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Peut-on penser par soi-même ?

Publié le 16/10/2011

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Penser par soi-même semble être une exigence de la pensée libre et authentique. Penser vient du latin pensare qui signifie peser, jauger, estimer. Penser veut tout d’abord dire former des idées dans son esprit, concevoir des notions par la réflexion mais aussi raisonner. Le verbe pouvoir peut avoir deux significations, avoir la faculté de faire quelque chose mais aussi être autorisé à c’est à dire avoir la légitimité. Cependant, on négligera au cours de la réflexion le deuxième sens du verbe penser car un être humain a toujours l’autorisation de penser. 

« 2 Il est difficile de penser par soi-même.

Le milieu influence la conception d’un raisonnement.

Spinoza affirme que nous sommes déterminés par des causes « telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d’avoir et qui consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs désirs et ignorant des causes qui les déterminent » On est conscient de notre pensée, on a l’impression qu’elle vient de nous-mêmes mais elle ne peut survenir « ex nihilo », de nombreux facteurs la déterminent.

La pierre décrite par Spinoza dans la Lettre 58 à Schuller continue à se mouvoir sans s’apercevoir que son mouvement est lié à une impulsion de cause extérieure.

La pensée ne peut être isolée pour être étudiée comme un système physique, elle est soumise à des facteurs extérieurs.

Ainsi l’enfant puis le jeune adulte pense comme ses parents ou en réaction aux idées de ses parents.

Le stade de l’enfance avant l’âge adulte serait donc une période de crédulité où l’on fait confiance aux adultes.

Bachelard dit que « penser, c’est aller contre des évidences ».

Il serait donc naïf de penser qu’il est évident de penser par soi-même.

La pensée est donc un démenti se basant sur des idées antérieures, est relative et dépend du milieu dans lequel l’être humain évolue.

Dans l’expérience bien connue de Pavlov, le chien apprend un comportement et il est conditionné par celui-ci.

Il ne pourra plus penser par lui-même quand une autre situation se présentera.

De même, dans les expériences de Laborit sur les rats, les agressions sonores influencent le comportement des animaux qui ne peuvent plus penser « juste » et finissent par se manger entre eux.

Une autre expérience de psychologie réalisée sur des êtres humains par Milgram dans les années 1960 aux Etats-Unis a montré que sous l’influence de pressions positives 62,5% des candidats sont capables d’infliger une électrocution mortelle de 450 volts à une autre personne en s’affranchissant ainsi de tout discernement.

Le cadre universitaire, les blouses blanches influençaient grandement la pensée des candidats. L’apprentissage mécanique inhibe toute réflexion.

Dans les temps. »

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