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Peut-on raisonner de manière égoïste ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

§  Le raisonnement apparaît de prime abord comme quelque chose de personnel, de subjectif, que chacun, en tant que sujet individuel, produit selon ses propres points de vue, voire ses propres intérêts. Dès lors il apparaît quelle raisonnement puisse avoir quelque chose d'égoïste, chacun raisonnant selon ses propres intérêts, sans faire cas de ceux d'autrui. §  Mais la raison, d'où provient le vrai raisonnement fondé sur la vérité, semble néanmoins être une entité universelle, présente en chacun de nous et nous délivrant des vérités universelles et non des vérités particulières, fondées sur l'égo de chacun ou qui s'adapteraient à chacun. §  Mais étant universelle, la raison serait alors ce qui outrepasse l'individu, le particulier, na faisant pas que réduire ses prétentions égoïstes, mais l'annihilant lui-même dans un universel qui le transcende. §  Le raisonnement est-il quelque chose de particulier qui engage seulement le sujet qui est entrain de raisonner, au sens où il raisonnerait dans son propre intérêt ou la raison est-elle universelle, tant du point de vue de sa place ne chaque homme que du point de vue de sa portée qui ne se réduit jamais à l'égo mais vise l'ensemble comme somme de chaque individu ?

« précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que desbruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal. " Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruitaussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » ( Platon ). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras , nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose qu'il existe des êtres possédant une naturedéfinie ; et c'est cette stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe de contradiction dans la sphère de lapensée.

C'est donc l'être qui est mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière.

« Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc qu'en disantque tu l'es nous disons la vérité » (Aristote ). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve savérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien nepeut être dit vrai.Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit. § Le sujet croit alors à la vérité d'un discours ou d'une chose et c'est cette croyance, définie commeacte de la volonté libre et réfléchi, qui semble se faire le critère de la vérité elle-même.

Leraisonnement égoïste se place donc du côté de l'opinion, de la croyance.

La volonté décide de donnerson assentiment à une chose, librement, et la vérité est alors subjective et relative au sujet qui lacroit.

La croyance connaît ses raisons, et en tant qu'acte de la volonté, elle est libre et c'est doncl'esprit qui décide ou non de la vérité de ce qui lui est présenté.

Pascal, dans De l'esprit géométrique , écrit : « Personne n'ignore qu'il y a deux entrées par où les opinions sont reçues dans l'âme, qui sontses deux principales puissances, l'entendement et la volonté.

La plus naturelle est celle del'entendement car on ne devrait jamais consentir qu'aux vérités démontrées ; mais la plus ordinaire,quoique contre la nature, est celle de la volonté ; car tout ce qu'il y a d'hommes sont presquetoujours emportés à croire, non pas par la preuve, mais par l'agrément ».

L'esprit aime donc à croireque le monde est tel qu'il le pense, il aime à croire que ce qu'il choisit de penser, que sa vérité, est lavérité.

Mais selon Pascal, l'ordre est normalement de chercher d'abord savoir avant de donner sonassentiment.

Cependant, il y a un plaisir à croire des choses qui nous satisfont.

Le raisonnement dechacun sur les choses est alors croyance, opinion et c'est en cela qu'il diffère selon les individus quipossède chacun leur vérité sur les choses. Mais ce type de raisonnement égoïste, qui consiste en ce que chacun raisonne selon sa propre vision du monde,sans ce soucier des intérêts d'autrui, n'apparaît pas comme étant un véritable raisonnement.

Il est croyance,opinion.

La véritable raison quant à elle n'engage-t-elle pas l'universel ? II) La raison est objective et universelle, elle est ce qui met tout le monde d'accord. § Le raisonnement ne semble alors pas pouvoir reposer sur un critère subjectif, dans la mesure où il seconfond par là avec la croyance ou l'opinion, donc avec des modes de la particularité et de lasingularité, là où la raison est ce qui est au sens d'universel et de nécessaire et non pas au sens dece que je crois, moi, particulièrement.

En la confondant avec la croyance, on fait perdre à la raisontout son sens.

En effet, elle semble bien renvoyer à l'universalité, elle semble être ce qui doit mettretout le monde d'accord au sens où elle doit pouvoir rendre possible la connaissance, qu'elle porte surle domaine scientifique, pratique… Dès lors, la raison se caractérise par son objectivité et c'estpourquoi elle semble devoir reposer sur des critères objectifs qui permettent d'avoir à son sujet nonplus une croyance ou conviction, mais une certitude.

C'est à une telle recherche du critère de la. »

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