.

« exception met la règle de véracité en contradiction avec elle-même, c'est-à-dire nie sa valeur de règle.

J.

P.

Sartre présente un autre exemple de conflit moral, celui d'un jeune homme partagéentre le devoir patriotique, qui lui commande d'abandonner la France occupéepour rejoindre les Forces Françaises libres, et le devoir filial, en vertu duquel ildoit rester auprès de sa mère et l'aider à vivre (cf.

L'existentialisme est un humanisme ).

Il y a la possibilité pour l'homme d'enfreindre une interdiction, d'aller au-delà du devoir institué, s'il pense que son penchant, lors d'unesituation, est plus honorable.

III.

Confirmation de la faiblesse de l'impératif catégorique a.

La réflexion kantienne sur les fondements de la moralité, aussi éclairante et rigoureuse soit-elle, permet-elle pour autant de lever toutes lesdifficultés et de résoudre tous les conflits et embarras de notre vie moralequotidienne? Il est permis d'en douter.

Aujourd'hui, par exemple, les choixauxquels se trouvent parfois confrontés médecins et savants, compte tenudes développements récents de la recherche biomédicale, posent desproblèmes qu'on peut difficilement résoudre a priori, en appliquantmécaniquement des principes incontestables.

Une approche utilitaristel'emportera parfois sur une position de principe: toutes les personnes doiventêtre tenues pour des fins en soi; néanmoins, en cas de choix forcé - greffed'organe par exemple - le médecin sera tenté de donner la priorité à unmalade jeune et vigoureux.

On le voit, ni les conflits de devoir, ni lesinterprétations fallacieuses ou perverses de la loi, ne peuvent être écartés une fois pour toutes.

Bien au contraire,les progrès de la science et des techniques nous mettent chaque jour en face de nouvelles responsabilités et denouveaux devoirs plus souvent incompatibles que conciliables.

b.

Selon Hans Jonas dans le Principe de responsabilité , la technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain.

La technique a considérablement augmentée la portée de l'agir humain.

La portée causale débordetout ce que l'on a connu autrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourrafaire à l'avenir n'a pas d'équivalence par le passé.

Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.

L'éthique antique estinopérante à l'heure de la technique.

Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dansquelques centaines d'années.

L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêchesabusives, de la disparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à long terme sont incertains.

Leprincipe responsabilité voudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes au profit des hypothèsesoptimistes.

Le mal est toujours certain.

Le principe responsabilité dit « Agis de telle façon que les effets de tonaction soient compatible avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.

» Il s'agit d'un droit àl'existence d'une vie pas encore actuelle.

Ce principe est programmatique, il vise quelque chose qui ne s'est pasencore produit.

L'homme s'est vu remettre une essence, il en est responsable.

Il n' y a donc pas d'échappatoire ànotre responsabilité face au développement technique.

Il faut donc une préscience, une anticipation.

Il faut unemétaphysique que n'a pas encore la science.

Le principe responsabilité pressent l'impossible, il veut le limiter.

Il doitaller au devant des abus.

Tous les possibles demeurent une fois que l'action s'est produite.

Il faut que lesconséquences des actions soient voulues.

Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que lesconséquences soient voulues.

Il faut donner à l'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe deses réalisations.

Car la réalité humaine correspond à quelque chose de non- voulu.

L'agir a pris des dimensionscosmologique.

La menace des civilisations technologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'hommecomme elle domine la nature.

C'est l'étant dans sa totalité qui est menacé.

Conclusion En se retirant des conceptions attribuant à l'homme le devoir d'être une image ou un reflet de perfection, en luiaccordant la possibilité d'agir de son propre chef, on entre plus dans la dimension de la moralité et des devoirsqu'elle implique.

Faire plus que son devoir relève de la liberté humaine, en tant qu'elle est consciente et qu'elleréfléchit la vie.

Certaines situations prouvent bien, comme on l'a vu, que le devoir reste une tâche à jamaisinaccomplie, et qu'elle nécessite bien des retours sur elle-même pour être mise à profit d'une existence humainedigne.

Une nouvelle philosophie de la nature : le principe de responsabilité□ Le philosophe et théologien allemand Hans Jonas (1903-1993), envisageant les conditions nouvelles imposées àl'action humaine par les transformations de l'environnement, a proposé une éthique de la responsabilité envers lesgénérations futures, destinée à guider l'intervention technique de l'homme sur la nature.. »

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