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Peut on se fier aux évidences ?

Publié le 07/12/2005

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TransitionToutefois, l'acte de reconnaître l'évidence n'est pas du tout un acte simple. On peut donc se demander si l'acte de reconnaissance de l'évidence n'est pas ambigu et générateur d'erreur. Le critère cartésien est-il toujours suffisant ? Il n'est que de considérer la diversité des témoignages. Certes, ils sont d'origine sensible et non pas manifeste à un esprit attentif, comme le veut Descartes. Toutefois, la certitude de l'esprit pose problème.B. Antithèse : on ne saurait se fier à l'évidence : sa subjectivitéComment se fier à l'évidence ? L'évidence, c'est la présence pour la conscience de la vérité en personne mais nous pouvons penser être dans l'évidence et néanmoins nous trouver dans l'erreur. Ici, Leibniz fait intervenir une critique célèbre de l'évidence : Descartes a logé, dit Leibniz, la vérité à l'hostellerie de l'évidence, mais il a négligé de nous en donner l'adresse.

• Est-il possible et légitime d'accorder sa confiance à l'évidence, c'est-à-dire, stricto sensu, à ce qui s'impose à l'esprit avec une telle force qu'il n'est besoin d'aucune autre preuve pour accéder à la vérité ? Évidence vient du latin videre, voir, et désigne ce qui se manifeste avec une telle transparence que nous le voyons littéralement.  • Peut-on accorder sa confiance à ce qui entraîne immédiatement l'assentiment de l'esprit ? L'évidence ne peut-elle être trompeuse dans la mesure où elle apparaît comme un critère bien subjectif de vérité ? L'évidence, c'est une présence, certes, mais de quoi exactement ? Si elle signifie le clair et le distinct, ces derniers sont-ils réellement marques de vérité ? Tel est l'un des problèmes essentiels. Et si le clair et le distinct étaient trompeurs, et ce en raison de leur dimension subjective ?  • L'enjeu de la question, ce qu'elle enveloppe pour nous de décisif, nous apparaît manifeste : la confiance en l'évidence peut nous conduire à commettre des fautes graves et à marcher contre la vérité. L'acte de reconnaître l'évidence n'est-il pas gros de périls multiples ? Évidence et vérité finissent-elles vraiment par se confondre ? Selon la réponse apportée, notre méthode pour chercher le vrai sera de style bien différent.  

« géométrie, limitée à la considération des figures dans l'espace, "exerce l'entendement en fatiguant beaucoupl'imagination".

Enfin l'algèbre, outre qu'elle traite de "matières fort abstraites qui ne semblent d'aucun usage", esttrop dépendante des règles et des chiffres pour ne pas être parfois confuse et obscure.

Il suffit de tirer de ces troisdisciplines un petit nombre de règles pour établir une méthode universelle de la vérité qui servira en tous les cas, àla condition qu'on s'attache à les respecter scrupuleusement.

La première règle est celle de l'évidence : "ne recevoirjamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle".

Pour cela il faut éviter la précipitationet la prévention.

La précipitation est une impatience qui nous fait juger ou conclure trop tôt ; et la prévention estun parti pris ou un préjugé qui fait obstacle à la considération rationnelle d'un problème, ou encore une dispositiond'esprit affective ou sentimentale qui nous pousse sans raison d'un côté plutôt que de l'autre, avant même que nousayons soigneusement examiné la question.

Cette première règle revient à n'admettre que ce qui se présente "siclairement et si distinctement à mon esprit que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute".

La deuxièmerègle est une règle de division ou d'analyse.

Pour chaque problème donné, il convient de le diviser en ses partiesélémentaires.

La difficulté apparente se résorbe lorsque la complexité est soumise au traitement de l'analyse, c'est-à-dire divisée en parties distinctes les unes des autres.

Cette deuxième règle prescrit de "démonter" les données duproblème, afin de le "mettre à plat" pour distinguer clairement et distinctement ses parties élémentaires.

La troisièmerègle est celle de l'ordre.

Il faut apprendre partout et toujours à conduire par ordre ses pensées.

Pour cela, ilconvient de commencer par les choses les plus faciles et les plus simples à connaître, pour s'élever ensuite pardegrés successifs vers les plus compliquées.

Si l'ordre est respecté, la progression du simple vers le complexe sefera sans difficultés.

Ce respect de l'ordre est capital : si d'aventure il ne s'en trouve pas naturellement entre deuxparties d'un problème, il faudra en supposer un pour ne pas rompre l'enchaînement logique de la réflexion.

Cettetroisième règle succède logiquement à la deuxième, comme opération de synthèse qui reconstruit avec ordre etlogique ce que la règle d'analyse nous prescrivait de "démonter" ou d'analyser.

Enfin, la quatrième règle est celle dela vérification.

Il s'agit de passer en revue les opérations antérieures pour s'assurer de n'avoir rien oublié.

Tout ceque nous pouvons connaître se laisse ainsi ramener au traitement de ces quatre opérations simples qui ne laissentaucune place à l'erreur. TransitionToutefois, l'acte de reconnaître l'évidence n'est pas du tout un acte simple.

On peut donc se demander si l'acte dereconnaissance de l'évidence n'est pas ambigu et générateur d'erreur.

Le critère cartésien est-il toujours suffisant ?Il n'est que de considérer la diversité des témoignages.

Certes, ils sont d'origine sensible et non pas manifeste à unesprit attentif, comme le veut Descartes.

Toutefois, la certitude de l'esprit pose problème. B.

Antithèse : on ne saurait se fier à l'évidence : sa subjectivité Comment se fier à l'évidence ? L'évidence, c'est la présence pour la conscience de la vérité en personne mais nouspouvons penser être dans l'évidence et néanmoins nous trouver dans l'erreur.

Ici, Leibniz fait intervenir une critiquecélèbre de l'évidence : Descartes a logé, dit Leibniz, la vérité à l'hostellerie de l'évidence, mais il a négligé de nousen donner l'adresse.

Les critères cartésiens sont purement subjectifs.Dès lors, chacun peut loger son opinion à l'hôtel de l'évidence : l'un y logera ses préjugés, l'autre ses passions, letroisième ses habitudes.

Tous penseront être en droit de se fier à leur évidence alors qu'il s'agira de jugementsfaciles, rapides, de pensées purement conformes à la coutume et aux moeurs.

Où se trouve dès lors le fondementobjectif de la vérité ? On ne saurait se fier à un critère purement subjectif L'évident, c'est le transparent, mais letransparent peut nous égarer et nous induire en erreur.Peut-on se fier à l'évidence ? Il est intéressant de mieux comprendre la démarche de Leibniz, quand il critiquel'évidence de Descartes.

Puisque l'évidence est un caractère subjectif et variable selon les esprits, puisqu'elle peutengendrer des chimères, alors il faut simplement déterminer des relations nécessaires poussant l'esprit à passerd'une proposition à une autre.

Alors que Descartes s'attache à l'évidence, à la démarche libre par laquelle l'esprithumain parvient à la vérité, Leibniz veut former des liaisons non contradictoires entre des termes donnés.

Ondiscerne ici deux voies possibles, l'une prenant en compte l'initiative spirituelle (Descartes), l'autre la formalisationlogique (Leibniz et les philosophes logiciens).. »

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