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Peut-on invoquer l'inconscient pour échapper à ses responsabilités ?

Publié le 16/07/2009

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Reformulation : Est-il possible, en fait et en droit, de faire appel à l'hypothése d'une vie psychique ignorée et active, pour fuir l'obligation morale d'assumer nos actes et leurs conséquences? Problème: D'un coté, s'il existe effectivement en nous, â notre insu, des pulsions qui cherchent et parviennent à s'exprimer à travers nos pensées et notre comportement, alors certaines des conditions de la responsabilité ne sont pas remplies, et notamment la possibilité de contrôler tout le processus qui conduit au passage à l'acte. Mais d'un autre côté, chacun d'entre nous est bien une seule et même personne, et doit se reconnaitre l'auteur de ce qu'il fait, quelle qu'en soit la teneur; l'inconscient serait alors un alibi trop facile pour se défaire de ce qui nous incombe pourtant. Le probléme tient à i'obscurité de certaines de nos motivations et aux conséquences que cela a pour la maîtrise de soi.

« nous en sommes bien les producteurs, même si nous avons du mal à nous comprendre nous-mêmes ou a admettreque des choses condamnables émanent ainsi de nous.

Il y a une unité du sujet au delà de nos incohérences, saufcas extrême de troubles mentaux graves.

A défaut de maitriser l'origine de nos pulsions, nous pouvons toujours nousen interdire la réalisation, ou du moins, leur offrir des substituts symboliques (dans l'art ou le sport, par exemple).Enfin, la morale et le système judiciaire ne sauraient admettre qu'on se dédouane de ses responsabilités eninvoquant l'inconscience.

Tout d'abord, les régies qu'ils posent doivent, pour être justes, s'imposer de manièreuniverselle ; or l'inconscient de chacun est strictement singulier, produit par son 'parcours personnel : l'invoquerreviendrait à faire valoir une régie tout à fait subjective, qui ne saurait être opposée à Ja nonne.

Certes, lorsqu'ilfaut juger quelqu'un, son histoire, sa personnalité, les circonstances de ses actes sont examinées, et permettent defournir, le cas échéant, des circonstances atténuantes ; ainsi en va t-il des pulsions qui peuvent pousser au crimepassionnel.

Cependant, à moins d'avoir affaire à un fou, qui a perdu tout sens de la réalité, la personne est malgrétout tenue pour responsable, et condamnée en conséquence, car l'inconscient ne suffit pas à détruire touteconscience (psychologique et morale) et toute liberté.

Si nous ne choisissons pas d'éprouver tel désir ou tellecrainte, nous sommes en revanche capables, en principe, de ne pas y céder. En dernier lieu, le statut de l'inconscient demeure problématique.

Il ne s'agit pas d'une réalité empirique, dont lepouvoir causal pourrait être observé.

En dépit des efforts de Freud.

il reste une hypothèse éclairante, et non unedonnée scientifique irréMable.

Difficile dès lors d'affirmer avec certitude qu'il est à l'origine de tel acte ou trait depersonnalité.Toutefois, le projet de la psychanalyse est-il de nous fournir une excuse universelle, d'autant plus efficace qu'elleest invérifiable? Synthèse Invitation à la prise de conscience. Bilan : Il est vrai que nous ne sommes pas entièrement transparents à nous-mêmes, et que bien des traits de notre pensée et de notre comportement sont difficiles à comprendre et à contrôler.

Mais cela ne nous autorise pas pourautant à rejeter hors de nous la responsabilité de ce que nous sommes. Redéfinition : l'inconscient n'est pas une entité toute puissante qui nous téléguiderait malgré nous, ni une pure fiction trop commode pour être honnête.

Il est une hypothèse pertinente, qui permet de donner sens à de nombreuxaspects de nous-mêmes, sans pour autant nous soumettre à un déterminisme implacable.

De son côté, laresponsabilité n'est pas l'illusion d'une conscience complètement dépossédée d'elle-même, ni le pouvoir sans réservede l'homme sur lui-même.

Elle est l'obligation, que nous avons à l'égard de nous mêmes et des autres, de prendre encharge ce que nous sommes, au delà de nos propres difficultés à nous comprendre. Solution: En forgeant le concept d'inconscient, en soulignant notre ignorance de nous mêmes, la psychanalyse n'entend pas justifier nos errances, mais nous inviter à un travail actif sur nous même.

Repérer les limites de notreconscience c'est du même coup s'efforcer de les repousser; chercher à mettre au jour des représentationsinconscientes, que notre histoire et ses traumatismes nous ont imposées, c'est tenter de s'en défaire ou de mieuxles accepter.

Une telle démarche ne ruine pas la notion de responsabilité, mais offre au contraire un moyen de mieuxnous assumer. Conclusion:Qui invoque l'inconscient n'échappe pas à ses responsabilités, mais se donne au contraire le devoir de mieux seconnaître pour maîtriser davantage son existence.. »

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