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Peut-on parler d'une loi du plus fort ?

Publié le 07/10/2009

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> Intro :    La Fontaine disait dans Le Loup et l'Agneau, « La raison du plus fort est toujours la meilleure «. De plus, nous vivons dans un monde régit par de nombreuse lois. Il serait donc intéressant de se demander si la loi n'est pas faite dans l'intérêt de celui qui dirige, donc dans l'intérêt de plus fort. Pourtant, seule une minorité de personnes sont au pouvoir, et sont donc qualifiées de fortes, alors que la majorité se doit d'obéir au pouvoir. Il semblerait donc logique que la loi soit décidée dans l'intérêt des plus faibles, et non pas dans celui des plus forts. Finalement, il conviendrait donc de se demander si la loi ne va pas seulement dans l'intérêt de ceux qui l'ont faite, dans l'intérêt des gouvernants, donc dans l'intérêt des plus forts, en d'autres termes, existe-t-il une loi du plus fort ?    > I- les lois sont faites dans l'intérêt du plus fort.    A travers le monde et à travers l'histoire, nous pouvons remarquer qu'un grand nombre lois régissent notre vie : les lois naturelles ( loi de la gravité par exemple ) ou encore la loi d'une société. Ce qu'on appelle la loi dans une société, ce sont les règles promulguées par un dirigeant, que tout individu se doit de suivre et dont la transgression est punie. La loi se devrait donc d'être juste envers chaque individu, puisque chacun doit la respecter, et ne devrait avantager personne, ni celui qui l'a faite, ni aucune catégorie sociale, ni aucune autre personne. La loi devrait mettre à égalité tous les individus d'un même ensemble et ne pas faire de différence entre forts et faibles ( selon la Déclaration universelle des droits de l'homme, en 1948, « Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi « ). Pourtant, s'il y a toujours des forts et des faibles dans les sociétés, c'est bien parce que la loi n'est pas faite équitablement. Si elle l'était, tout le monde serait au même niveau et il n'existerait donc plus de forts ni de faibles. Il paraît donc évident, face à cela, que la loi puisse avantager, ne serait-ce qu'un minimum, une certaine catégorie de personnes : les forts. Les plus forts veulent toujours que leur loi s'impose ; ceux qui accèdent au pouvoir sont considérés comme forts ( un président ou un roi par exemple ) puisque ce sont eux qui dirigent, ce sont eux qui possèdent le pouvoir. Ils vont être à l'origine des lois qui, logiquement, ne vont pas aller contre eux. Ces lois vont donc aller dans l'intérêt du dirigeant et des siens. C'est ce qu'on peut le voir dans le mythe de Gygès : à partir du moment où le berger s'empare de l'anneau, il est en possession d'un pouvoir ( celui de disparaître ) qui le rend extrêmement puissant. Il va par la suite se servir de cette force pour tuer le roi, s'emparer du trône, et gouverner à sa guise. Il se sera donc servit de cette supériorité dans son intérêt. Il était le plus fort et il s'est imposé. De même que dans certains régimes comme les dictatures, les tyrannies : dans les Monarchies Absolues de Droits Divins, le roi détient soi-disant, ses pouvoirs de Dieu ; il est donc le plus fort, possède tous les droits et va gouverner de manière injuste dans son propre intérêt sans se soucier de son peuple. Les pouvoirs et droits appartiennent à une seule et même personne, qui va gouverne selon ses idées, en n'acceptant pas l'opposition ; il va donc gouverner selon la loi du plus fort. De plus, l'injustice existe bien partout dans le monde. Tous les êtres ne sont pas à égalité : il y a des forts et des faibles. On peut illustrer cela par l'exemple du réseau trophique : les plus faibles sont en bas de la chaîne alimentaire, les plus forts comme les grands prédateurs, au-dessus, survivant grâce aux faibles. L'injustice est partout, depuis toujours. Il doit certainement exister une loi du plus fort, au vu de toutes les inégalités que l'on peut constater sur terre : par exemple, certains meurent de faim alors que d'autres ont tendance à gaspiller ce que certains n'ont pas. Certains ont tout alors que d'autres n'ont rien. Les plus forts font régner leurs lois, calculent en fonction de leurs intérêts. Un exemple de loi du plus fort : la condamnation de Socrate ; ce qu'il pensait dérangeait les dirigeants, ils l'ont donc condamné à mort parce que les idées qu'il véhiculait n'allait pas dans leur intérêt et pouvait même peut-être se retourner contre eux à un moment. Ils avaient le pouvoir de le faire taire, ils s'en sont servi.Tous les hommes sont à la base égaux, pourtant, le monde, la société telle qu'elle est depuis quelques temps nous prouve bien qu'il existe malheureusement un loi du plus fort. Hitler était persuadé qu'il existait une race supérieure à une autre, ici les aryens considérés comme meilleurs que les juifs. Il a utilisé son pouvoir et cette prétendue supériorité aryenne pour commettre le génocide juif pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le même sort était réservé aux handicapés, qu'ils soient physiques ou mentaux : ils n'avaient pas les mêmes « aptitudes «, ils étaient donc faibles et ont été tout comme les juifs, massacrés. A cela, il faut en plus se rendre à une évidence : la monde juste, le monde idéal comme l'imaginait Platon ou Socrate n'existe pas. Les inégalités font partie de notre quotidien, les forts gouvernent les plus faibles en pensant tout d'abord à eux. Mais puisqu'il y a des forts et des faibles, il semblerait logique que ce soient les plus forts qui gouvernent, qui fassent les lois, puisqu'ils sont, par définition, supérieurs aux autres, comme le dit Calliclès : « La justice consiste en ce que le meilleur ait plus que le moins bon et le plus fort plus que le moins fort. Partout il en est ainsi, c'est ce que la nature enseigne, chez toutes espèces animales, chez toutes les races humaines et dans toutes les cités. «. Il fait ici l'apologie de la loi du plus fort. C'est aussi la position de Thrasymaque dans La République, de Platon. Pour lui, tout gouvernement doit faire dans son intérêt propre, il faut gouverner dans l'intérêt du gouvernant. Les lois vont être faites par celui qui gouverne dans son intérêt avant tout. Le plus fort est le meilleur, il ne peut se tromper, il ne peut donc faire de mauvaises lois.Platon et Socrate recherchent la meilleure façon de gouverner, mais aucun régime politique n'est parfait. Ils se représentent un idéal, avec la justice et la paix, mais c'est un idéal d'une part difficile à atteindre et d'autre part qui ne peut pas durer, qu'il faudra toujours reconquérir, toujours mériter.  >Il y a donc bien des raisons de penser qu'il existe une loi du plus fort, puisque que l'homme qui gouverne propose d'abord des lois allant dans son intérêt. Pourtant, le but premier du dirigeant serait de faire des lois dans l'intérêt de ceux qu'il dirige. Il serait donc normal que les lois soient dans l'intérêt de la majorité plutôt que dans l'intérêt de la minorité dirigeante : cela voudrait-il que la loi du plus fort n'existe pas ?

« ceux qu'il dirige.

Il serait donc normal que les lois soient dans l'intérêt de la majorité plutôt que dans l'intérêt de laminorité dirigeante : cela voudrait-il que la loi du plus fort n'existe pas ? > II- la loi du plus fort n'existe pas. Tout d'abord, la loi du plus fort ne peut pas vraiment exister : il se peut que l'on soit plus fort, physiquement,intellectuellement ou par le pouvoir, que quelqu'un d'autre, mais on sera toujours plus faible par rapport à une autrepersonne ou à autre chose.

De plus, même si l'on peut considérer quelqu'un comme fort à un moment donné de savie, il arrivera forcément un jour où sa force va s'affaiblir, et où d'autres deviendront plus forts que lui.

C'est leproblème que pose la vieillesse, toute personne puissante va peu à peu perdre de sa force, physique ou mentale,avec l'âge, ou la maladie.

De plus, personne n'est infaillible, tout le monde à ses faiblesses, personne n'est parfait ;l'erreur est humaine, donc tout le monde peut à un moment ou à un autre, se tromper.

Le dirigeant qui sera dans cecas va décider une loi qui, au premier abord, lui semblera dans son intérêt, mais qui finalement, va se retournercontre lui.

Rousseau disait dans Du Contrat Social : « Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours lemaître, s'il ne transforme pas sa force en droit, et l'obéissance en devoir.

».

Donc on ne peut pas toujours être fortet supérieur aux autres.

On ne peut jamais faire régner la force très longtemps : il faut savoir faire des concessions,moduler son autorité sans quoi ce règne ne peut être qu'éphémère.

La force ne fait pas le droit : elle n'est qu'unesimple puissance physique ou intellectuelle et être le plus fort n'autorise personne à faire quoique ce soit.

PourRousseau : « Convenons donc que force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir qu'aux puissances légitimes »; la loi du plus fort est illégitime, elle ne peut donc pas réellement être imposée et suivie, elle ne peut donc pasréellement exister.

A cela, il faut ajouter que toutes les lois existantes dans notre société tentent à ne mettrepersonne à l'écart.

Tous les individus sont égaux devant la loi, devant la justice.

La loi du plus fort advient dans unesociété sans règles, c'est par exemple une prise de pouvoir de manière illégitime, mais aucune société aujourd'huin'est pas régie par quelconques règles.

Dans l'idée de loi, on trouve le concept de règle commune suivie par tous lesindividus, ou du moins tous les individus d'un même ensemble.

Les lois d'un Etat sont donc les règles que toutindividu de cet Etat doit suivre.

Tous les individus sont donc à égalité, les lois sont les mêmes pour tous.

Pas dedistinction entre les individus d'un ensemble.

C'est pourquoi le droit et les lois dépendent d'une autorité capable defaire ce qui est juste, de substituer le droit et les lois aux rapports de force.

Dans la vie, on doit obéir à un pouvoir,mais à un pouvoir qui a été élu.

Il y a donc comme un contrat entre le gouvernant et les gouvernés : le premier aété élu, mais en échange de cela, il doit agir dans l'intérêt des gouvernés.

Lors des élections présidentielles d'unpays, les votants vont élire le candidat qui selon eux, va faire le plus de choses dans leur intérêt.

Normalement, lesgouvernants dirigent d'abord pour les gouvernés.

C'est un pouvoir attribué à une personne, personne qui vareprésenter et agir pour la population d'un Etat, d'un ensemble et non pas pour lui.

Au vu de la justice, de l'équitéqui doit régner dans chaque ensemble, et de la mission attribuée au gouvernant, c'est-à-dire agir pour lesgouvernés, alors il semblerait qu'on ne puisse pas parler d'une loi du plus fort.

D'autre part, même si le modèle idéalne semble pas exister, l'organisation actuelle du monde laisse penser qu'une loi du plus fort ne peut y régner.

Ilexiste de nombreux « mécanismes de défense des valeurs » comme les différents partis politiques, par exemple ;chacun est libre de voter pour qui il veut, pour celui qui représente le mieux ses idées.

Le dirigeant d'un pays n'estpas imposé, il est choisi, élu par les dirigés.

Va donc être élu celui qui semble vouloir faire appliquer une loi en faveurdes dirigés, et non pas le contraire.

La multiplication des syndicats s'oppose aussi à une loi du plus fort.

En faisantvaloir les droits des dirigés, ils empêchent la toute puissance des dirigeants.

Lorsqu'une la loi du plus fort est enplace, aucune contestation, aucune opposition n'est tolérée.

La diversité des partis politiques ou les nombreusesgrèves montrent bien que l'opposition n'est pas réprimée, que chacun peut se faire entendre.

Dans la plupart despays, notamment dans les démocraties, les lois sont votées par une assemblée, composée des partisans mais aussid'opposants au dirigeant, c'est-à-dire de personnes du même parti que le dirigeant, et de personnes de partisadverses.

Un parti n'est pas imposé dans la plupart des Etats, il est tout d'abord élu, donc choisi par les dirigés etde plus, l'opposition à aussi son mot à dire en ce qui concerne les décisions qui vont être prises.Tout cela nousmontre bien qu'une loi du plus fort ne peut exister : l'opposition est tolérée, peut intervenir dans les décisions quivont être prises, différents partis existent, c'est aux dirigés de choisir lequel va gouverner ; tout cela s'oppose bienà une loi du plus fort.>Même si tout pouvait au départ laisser croire qu'une loi du fort plus existait bel et bien, face aux nombreusesinjustices qu'il était possible de constater, à présent, nous pouvons en douter.

En effet, l'organisation du monde etdes Etats nous amènent à penser que tout est fait pour être le plus juste possible d'une part, et dans l'intérêt desdirigés, d'autres part.

Alors qu'en est-il vraiment ? Peut on vraiment parler d'une loi du plus fort ? Une loi du plus fortexiste t'elle vraiment ? > III- la loi du plus fort existe-t-elle vraiment ? Il est vrai que la notion de loi du plus fort est quelque chose de confus.

Régner selon la loi du plus fort, c'est enpartie régner de manière illégitime, avoir recourt à la contrainte pour se faire respecter et ne tolérer aucuneopposition.

C'est faire reposer l'autorité du dirigeant sur sa supériorité ( supériorité car il est plus fort physiquement,plus intelligent, parce qu'il a plus de capacités etc.

… ).

En soi, certains moments de l'histoire nouspermettent de dire que la loi du plus fort existe bien : les monarchies absolues de droits divins, par exemple, où lasupériorité du roi venait du fait qu'il détenait, soi disant, son pouvoir de Dieu.

La loi du plus fort ne touche passeulement le domaine politique.

Dans le domaine naturel, on peut aussi parler d'une loi du plus fort : l'homme mêmes'il croit maîtriser la nature, ne pourra jamais rien faire contre certaines catastrophes.

Mis à part les subir, il ne peutrien faire contre.

On ne peut pas nier l'existence d'une loi du plus fort sur terre, ce serait oublier ce qu'elle a faitcommettre pendant le Seconde Guerre Mondiale.

Les nazis, persuadés de la supériorité aryenne, en sont arrivés àfaire massacrer, entre autres, les populations juives et tsiganes.

La loi du plus fort ne peut pas conduire à de. »

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