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Peut-on s'opposer a la raison ?

Publié le 31/03/2005

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  La raison constitue la faculté que possède l'homme pour relier entre elles des pensées, des idées, de sorte à consituer un raisonnement cohérent qui a pour fin la maîtrisede l'objet pensé, que cette maîtrise prenne la forme de la pensée ou de la technique. Or, il est possible de se révolter contre cet usage de notre esprit, si l'on estime que la maîtrise technique est une mauvaise chose, ou si l'on pense que l'accèd à la vérité constitue une chimère à laquelle il n'est pas sérieux de consacrer son temps. Or, se révolter contre la raison, n'est-ce pas se retourner contre cela même qui constitue l'homme comme homme ? Et n'est-ce pas, surtout, contradictoire, avec l'acte même de se révolter, cet acte, pour se justifier, devant précisément en passer par la raison ? Peut-on donc s'opposer contre cela même par quoi est possible toute position d'une opposition ?     I. La misologie, ou haine de la raison : la vérité est une vaine chimère   La critique de la misologie se trouve chez Platon (Phédon, 89c-91c) : la misologie, c'est la haine des raisonnements, en tant que la confiance que l'on a pu avoir en la raison a été trahie par l'incapacité de celle-ci à me faire accéder à une vaine vérité. Or, précise Platon, la misologie est le fait d'individus qui ne savent pas en user avec les choses de l'intelligence : si l'on trouve la bonne voie, c'est-à-dire la bonne méthode de raisonnement, on peut parfaitement parvenir à une vérité absolue : Platon oppose la science dialectique à la controverse sophistique.     II. La raison est ce par quoi l'homme de la nature se fourvoie de cette naturalité   Chez Rousseau, la raison constitue une faculté naturelle à l'homme qui, à l'état de nature, reste en puissance, au sens où elle n'est pas développée.

La raison constitue la faculté que possède l'homme pour relier entre elles des pensées, des idées, de sorte à consituer un raisonnement cohérent qui a pour fin la maîtrisede l'objet pensé, que cette maîtrise prenne la forme de la pensée ou de la technique. Or, il est possible de se révolter contre cet usage de notre esprit, si l'on estime que la maîtrise technique est une mauvaise chose, ou si l'on pense que l'accèd à la vérité constitue une chimère à laquelle il n'est pas sérieux de consacrer son temps. Or, se révolter contre la raison, n'est-ce pas se retourner contre cela même qui constitue l'homme comme homme ? Et n'est-ce pas, surtout, contradictoire, avec l'acte même de se révolter, cet acte, pour se justifier, devant précisément en passer par la raison ? Peut-on donc s'opposer contre cela même par quoi est possible toute position d'une opposition ?

« Chez Rousseau, la raison constitue une faculté naturelle à l'homme qui, àl'état de nature, reste en puissance, au sens où elle n'est pas développée.Mais les potentialités rationnelles se développent lorsque l'homme accède àl'état social, car il est amené à comparer les choses les unes aux autres en vue de leur utilisation, et à se comparer aux autres à ses autres congénères, en vue de la considération sociale.

Or, pour Rousseau, ces deux attitudes nesont propres qu'à importer le trouble dans l'âme humaine, qui ne peut plusretrouver son harmonie originelle.

A la raison, il faut donc opposer lesentiment.

III.

Pourtant, il est contradictoire de s'opposer à la raison : car sansraison, il n'y a plus de pensée, et sans pensée, il n'y a plus même depossibilité de s'opposer à quoi que ce soit La critique de toute opposition possible à la raison se trouve chez Aristote(Métaphysique , livre Gamma) : le principe ultime de la raison, c'est le principe de non-contradiction, selon lequel A ne peut être et ne pas être en mêmetemps et sous le même rapport.

Ce principe est utilisé à partir du moment oùl'on énonce un point de vue sur le réel.

Or, s'opposer à la raison, c'est-à-direproduire un discours visant à justifier cette opposition, c'est faire usage de ceprincipe, donc faire un usage de sa raison : on ne peut donc s'opposer à la raison, sans entrer en contradiction avec son propre acte d'opposition.

Sa formule est : « Une chose ne peut pas, en même temps, être et n'être pas » ou encore « A n'est pas non A ».Aristote a donné de ce principe la définition suivante : « Un même attribut ne peut pas être affirmé et nié d'unmême sujet en même temps et sous le même rapport.

» Par exemple, o ne peut pas dire à la fois d'une plante qu'elleest verte et qu'elle n'est pas verte.Le principe de Contradiction n'est que la forme négative du principe d'identité.

Aristote l'énonce ainsi : « Il estimpossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas au même sujet sous le même rapport.

»Parexemple, le cheval d'Henry IV ne peut pas être à la fois blanc et non blanc.

Le principe.

Ou bien il pleut, en cemoment, ou il ne pleut pas.

Le principe du tiers exclu élimine une troisième éventualité.

Conclusion -Nous avons de bonnes raisons de nous opposer à la raison : doute concernant l'accès possible à la vérité, etconséquences néfastes de l'activité technique et de l'attitude à se comparer sans cesse aux autres.-Néanmoins, la raison constitue précisément la première vérité indubitable que l'on puisse avoir, sans quoi l'on nesaurait jamais être cohérent avec nous-mêmes, dans notre propre usage du langage.-Nous ne pouvons donc nous opposer à la raison ; par contre, nous pouvons nous opposer à certains usages de la raison.

Mais la raison n'est pas elle-même responsable de l'usage que l'on peut en faire, d'où la nécessité d'unemorale qui nous apprenne à nous servir de la raison en vue du bien.. »

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