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Peut-on légitimement instituer une langue universelle ?

Publié le 26/02/2004

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langue
Le mot nous est donné par la choseSi, comme le pense Platon, la nature de la chose nous donne le nom qui doit l'exprimer, toute confusion de sens devient impossible. Il ne resterait alors plus au législateur avisé qu'à reconnaître quel est le mot juste qui correspond à cette chose et à construire des lois du discours qui devront être universellement respectées.Une langue est fondée sur la raison, qui est universelle Avec Descartes et l'époque moderne, il ne s'agit plus de retrouver une langue mythique qui aurait existé avant Babel, mais de construire une langue idéale, fondée sur des rapports logiques entre, d'une part, les mots et les choses qu'ils désignent et, d'autre part, les idées elles-mêmes. Une telle langue idéale serait composée d'un vocabulaire et d'une grammaire identiques pour tous, car conformes aux lois universelles de la raison.La langue peut être une convention universelle Saussure, la fin du XIXe siècle, montre que tout signe est arbitraire, c'est-à-dire que le rapport entre le mot et la chose signifiée est purement conventionnel. Dans ce cas, pourquoi ne pas imaginer une convention portant sur le vocabulaire et sur la grammaire, de laquelle naîtrait une langue universelle ? C'est ce qui a été tenté par Zamenhof, qui inventa une langue internationale conventionnelle, l'espéranto, à partir des racines des langues indo-européennes.  Chacun utilise la langue à sa manièreLa linguistique contemporaine établit une distinction entre le langage, code conventionnel abstrait, et la langue, actualisation particulière de ce code. Établir un code linguistique conventionnel ne suffit pas: encore faut-il qu'une langue soit parlée, c'est-à-dire qu'un individu utilise ce code pour former des phrases ayant un sens. Sans cette intervention d'un psychisme particulier, le code de la langue ne sert à rien.


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