Devoir de Philosophie

Peut on ne pas vouloir chercher la vérité ?

Publié le 06/12/2005

Extrait du document

« L'homme est la mesure de toute choses » formule qu'Anatole France interprétait ainsi : « L'homme ne connaîtra de l'univers que ce qui s'humanisera pour entrer en lui, il ne connaîtra jamais que l'humanité des choses. » Toute affirmation sur l'univers est relative à celui qui affirme. Socrate résume la thèse de Protagoras : « N'arrive-t-il pas parfois qu'au souffle du même vent l'un de nous frissonne et non l'autre ? Or que dirons-nous alors de ce souffle de vent envisagé tout seul et par rapport à lui-même ? Qu'il est froid ou qu'il n'est pas froid ? Ou bien en croirons-nous Protagoras : qu'il est froid pour qui frisonne et ne l'est pas pour qui ne frisonne pas ? » (« Théétète », 152b). L'affirmation sur un même objet diffère non seulement d'un individu à un autre mais chez le même individu selon les moments (le monde ne m'apparaît pas de la même façon quand je suis gai ou triste) et même selon les perspectives d'observation (une tour vue carrée de près paraît ronde de loin). Pour les sceptiques il n'y a pas de vérités objectives mais seulement des opinions subjectives toutes différentes. Il est vain de chercher la véritéAussi il est vain de chercher la vérité.
L’activité philosophique depuis les présocratiques jusqu’à la phénoménologie est absorbée par la recherche de la vérité, sur l’être, ou sur la nature de notre rapport au monde. L’activité scientifique de même est versée dans la quête de la vérité que ce soit au sujet de la matière, de la structure de l’univers ou de la simple génération des vivants. La recherche de la vérité paraît être suscitée par une volonté de savoir ; toutefois ne peut-on pas penser que nous pouvons légitimement ne pas être animés par une telle volonté ? Mais comment concevoir cette absence de soif pour la vérité ? Peut-être en examinant ces cas où la vérité, loin d’être une visée générique et abstraite, nous touche de près.

« vent envisagé tout seul et par rapport à lui-même ? Qu'il est froid ou qu'il n'est pas froid ? Ou bien en croirons-nousProtagoras : qu'il est froid pour qui frisonne et ne l'est pas pour qui ne frisonne pas ? » (« Théétète », 152b).L'affirmation sur un même objet diffère non seulement d'un individu à un autre mais chez le même individu selon lesmoments (le monde ne m'apparaît pas de la même façon quand je suis gai ou triste) et même selon les perspectivesd'observation (une tour vue carrée de près paraît ronde de loin).

Pour les sceptiques il n'y a pas de véritésobjectives mais seulement des opinions subjectives toutes différentes. Il est vain de chercher la véritéAussi il est vain de chercher la vérité.

Les philosophes perdent leur temps en de vaines et stériles dialectiques.

Lesquestions métaphysiques les plus cruciales - comme savoir si Dieu existe ou si l'âme est immortelle - ne peuventrecevoir de réponses assurées et définitives.D'ailleurs les urgences de l'existence pratique nous invitent à ne pas chercher la vérité.

Il est plus expédient pourl'homme de vivre, de travailler et d'aimer plutôt que de se perdre dans des réflexions oiseuses et abstraites. [L'homme sait qu'il peut atteindre la vérité.

Aussi, en a-t-il le désir.

La raison mais aussi le coeur amènent l'homme à la connaissance et à la contemplation.] Nous avons un désir de la vérité que la science peut assouvir«D'où il paraît que les hommes sont dans une impuissance naturelle etimmuable de traiter quelque science que ce soit dans un ordre absolumentaccompli.

Mais il ne s'ensuit pas de là qu'on doive abandonner toute sorted'ordre.

Car il y en a un et c'est celui de la géométrie...» Pascal, De l'espritgéométrique (1658). • Pascal fait remarquer que le modèle démonstratif de la géométrie nousamène dans un cercle vicieux: car il suppose que les termes que l'on utilisesoient toujours définis de manière claire et distincte.

Or, pour définir un terme,il faut d'autres termes: on entre ainsi dans une régression à l'infini dont on nepeut sortir.

Il est donc vain de croire pouvoir tout démontrer.

Seule lagéométrie échappe relativement à ce problème.

Non pas parce qu'elle parvientà tout démontrer, mais parce qu'elle «ne suppose que des choses claires etconstantes par la lumière naturelle».

Mais elle est la seule dans son genre. On peut connaître les vérités scientifiquesOn ne peut sans doute pas atteindre de notre vivant des véritésmétaphysiques (comme de savoir si Dieu existe), mais on peut établir desvérités scientifiques.

La recherche de la vérité n'est donc pas inutile de ce point de vue là.

C'est pourquoi Kant a bien distingué deux types de vérités: les vérités en soi (inconnaissables) etles vérités empiriques (que l'on peut démontrer par l'expérience).III.

C'est Kant qui porte à la métaphysique des coups dont elle a eu grand mal à se relever.

Nous avons montré quepour Kant la connaissance scientifique est valable et fondée en raison.Certes les phénomènes empiriques tels qu'ils apparaissent réfractés à travers les formes a priori de ma perception,espace & temps, sot une poussière de faits « bigarrés », d'événements particuliers, multiples, divers.

Mais lescatégories de l'entendement (la causalité) introduisent un ordre dans ce désordre et des liaisons nécessaires parmices phénomènes.

J'ai le droit de dire que l'eau chauffée va bouillir, que la barre chauffée va se dilater, parce que leprincipe de causalité (les mêmes causes produisent les mêmes effets) est un principe a priori, universel, etnécessaire de mon esprit.

L'esprit peut avoir confiance dans l'ordre des lois de la nature puisque c'est lui-même quiintroduit cet ordre grâce à ces catégories.

Et comme les catégories sont les mêmes pour tous les esprits, lespropositions scientifiques seront acceptées universellement par tous.Seulement si la science est ainsi fondées, la métaphysique ne l'est pas.

Car nous ne connaissons jamais l'absolu, le. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles