Devoir de Philosophie

Peut-on préférer l'illusion à la vérité ?

Publié le 09/01/2004

Extrait du document

illusion
La vie, expression de la Volonté de Puissance, a donc besoin de falsifier le réel, d'affirmer l'être contre le devenir, d'organiser ce flux, de le contraindre à se plier aux options vitales du sujet, c'est-à-dire aux valeurs et aux normes définies par la Volonté de Puissance, bref .elfe a besoin de l'illusion, qu'elle érige en vérité. C'est pourquoi, même la prétendue vérité objective de la science se réduit en fait à une croyance, une illusion qui nous est nécessaire pour vivre.III) Accéder à la vérité, est-ce perdre ses illusions ou en être délivré ?A) Perdre ses illusions : les affres de la désillusion. (Schopenhauer)1) Perdre ses illusions, c'est les voir démenties par la réalité sans qu'il soit répondu au besoin que l'illusion manifestait.* L'homme désabusé voit son désir lui-même frappé de désaveu, et non pas reconnu dans sa vérité en tant que désir.2) La désillusion nous livre un monde désenchanté.* La désillusion, sommet de la sagesse pour Schopenhauer, ouvre la porte au nihilisme et correspond existentiellement au sentiment de l'ennui, voire à la neurasthénie. LA MONTÉE DU NIHILISME ET LE DERNIER HOMME A.

L’illusion est communément rapprochée de l’erreur. Un homme est abusé par une illusion quand par exemple il voit un bâton brisé dans l’eau et croit qu’il l’est effectivement. En ce sens l’illusion se rapproche de la tromperie et est synonyme d’obstacle à la vérité. Une des conséquences possibles de l’illusion est le scepticisme. En effet si l’illusion habite ce monde alors est-il encore possible d’avoir des certitudes ? Le doute est-il réellement exclu de ces certitudes ? La philosophie, comme recherche de la vérité, ne peut passer outre l’obstacle que constitue l’illusion. Un raccourci trompeur nous inciterait à identifier illusion et fausseté ou encore illusion et erreur. Or si l’illusion peut bien induire en erreur, elle n’est pas par elle-même une erreur. Le fait de voir le bâton brisé est réel, par contre juger qu’il l’est est une erreur. Une deuxième difficulté est à souligner elle concerne les domaines respectifs de la vérité et de l’illusion, ils ne s’entrecoupent pas nécessairement. L’illusion religieuse par exemple ne laisse pas de place à l’infirmation ou la confirmation, une croyance n’ayant pas par nature à être vraie ou fausse. Le domaine de l’illusion dépasse celui de la vérité. D’autre part la vérité est discursive dans la mesure où elle porte sur des jugements. L’illusion quant à elle porte soit sur des objets des sens, des croyances ou encore des idéologies. Les objets même de la vérité et de l’illusion sont de nature différente. Pour répondre à ces différents problèmes nous allons procéder en trois étapes. La première tend à examiner l’hypothèse suivant laquelle il faut préférer la vérité et se prémunir contre l’illusion dans la mesure où cette dernière est un obstacle à la recherche de la vérité. La deuxième partie limite la portée de la première hypothèse en soulignant le caractère non exclusif des choix de la vérité et de l’illusion. Enfin nous nous demanderons si l’illusion peut servir la cause de la vérité et si oui comment.

illusion

« « Par méthode, j'entends des règles certaines et faciles, grâce auxquellestous ceux qui les observent exactement ne supposeront jamais vrai ce qui estfaux, et parviendront sans se fatiguer en efforts inutiles, mais en accroissantprogressivement leur science, à la connaissance vraie de tout ce qu'ilspeuvent atteindre.

» « Règles pour la direction de l'esprit » (IV). La méthode garantit donc : q La certitude (l'élimination de l'erreur) ; q La facilité et l'économie d'efforts ; q La fécondité et l'augmentation progressive des connaissances ; q La sagesse, en ce sens que l'homme qui s'y soumet atteindra la connaissancede tout ce qu'on peut humainement savoir. Resterait à dire pourquoi Descartes ressent le besoin de créer une méthode, applicable à tous les objets de connaissance, après vingt-trois siècle descience et de philosophie.

La première partie du « Discours » en fournit l'explication, qui se présente comme une biographie intellectuelle.

Descartes y expose ce qui l'a poussé à sortir des sentiers battus, c'est une véritable crise de l'éducation qui est le signe d'une crise de civilisation.

Bon élève dans unexcellent collège, Descartes découvre avec consternation que tout ce qu'on lui propose, quelles que soient son utilité et sa richesse, n'est bâti « que sur du sable et de la boue ».

Le doute s'immisce dans son esprit : alors qu'il a été éduqué par les meilleurs maîtres, sa recherche d'une certitude échoue.

Il cherchait, et l'éducation lui promettait« la connaissance claire et assurée de tout ce qui est utile à la vie », mais il se trouve « embarrassé de tant de doutes et d'erreurs, qu'il me semblait n'avoir fait aucun profit, en tâchant de m'instruire, sinon que j'avais découvertde plus en plus mon ignorance ». L'échec de la tradition pousse donc Descartes à trouver par lui-même et une connaissance vraie, et la méthode qui y conduit.

Ce faisant, Descartes réduit à néant les autorités traditionnelles, ce système de pensée qu'on nomme la scolastique et qui est l'héritage d' Aristote repensé par le christianisme.

Le cartésianisme récuse donc une autorité fondée sur le respect de la tradition, pour y substituer les droits de la raison.

En ce sens, Descartes est le père fondateur de la pensée moderne. 1) D'un point de vue rationaliste, erreur et illusion ne diffèrent pas fondamentalement.

Toutes deux sont imputablesà une précipitation du jugement ou à un défaut d'attention de l'esprit.2) L'attention de l'esprit et l'application des règles de la méthode suffisent donc à dissiper l'illusion comme l'erreur.(Descartes) II) Mais du point de vue de la vie, l'illusion est nécessaire. A) Vouloir la vérité à tout prix : un simple préjugé ? (Nietzsche) 1) Pourquoi voulons-nous la vérité, et non l'illusion, l'erreur, l'ignorance ou le mensonge ? • La volonté de vérité nepeut pas se fonder en vérité, elle est présupposée par toute quête de vérité.2) La volonté de vérité : un préjugé moral.

Elle se ramène à la volonté (morale) de ne pas (se) tromper.

• Ex.

: ladéontologie du chercheur (humilité devant les faits, impartialité, objectivité : autant de caractéristiques morales).3) La volonté de vérité n'est donc plus un absolu inquestionnable mais une réalité à évaluer, un phénomènepsychologiquement intéressant. B) Quelle est la valeur de la vérité ? 1) Évaluation de la « volonté de vérité » : quel genre d'homme a besoin pour vivre de croire à des véritésscientifiques, religieuses, morales, philosophiques, politiques, etc.

?2) Renoncer à toute volonté de vérité n'aurait-il pas une valeur supérieure, si cela veut dire accepter que la réaliténe soit qu'apparences, devenir sans rien de stable, chaos sans aucune loi pour l'organiser ?3) L'art comme triomphe de l'illusion a plus de valeur que la vérité.

(Nietzsche)• L'art nous délivre de l'habitude funeste d'aller chercher la vérité derrière les apparences.

Seul il nous enseigne qu'iln'y a de vérité que des apparences.

L'art est un mensonge.

Il est pourtant une illusion nécessaire car on ne peutvivre avec la vérité.

Puisque nous avons besoin d'illusion, il est nécessaire de falsifier le réel.

L'art est un mensongequi se donne comme tel.

L'artiste ne prétend pas dire la vérité, au contraire, car il place l'apparence plus haut que laréalité : l'apparence signifie, pour l'artiste, la réalité affirmée dans sa totalité . C) L'illusion comme vérité de la vie.

(Nietzsche) 1) Les illusions sont nécessaires à la vie : et si les illusions étaient préférables, voire nécessaires à la vie ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles