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Peut-on juger les opinions ?

Publié le 14/03/2004

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À chacun sa vérité disant le sophiste Protagoras => Il n'y a que des opinions ou croyances ; à la question : « prouve ta preuve » il ne peut y avoir de réponse ; donc toutes les croyances et opinions se valent ; celles qui l'emportent à tel moment bénéficient de circonstances favorables qui l'effet de rapport de forces et d'intérêts favorables. Donc on ne peut juger des opinions qu' en opposant d'autres opinions ; les unes et les autres l'emportent provisoirement tour à tour au grès des circonstances, de l'habileté rhétorique de ceux qui les défendent.1-2 La vérité objective existe : c'est la vérité scientifique. Le scepticisme est stérile et contradictoire : il prétend récuser la vérité, mais il affirme sa réfutation comme une vérité ; d'autre part il ne peut plus rien connaître, ni même penser et dire, car toute pensée de connaissance s'exprime comme vérité, refuser celle-ci, c'est vider de sens tout discours de connaissance. Les sciences ont fait la preuve pratique de leur fécondité et de celle de leurs critères rationnels (non-contradiction) : la logique formelle et l'expérience objective et rigoureuse reproductible.1-3 L'opinion est anti-scientifique ; elle doit être combattue au nom de la vérité scientifique pour le développement des connaissances et du pouvoir de l'homme sur le monde. « L'opinion pense mal, elle ne pense pas » disait Bachelard. Toute idée qui ne peut ou ne veut pas se soumettre au contrôle de l'expérience rigoureuse (quantitative) doit être bannie du domaine de la connaissance. Si elle se prétend une vérité, elle est alors une illusion et c'est l'illusion et non l'erreur qui est le plus grand obstacle de la recherche de la vérité.1-4 Transition : Mais y a t-il une vérité morale et politique, ce que déjà contestait Aristote ?

« : la logique formelle et l'expérience objective et rigoureuse reproductible. 1-3 L'opinion est anti-scientifique ; elle doit être combattue au nom de la vérité scientifique pour le développementdes connaissances et du pouvoir de l'homme sur le monde.

« L'opinion pense mal, elle ne pense pas » disaitBachelard.

Toute idée qui ne peut ou ne veut pas se soumettre au contrôle de l'expérience rigoureuse (quantitative)doit être bannie du domaine de la connaissance.

Si elle se prétend une vérité, elle est alors une illusion etc'est l'illusion et non l'erreur qui est le plus grand obstacle de la recherche de la vérité. 1-4 Transition : Mais y a t-il une vérité morale et politique, ce que déjà contestait Aristote ? et dans ce domaine,dans ce cas, toutes les idées ne seraient-elles pas de simples opinions et ne se vaudraient-elles pas, ce qui nousinterdirait de les juger ? 2) Dans le domaine pratique. 2-1 Il n'y a pas de vraie morale ni de vraie politique.

La morale et la politique ne concernent pas une réalitéobjective mais une réalité imaginaire désirable et , sur ce plan les individus ont forcément des valeurs et des intérêtsdifférents : Certains préfèrent l'honneur et d'autre la liberté, d'autre encore la liberté aux dépens de l'égalité ; cesvaleurs apparaissent souvent contradictoire et aucun raisonnement universellement valide ne peut prétendreordonner d'une manière universelle le jeu chaotique et complexe de ces valeurs (exclusive, compromis etc..).

C'est àchacun d'apprécier de part la joie ou la souffrance qu'il éprouve ce qui vaut comme idéal et valeur pour lui.

Lesvaleurs collectives ne représentent que des coalitions instables de sensibilités et d'intérêts partagés, mais cescoalitions s'imposent toujours contre d'autres jusqu'au prochain basculement du rapport des forces ; c'est pourquoila démocratie a instauré la possibilité de l'alternance politique.

Donc nous ne pouvons juger des opinions que d'unpoint de vue personnel et donc non-valable pour les autres.

Et tout jugement prétendument objectif porte atteinteau respect que l'on doit aux autres, à la valeur de leur sensibilité singulière et au sentiment de leur dignité. 2-2 Mais il y a des critères pragmatiques.

Deux critères, valant universellement pour toutes les sociétés humaines,peuvent être avancés : la recherche de la réciprocité dans les échanges, indispensable à toute solidarité et le refusde la domination et de la violence physique et morale (psychologique) pour régler les conflits d'intérêts et de valeurspersonnelles afin de préserver l'ordre public et la possibilité même du lien social.

Sur le plan politique ces exigencesmorales impliquent la démocratie politique comme régime le plus pacifique et non-violent possible (le plus mauvaisdes régimes à l'exception de tous les autres) et le libéralisme économique et social régulé.

Donc il est non seulementpossible, en démocratie libérale de juger des opinions morales mais c'est un devoir de les combattre, dès lorsqu'elles mettent en cause l'égalité dans les libertés fondamentales, l'ordre public et la solidarité (racisme, sexisme,intégrisme, intolérance etc..) 2-3 Les opinions religieuses et métaphysiques se présentent comme des vérités ou croyances vraies mais sanspreuves car elles sont objectivement invérifiables (voir plus haut) ; elles sont donc des illusions qui visent à affirmercomme réel ce qui n'est que l'expression de nos valeurs pratiques, de nos espérances et de nos désirs individuels etcollectifs ; (Dieu, la survie après la mort, la volonté et les commandements de Dieu, la liberté comme absolu pouvoirsur soi, le sens de la vie humaine et du monde etc..).On ne peut juger ces opinions en tant qu'elles se présentent comme de simples opinions personnelles qu'au nom deleurs conséquences pratiques éventuelles sur les autres (voir 2-2), mais quand elles prétendent être des véritésabsolues et sacrées, alors elles présentent un danger d'intolérance et de fanatisme violents qu'il faut combattre aunom des droits universels de l'homme. 2-4 Transition : Mais alors comment concilier la tolérance et l'esprit critique ? 3) Tolérance et jugement critique. 3-1 La notion de tolérance est pour le moins ambiguë. 3-1-1 Les sens de la notion de tolérance.

Au sens premier elle signifie la possibilité accordée de déroger à une loichargée de sanctionner un comportement coupable ou l'expression d'une idée interdite.

Cette dérogation ne lesréhabilite en rien; il ne fait que suspendre la sanction, pour des raisons d'opportunité tactique.

En cela, la tolérancene reconnaît pas la liberté publique de croire et d'agir; elle fait en permanence peser une menace sur le coupable etpeut à chaque instant être suspendue.

Elle reste à la discrétion de celui qui exerce le pouvoir et constitue pour luiun moyen de pression visant à obtenir du ou des coupables certains services ou certains avantages, ne serait-ceque celui, politique, de les désigner à la vindicte publique.

Mais, progressivement, l'exception s'institutionnalise ettend à devenir la règle: le pluralisme des comportements et des idées, dans les limites de l'ordre public, est nonseulement toléré mais revendiqué comme constitutif de la liberté individuelle.

Le sens de la tolérance change alors ettend à se confondre avec l'interdiction, au moins éthique, sinon juridique, de réprimer l'expression des idées et descroyances. 3-1-2 En un deuxième sens, la tolérance s'identifie à la liberté de penser et d'agir des personnes lorsque celan'implique aucune violence physique ou morale vis à vis des autres: Il est interdire d'interdire un acte ou une idéenon-violents; tel semble être l'impératif éthique et juridique de la tolérance, aujourd'hui.

Sur quel fondement repose-t-il? Sur celui de la liberté et du droit de chacun à pratiquer les croyances de son choix, dès lors qu'il n'y a plus devérité uniforme possible, en un monde où elle n'est pas donnée aux hommes par le biais d'une religion unique ou de la. »

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