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Peut-on parler de nature humaine ?

Publié le 19/12/2005

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Il semble donc bien que, malgré les ambiguïtés qu'elle entretient et les problèmes qu'elle suscite, l'idée de nature ne soit pas de celles dont on puisse aisément faire l'économie. Mais y aurait-il lieu de penser, si nous ne disposions que d'idées claires et distinctes? [On peut considérer qu'il existe une «essence» ou une «nature humaine». C'est-à-dire un ensemble de propriétés spécifiques, fixes et universelles, qui définissent l'homme en soi. Cette essence se réalise dans les existences individuelles.] L'essence précède l'existence L'essentialisme est une position qui affirme l'existence d'une nature humaine (nature prise au sens d'essence). Ainsi, pour le spiritualisme chrétien classique, toute existence présuppose une essence. La Nature, l'homme ne peuvent se comprendre que lorsqu'on remonte à un être transcendant. Dieu a pensé l'homme à la manière d'un ébéniste qui conçoit la table avant de la construire et cette pensée divine de l'homme, c'est la nature ou l'essence humaine. La création, c'est l'existence donnée à cette pensée.

« L'essence précède l'existenceL'essentialisme est une position qui affirme l'existence d'une naturehumaine (nature prise au sens d'essence).

Ainsi, pour le spiritualismechrétien classique, toute existence présuppose une essence.

LaNature, l'homme ne peuvent se comprendre que lorsqu'on remonte à unêtre transcendant.

Dieu a pensé l'homme à la manière d'un ébéniste quiconçoit la table avant de la construire et cette pensée divine del'homme, c'est la nature ou l'essence humaine.

La création, c'estl'existence donnée à cette pensée.

L'essence, chez l'homme, est doncpréalable à l'existence.

En Dieu seul, l'existence est inséparable del'existence.

Il est dans la nature de Dieu d'exister.

Dieu est sa proprecause.

Il est celui qui a créé et qui donc explique, fonde et justifiel'homme et le monde.Cette idée que l'essence précède l'existence ou que l'homme avant denaître a une nature ou une essence toute fixée n'est pas l'apanageexclusif des spiritualistes chrétiens.

On la retrouve, dit Sartre, chez lesphilosophes athées du XVIII ième siècle : « Dans l'athéisme desphilosophes, la notion de Dieu est supprimée, mais non pas pour autantl'idée que l'essence précède l'existence.

Cette idée nous la retrouvonsun peu partout : chez Diderot, chez Voltaire et même chez Kant.

» Pourles philosophes, dit Sartre, « l'homme est possesseur d'une naturehumaine ; cette nature humaine, qui est le concept humain, se retrouve chez tous les hommes, ce qui signifie que chaque homme est un exemple particulier du conceptuniversel, l'homme.

» (« L'existentialisme est un humanisme.

») Une philosophie existentialiste se définit par le fait qu'elle pose l'existence avant l'essence et de la sortedéfinit la condition humaine.

Les objets matériels dérivent d'un concept, répondent à une finalité — ce à quoil'objet va servir — et à un ensemble de règles techniques.

Pour tout ustensile, l'essence précède l'existence,et son existence ne vaut que dans la mesure où elle réalise l'essence, c'est-à-dire par rapport à l'idée qui apermis de la concevoir et de la produire.

Dans la théologie traditionnelle, on voit en Dieu une sorte d'artisansupérieur qui a créé le monde et les hommes à partir d'une idée, d'un projet.

Lorsque Dieu crée, il sait aupréalable ce qu'il crée.

Chaque individu réalise un certain concept contenu dans l'entendement divin.

Au xviiiesiècle, au concept de Dieu a succédé le concept de nature humaine, chaque homme étant un exemplaireparticulier d'un concept universel : l'Homme.

Du point de vue de l'idée ou de l'essence, c'est-à-dire dans lefond, tous les hommes sont semblables, quels que soient leur culture, leur époque ou leur statut social.

Pourl'existentialisme athée tel que l'a pensé Sartre, Dieu n'existe pas, il n'y a pas d'origine unique au monde, ni deréférent suprême.

Il y a un donné d'origine : la réalité humaine, soit des individus qui d'abord existent avantde se définir par concepts.

On surgit dans le monde et l'on se pense ensuite.

Si l'homme est a prioriindéfinissable, c'est qu'a priori il n'est rien tant qu'il ne s'est pas fait lui-même par un engagement dans lemonde : "L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." Il y a des propriétés exclusivement humainesAvec le rationalisme classique, on peut considérer que l'homme a des qualités spécifiques (le langage, lafabrication d'outils par exemple) et que l'ensemble de ces propriétés constitue sa nature Lévi-Strauss écrit:«Ce qui est constant chez tous les hommes échappe nécessairement au domaine des coutumes, destechniques et des institutions.» (Structures élémentaires de la parenté).Où finit la nature ? Où commence la culture ?Dans « Les structures élémentaires de la parenté », Lévi-Strauss a tenté de répondre à cette doublequestion.La première méthode, dit-il, et la plus simple pour repérer ce qui est naturel en l'homme, consisterait à l'isolerun enfant nouveau-né, et à observer pendant les premiers jours de sa naissance.

Mais une telle approches'avère peu certaine parce qu'un enfant né est déjà un enfant conditionné.

Une partie du biologique à lanaissance est déjà fortement socialisé.

En particulier les conditions de vie de la mère pendant la périodeprécédant l'accouchement constituent des conditions sociales pouvant influer sur le développement del'enfant.

On ne peut donc espérer trouver chez l'homme l'illustration de comportement préculturel.La deuxième méthode consisterait à recréer ce qui est préculturel en l'animal.

Observons les insectes.

Queconstatons-nous ? Que les conduites essentielles à la survivance de l'individu et de l'espèce sont transmiseshéréditairement.

Les instincts, l'équipement anatomique sont tout.

Nulle trace de ce qu'on pourrait appeler «le modèle culturel universel » (langage, outil, institutions sociales, et système de valeurs esthétiques, moralesou religieuses).Tournons-nous alors vers les mammifères supérieurs.

Nous constatons qu'il n'existe, au niveau du langage, desoutils, des institutions, des valeurs que de pauvres esquisses, de simples ébauches.

Même les grands singes,dit Lévi-Strauss, sont décourageants à cet égard : « Aucun obstacle anatomique n'interdit au singe d'articulerles sons du langage, et même des ensembles syllabiques, on ne peut qu'être frappé davantage par sa totaleincapacité d'attribuer aux sons émis ou entendus le caractères de signes .

» Les recherches poursuivies cesdernières décennies montrent, dit Lévi-Strauss que « dans certaines limites le chimpanzé peut utiliser desoutils élémentaires et éventuellement en improviser », que « des relations temporaires de solidarité et desubordination peuvent apparaître et se défaire au sein d'un groupe donné » et enfin qu' « on peut se plaire à. »

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