Devoir de Philosophie

Peut-on penser sans etre conscient ?

Publié le 21/12/2005

Extrait du document

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée, devant l'Inquisition en 1633. C'est pourquoi les thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse. Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent une farouche résistance. Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison. » L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui le pousse à agir malgré lui. Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, ce déchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse. Le rêve comme pensée inconscienteL'inconscient peut être connu parce qu'il est une force qui se manifeste dans la conscience.«L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.»Freud, Sur le rêve (1900). * L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargée de notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.

En partant d'une conception simple et commune de la conscience montrez d'abord que toute pensée semble par définition consciente : une pensée désigne une représentation de mon esprit, or cet esprit a précisément pour faculté d'avoir conscience de ce qu'il se représente. Remarquez ainsi que Descartes établit même une stricte équivalence entre les deux termes. Cependant en vous interrogeant par exemple sur la nature de nos rêves, demandez-vous si toute activité de l'esprit est bien par nature consciente , montrez ainsi que l'inconscient désigne non seulement un ensemble de représentations (souvenirs, impressions, désirs...) qui échappent à notre conscience, mais surtout qu'il est lui-même producteur de représentations. Ne peut-on dire alors que je pense (puisque mon inconscient c'est encore moi-même), sans en être conscient puisque cet inconscient produit en moi des représentations sans que je le sache, sans que je puisse le maîtriser.

« Pour Freud , on a surestimé le rôle de la conscience dans la vie de l'âme, et ainsi on s'est privé des moyens : ¨ De comprendre bon nombre de phénomènes comme les lapsus et les rêves ; ¨ De soigner un certain nombre de maladies, qui ne peuvent s'expliquer que par le conflit psychique qui agite lepatient. Adopter l'hypothèse de l'inconscient permet de comprendre et de guérir, c'est un gain de sens et de pouvoir.

Le butde la psychanalyse est alors de faire en sorte que l'individu, au lieu de subir les forces qu'il ignore et ne contrôle pas, puisse recouvrer sa liberté. En effet, la psychanalyse découvre que « Je est un autre » pour reprendre Rimbaud .

Il y a en moi un autre , un ensemble de forces, un inconscient qui me pousse à agir malgré moi.

Je subis un conflit dont je n'ai pas conscience,qui est souvent la trace d'un choc vécu durant l'enfance.

En ce sens je suis un être passif et agi, qui n'a ni lecontrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé.

Le but de la cure est de faire en sorte que je prenneconscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire.

Au lieu de subir ce que je ne connais pas, jechoisirai en toute conscience.

Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujet maître de lui-même. Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse.

« Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ».

Avec Copernic , elle a montré à l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers.

Avec Darwin , elle est en train de montrer que l'homme est un animal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale. Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf eterroné.

C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée , devant l'Inquisition en 1633.

C'est pourquoi les thèses de Darwin sont jugées à l'époque scandaleuse.

Les hommes refusent ce qui les blesse et y opposent une farouche résistance.

Or, continue Freud : « Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pasmaître dans sa propre maison. » L'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle-même ; il subit un inconscient qui lepousse à agir malgré lui.

Redécouvrir et explorer cette zone d'ombre en nous, cette force qui nous rend passif, cedéchirement de l'homme reste le principal acquis de la psychanalyse. Le rêve comme pensée inconscienteL'inconscient peut être connu parce qu'il est une force qui se manifeste dans la conscience. «L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique.»Freud, Sur le rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est la région du psychisme humain, chargéede notre libido, c'est-à-dire de l'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.

Ainsi,pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'est jamais dû au hasard, mais est le signe d'un désirinconscient.

D'où les lapsus ou les actes manqués.• Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

Partant du principe, établi à travers l'étude denombreux cas, que «le rêve est l'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quels sont lesdésirs inconscients à l'ouvre chez les individus.

En les identifiant, elle permet parfois de lever leurs angoisses et deles faire sortir de leurs névroses. « Le rêve suivant qui a d'ailleurs, parmi ses antécédents, un état névrotique, vous intéressera sous plusieursrapports.Il voyage en chemin de fer.

Le train s ‘arrête en pleine campagne.

Il pense qu'il s'agit d'un accident, qu'il faut songerà se sauver, traverse tous les compartiments du train et tue tous ceux qu'il rencontre : conducteur, mécanicien,etc.A cela se rattache le souvenir d'un récit fait par un ami.

Sur un chemin de fer italien on transportait un fou dans uncompartiment réservé, mais par mégarde on avait laissé entrer un voyageur dans le même compartiment.

Le fou tuale voyageur.

Le rêveur s'identifie donc avec le fou et justifie son acte par la représentation obsédante, qui letourmente de temps à autre, qu'il doit « supprimer tous les témoins ».

mais il trouve ensuite une meilleure motivationqui forme le point de départ du rêve.

Il a revu la veille au théâtre la jeune fille qu'il devait épouser, mais dont ils'était détaché parce qu'elle le rendait jaloux.

Vu l'intensité que peut atteindre chez lui la jalousie, il seraitréellement devenu fou s'il avait épousé cette jeune fille.

Cela signifie : il la considère comme si peu sûre qu'il auraitété obligé de tuer tous ceux qu'il aurait trouvés sur son chemin, car il eût été jaloux de tout le monde.

Nous savonsdéjà que le fait de traverser une série de pièces (ici le compartiment) est le symbole du mariage.A propos de l'arrêt du train en pleine campagne et de la peur d'un accident, il nous raconte qu'un jour où ilvoyageait réellement en chemin de fer, le train s'était subitement arrêté entre deux stations.

Une jeune dame qui setrouvait à côté de lui déclare qu'il va probablement se produire une collision avec un autre train et que dans ce casla première précaution à prendre est de lever les jambes en l'air.

Ces « jambes en l'air » ont aussi joué un rôle dansles nombreuses promenades et excursions à la campagne qu'il fit avec la jeune fille au temps heureux de leurs. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles